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La chronique des arts et de la curiosité — 1885

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Nr. 3 (17 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18474#0029
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ET DE LA CURIOSITÉ

19

NOUVELLES

M. Falliêres, ministre l'instruction pu-
blique, a visite' avant-hier, à deux heures,
l'Ecole des beaux-arts et l'hôtel de Chimay,
dont les jardins et les dépendances touchent
aux bâtiments de l'Ecole. L'acquisition de cet
hôtel permettrait de procurer une installation
convenable aux nombreux élèves qui suivent
les cours. Celte acquisition coûterait à l'Etat
h.500.000 fr., et des travaux d'appropriation,
e'value's à 500,000 fr., permettraient d'y in-
staller immédiatement les ateliers dos e'ièves
peintres, sculpteurs, architectes et graveurs
qui, en ce moment, envahissent de tous côte's
les salks réservées aux expositions. C'est une
de'pense nécessaire : il y a lieu d'espe'rer que
le gouvernement et les Chambres voudront
bien le comprendre.

.: L'Académie des inscriptions, dans sa
dernière se'ance, avait à e'lire un correspon-
dant étranger.

Au premier tour de scrutin, M. Bretchnei •
der a obtenu 10 voix; M. Comparetti, 10;
M, Degouye, 2; M. Kœhler, 1.

Au second tour, M. Comparetti a été élu
par lâ voix contre 11 données à M. Bret-
Schneider.

M. Comparetti, professeur à l'institut su-
périeur de Florence, est un philologue de
mérite. 11 est connu surtout par son Virgile
au moi/rn tige, sa copie des manuscrits
d'Herculanum et ses études archéologiques.

: r.;. La Cour d'appel do Paris, à laquelle
était soumise l'affaire Trouillebert-Corot, qui
a eu tant de retentissement l'année dernière,
vient d'autoriser M. Trouiilebert a signer
comme en étant le véritable autour le tableau
intitulé la Fontaine des Gabourets

. - v- La première leçon du cours d'archéolo-
gie orientale de M. Heuzey, à l'école du Lou-
vre, retardée par un deuil de famille, aura
lieu le jeudi janvier.

^ * k Le musée de Vienne a acquis dernière-
msnt une statue d'Artémise en marbre, trou-
vée récemment à Chypre ; on estime qu'elle
est du iv° siècle avant notre ère et due, très
probablement, au ciseaU d'un élève de Praxi-
tèle. Sauf les avant-bras, elle est d'une con-
servation parfaite ; la tête est d'une noblesse
et d'une grâce incomparables. Des traces de
peinture polychrome sont encore très visibles.

Les objets d'art se trouvant encore
dans l'atelier de Hans Makart, à Vienne, seront
vendus aux enchères en mars prochain.

On vient de découvrir à Capri les restes
du fameux: palais de Tibère ; on a déjà mis
au jour de magnifiques mosaïques et de très
belles peintures murales.

L'ART AU THÉÂTRE

Tabarin

Paris au xvil0 siècle nous est plus connu
que Constantinoplo au vi°, mais, parce qu'il a
fallu moins d'efforts pour nous montrer un
coin du premier, dans le nouvel opéra que
l'Académie nationale de musique vient de re-
présenter, que pour nous donner l'apparence
du secord à la Porte-Saint-Martin, il n'en faut
pas moins parler des deux décors de Tabarin.

Le premier, dû à M. J.-B. Lavastre, repré-
sente l'intérieur d'un cabaret : un de ces ca-
barets comme on en voit dans l'œuvre de D.
Teniers ou de Ph. Wouverman. Aucun plan-
cher n'en dissimule la charpente du toit dont
les entraits sont "chargés d'un tas de choses,
paniers et glènes de cordes, qui ont pour prin-
cipale fonction d'accrocher la lumière et de
distraire les yeux, afin de dissimuler la gran-
deur du vaisseau.

A gauche, au premier plan, une immense
cheminée dont le ma»>teau porte des cuivres
et des faïences, placés là pour le même objet.
Au second plan, un escalier dont les quelques
marches montent à une porte.

A droite, une porte au premier plan et, au
second, une immense fenêtre rectangulaire,
dont les nombreux châssis vitrés jettent des
flots de lumière sur ses profondes embrasu-
res chargées d'ustensiles de toute sorte.

An fond, une porte au milieu d'un vitrage
qui laisse apercevoir, au delà d'un quai, la
Cité et la cathédrale de Paris qui domine ses
maisons.

Cet intérieur, très accidenté et très lumi-
neux, porte le cachet pittoresque de tout ce
que peint M. J.-B. Lavastre.

Le second décor, peint par MM. Rubé, Cha-
peron et Jambon, représente le débouché de
la place Dauphine sur le Pont-Neuf, en terre-
plein, en tournant le dos à la Monnaie. On a
presque en face de soi la tour Saint-Jacques,
par-dessus les maisons du quai de la Ferraille.
Mais ce quai, au commencement du règne de
Louis XIII était-il soutenu par des murs aussi
réguliers que ceux d'aujourd'hui? Nous ne le
pensons pas si nous consultons les anciennes
vues et les anciens plans de Paris.

Et puis, MM. Rubé, Chaperon et Jambon
nous semblent avoir introduit quelques com-
bles mansardés un peu trop modernes, parmi
les hauts pignons des étroites et pittoresques
maisons qui bordent le quai.

A droite, un peu obliquement, s'élèvent les
deux pavillons bâtis sous Henri IV, qui exis-
tent encore, au débouché de la place Dau-
phine, bien que très défigurés dans leur archi-
tecture primitive qu'il a été facile d'ailleurs
de restituer d'après les anciennes estampes.
La barraque de Tabarin y est adossée et oc-
cupe un bien plus grand espace sur la scène
qu'elle ne devait en occuper dans la réalité,
car lorsque le public est assis sur les bancs que
l'on apporte à l'heure de la représentation
 
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