DOI Heft:
Nr. 3 (17 Janvier)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18474#0027
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1SS5.
BUREAUX, 8, HUE FAVART.
17 Janvier
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LB SAMEDI MATIN
Les abonnés à une annJe entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........ 8 fr.
AVIS A RIM. LES ABONNÉS
La table alphabétique et ana-
lytique de la Gazette des
Beaux-A.rts (3e série, 1869-
1880 compris) sera mise en vente
dans le courant du mois de jan-
vier.
L'abonnement à Vannée entière 1885
donne droit, à titre de prime, à un
exemplaire des ouvrages édités par la
Gazette. Ces ouvrages seront délivrés, sur
demande, à des prix réduits indiqués à
la dernière page de ce numéro.
NOS COLLECTIONS NATIONALES
Suite.
La Collection Davillier au Louvre
L'ensemble de la collection d'objets d'art
formée par le baron Davillier et léguée par lui
à l'Etat, vient d'être exposé dans une des
salles du inucée du Louvre. Nous n'avons pas
à revenir sur l'importance de l'œuvre accom-
plie par l'e'minent amateur; nous renvoyons
nos lecteurs à l'étude qu'a publiée dans la&a-
zetle, en septembre 1883, notre collaborateur
M. Courajod et à la notice étendue que lui a
consacrée M. Paul Eudel (1). Notre rôle se
bornera â présenter quelques observations
(1) Le Baron DaviLer, par M. Paul Eudel. —
1 vol. in-8°. — Paris; Motteroz, 1883.
] sur le rôle qui est réservé à cette superbe
| collection et sur 1 impression qu'elle produit
dans son nouveau cadre.
Ceux qui ont visité l'hôtel de la rue Pigallc,
seront certainement frappés de tout ce qu'elle
gagne à être ainsi exposée au grand jour d'un
musée tel que le Louvre. N'est-ce pas le plus
bel éloge qu'on en puisse faire ? Il convient,
du reste, de rendre hommage au tact parfait
avec lequel MM. Courajod et Molinier se sont
acquittés de la tâche, toujours délicate, de
mettre en valeur, par des groupements heu-
reux, une collection qui se compose des objets
les plus variés; où les bronzes coudoient les
ivoires, où les orfèvreries jouent avec les
médailles, où les verres se mêlent aux faïen-
ces, les marbres aux terres-cuites, les meu-
bles aux tapisseries. L'effet d'ensemble satis-
fera 1rs plus exigeants; ceux mêmes qui sont
avant tout sensibles aux accords des tons
jouiront du merveilleux éclat qui en relève,
sans tapage trop vif, l'aspect pittoresque. Le
goût qu'a déployé en cette circonstance l'ad-
ministration du Louvre, la rend sans excuse
lorsqu'elle s'abandonne à des distributions
aussi peu réjouissantes pour l'œil que le sont
certaines salles du musée. C'est par les con-
trastes qu'un metteur en scène habile fait va-
loir ses premiers rôles; c'est par des associa-
tions ingénieuses de formes et de couleurs
qu'un amateur fait briller les perles de son
écrin artistique. Le promeneur inexpérimenté
qui visitera la collection Davillier sera con-
duit tout droit aux œuvres maîtresses; son
regard ira, sans qu'on le guide, â l'admirable
i tapisserie du Couronnement de la Vierge, à
l'Avion, de Riccio, au Persée, aux grands
bassins hispano-mauresque?, au bas-relief
i en bois de 1 Adoration des Mage*, aux coupes
des Médicis et à tous ces morceaux précieux
qu'il est inutile de rappeler. Voyez, par
exemple, cette vitrine centrale où une belle
Vierge en ivoire, du xiv° siècle, enlève ses
contours mordorés au milieu des chatoie-
1SS5.
BUREAUX, 8, HUE FAVART.
17 Janvier
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ET DE LA CURIOSITÉ
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La Collection Davillier au Louvre
L'ensemble de la collection d'objets d'art
formée par le baron Davillier et léguée par lui
à l'Etat, vient d'être exposé dans une des
salles du inucée du Louvre. Nous n'avons pas
à revenir sur l'importance de l'œuvre accom-
plie par l'e'minent amateur; nous renvoyons
nos lecteurs à l'étude qu'a publiée dans la&a-
zetle, en septembre 1883, notre collaborateur
M. Courajod et à la notice étendue que lui a
consacrée M. Paul Eudel (1). Notre rôle se
bornera â présenter quelques observations
(1) Le Baron DaviLer, par M. Paul Eudel. —
1 vol. in-8°. — Paris; Motteroz, 1883.
] sur le rôle qui est réservé à cette superbe
| collection et sur 1 impression qu'elle produit
dans son nouveau cadre.
Ceux qui ont visité l'hôtel de la rue Pigallc,
seront certainement frappés de tout ce qu'elle
gagne à être ainsi exposée au grand jour d'un
musée tel que le Louvre. N'est-ce pas le plus
bel éloge qu'on en puisse faire ? Il convient,
du reste, de rendre hommage au tact parfait
avec lequel MM. Courajod et Molinier se sont
acquittés de la tâche, toujours délicate, de
mettre en valeur, par des groupements heu-
reux, une collection qui se compose des objets
les plus variés; où les bronzes coudoient les
ivoires, où les orfèvreries jouent avec les
médailles, où les verres se mêlent aux faïen-
ces, les marbres aux terres-cuites, les meu-
bles aux tapisseries. L'effet d'ensemble satis-
fera 1rs plus exigeants; ceux mêmes qui sont
avant tout sensibles aux accords des tons
jouiront du merveilleux éclat qui en relève,
sans tapage trop vif, l'aspect pittoresque. Le
goût qu'a déployé en cette circonstance l'ad-
ministration du Louvre, la rend sans excuse
lorsqu'elle s'abandonne à des distributions
aussi peu réjouissantes pour l'œil que le sont
certaines salles du musée. C'est par les con-
trastes qu'un metteur en scène habile fait va-
loir ses premiers rôles; c'est par des associa-
tions ingénieuses de formes et de couleurs
qu'un amateur fait briller les perles de son
écrin artistique. Le promeneur inexpérimenté
qui visitera la collection Davillier sera con-
duit tout droit aux œuvres maîtresses; son
regard ira, sans qu'on le guide, â l'admirable
i tapisserie du Couronnement de la Vierge, à
l'Avion, de Riccio, au Persée, aux grands
bassins hispano-mauresque?, au bas-relief
i en bois de 1 Adoration des Mage*, aux coupes
des Médicis et à tous ces morceaux précieux
qu'il est inutile de rappeler. Voyez, par
exemple, cette vitrine centrale où une belle
Vierge en ivoire, du xiv° siècle, enlève ses
contours mordorés au milieu des chatoie-