Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1885

DOI Heft:
Nr. 3 (17 Janvier)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18474#0028
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
18

LA CHRONIQUE DES ARTS

ments d'émeraude des verreries espagnoles,
ou bien encore celle où les bronzes italiens
servent de robuste repoussoir à ces merveil-
leux émaux italiens à fond de lapis qui sont
une des gloires de la collection.

Comme l'a dit fort justement M. Courajod :
« Le nom du baron Davillier rappellera au
Louvre un des plus grands enrichissements
dont le de'partement du moyen âge et de la
Renaissance ait été' l'objet depuis la donation
Sauvageot. »

Malheureusement, cette exposition d'en-
semble n'est que temporaire ; tous ces beaux
objets se disperseront bientôt dans les séries
respectives du Musée, et, ce qui est plus grave,
les verreries et les céramiques quitteront le
Louvre pour aller s'enfouir dans les collec-
tions techniques du musée de Sèvres. Ce qui
restera au Louvre du cabinet Davillier sera
décapité de ce qui en constituait peut-être la
valeur la plus rare et la plus curieuse : les
majoliques italiennes et les verreries espa-
gnoles. On objectera sans doute la lettre du
testament qui paraît formelle. Nous répon-
drons que Mme la baronne de Darillier,
qui est , en fait , la principale intéressée,
puisqu'il lui était loisible de faire valoir
ses droits sur une partie de la collection,
droits dont elle fait généreusement abandon,
en interprète tout différemment l'esprit. Con-
fidente de la pensée intime de son mari et
soucieuse avant tout de sa mémoire, elle dés-
approuve hautement cette interprétation ju-
daïque d'une disposition qui remonte à 1871
et dont le laconisme même pouvait être une
cause d'obscurité. Lorsque M. Davillier a légué
au musée de Sèvres ses faïences, ses verreries
et ses porcelaines, ii n'aurait, suivant une in-
terprétation plus rationnelle, voulu parler que
des pièces qui, comme les faïences françaises,
ne faisaient pas, à proprement parler, partie
de la collection qu'il avait, dans un premier
paragraphe, léguée «tout entière » au Louvre.
Ne se serait-il pas servi du mot consacré de
majoliques s'il avait voulu démembrer son
œuvre et reléguer dans une collection provin-
ciale ses majoliques italiennes?

Quoi qu'il en soit, c'est à l'Administration
des beaux arts, encouragée par la volonté for-
melle de Mme Davillier, qu'il convient de
prendre à ce sujet une décision plus conforme
au bon sens. démembrement serait pour le
Louvre un véritable désastre ; tout au moins
est il permis de demander que notre Musée
national puisse retenir une vingtaine de pièces,
qui sont à tous égards de véritables œuvres
d'art, beaucoup plus que des documents tech-
niques, et qui sont indispensables pour com-
bler les lacunes de ceriaines séries. C'est un
minimum auquel le Louvre do t prétendre.
Nous espérons que la manifestation énergique
du sentiment public viendra en aide aux hési-
tations de la Direction des beaux-arts. Nous
reviendrons, s'il y a lieu, sur ceue affaire,
dans laquelle l'Administration n a pas eu pré-
cisément le beau rôle.

Louis Gonse.

p Par suite de difficultés survenues au

au dernier moment, la salle Davillier reste
momentanément fermée au public.

CONCOURS ET EXPOSITIONS

L'exposition des Artistes indépendants

est close. Pendant la dernière journée on a
compté environ 350 visiteurs.

Pendant sa durée qui a été de 31 jours,
l'Exposition des artistes indépendants "a été
visité par environ 7.000 personnes. Sur ce
nombre, on a compté à peine 3.600 entrées
payantes.

Une ^ exposition des plus importantes vient
d'être inaugurée dans les salons de la Vie mo-
derne, place Saint-Georges ; l'œuvre presque
complet d'Éva Gonzales, cette jeune femme
si brusquement enlevée l'an dernier par la
mort à ses études artistiques, a été réuni
par les soins de sa famille, sauf quelques
toiles qui ont été vendues à l'étranger.

Le catalogue illustré de cette exposition,
qui durera jusqu'au 30 février prochain, est
précédé d'une préface de M. Philippe Burty,
et d'une poésie de Théodore de Banville. On
sait qu'Eva Gonzales, après avoir travaillé
dans l'atelier de Chaplin, devint l'élève préfé-
rée d'Edouard Manet.

Il est institué une session normale qui aura
lieu à Paris, du G au 11 avril prochain inclu-
sivement, afin de préparer les candidats à
subir les examans pour l'obtention des certi-
ficats d'aptitude à l'Enseignement du
dessin dans les établissements universitaires.

Pourront être autorisés à assister à cette
session :

1° Les professeurs de dessin des lycées,
collèges, écoles normales primaires et écoles
spéciales des beaux-arts ou de dessin situées
à Paris, ou dans les départements ;

â° Les personnes domiciliées à Paris ou
dans les départements qui, bien que n'étant
attachées à aucun des établissements ci-dessus
désignés, se livrent ou se destinent à rensei-
gnement du dessin.

Le comité qui s'est formé pour ériger un
monument à fcugèoe Delacroix s'est réuni,
le 9 janvier, à la mairie du VJ> arrondisse-
ment, sous la présidence de M. Auguste Vac-
querie. Le président a fait connaître que
M. Falliéres avait accordé les salles de l'Ecole
des braux-arts pour une exposition de l'œuvre
du maître.

Cette exposition aura lieu pendant les mois
de mars et d'avril.

Le jury chargé d'examiner les cinq projets
du palais des beaux-arts de Lille, primés
dans un premier concours, vient de terminer
ses travaux et a adopté le projet de MM. Bé-
rard et Delmas, architectes de Paris.
 
Annotationen