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La chronique des arts et de la curiosité — 1892

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Nr. 3 (16 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19740#0030
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LA CHRONIQUE DES ARTS

pour arriver crescendo, l'Amérique aidant,
aux proportions de l'apothéose démesurée de
ces années dernières.

Mais nous n'avons pas ici à nous occuper du
peintre, nous tenons tout simplement à signa-
ler à ses futurs biographes un de ses projets
d'illustration resté, malheureusement, comme
celui de G il Blas, à l'état intentionnel. En 1864,
son ami Hetzel lui proposa d'illustrer l'œuvre
nouvelle d'Erckmann-Ghatrian, Un Conscrit
en 1813.

Voici la réponse de Meissonier :
« Cher vieux,

« Certainement je ferai le Conscrit. Je
compte rapidement me débarasser (sic) de
quelques petites choses arriérées et aussitôt
partir pour Leipsick en passant parPlialsbourg.
Au moment de le faire, j'avertirai Erckmann
pour lui demander quelques lettres de recom-
mandations (sic) qui me permettent de monter
dans le clocher dudit Phalsbourg.

« Ton vieil ami,

« E. Meissonier » (1).

La proposition de Hetzel avait, on le voit,
séduit l'artiste et mis aussitôt son imagination
en campagne. D'autres besognes vinrent au
travers de cet enthousiasme, et, d'après les
renseignements qu'ont bien voulu nous four-
nir MM. Hetzel et Giacomelli, les dessins du
Conscrit ne furent même pas commencés.
On ne peut que le déplorer. Mieux eût valu
pour lui et pour nous quelques tableaux de
moins et ces illustrations en plus.

On nous permettra d'ajouter que le billet de
Meissonier à Hetzel contient, comme une
fable, sa « moralité ». Nous n'aurions pas
songé à y relever deux lapsus calami si, en
1872, le membre de l'Académie dos Beaux-Arts
n'avait pas été si cruel pour ce pauvre Cour-
bet et ne lui avait pas reproché ses fautes
d'orthographe presque aussi acrimonieuse-
ment que sa participation à la Commune. En
fait de fautes d'orthographe, au moins, Meis-
sonier aurait du avoir pour Courbet la com-
misération d'un pair. B. P.

Les Antiquités de Lambessa

Nous avons parlé, au printemps dernier, des
vives réclamations faites au gouvernement par
M. Thomson, député, et par la municipalité de
Lambëse, au sujet de l'envoi, au Musée du Lou-
vre, d'un certain nombre de monuments archéo-
logiques provenant du prcetoriwm de l'antique
Lambessa.

Les six caisses contenant les objets en litige
avaient déjà été dirigées sur Paris par M. Letaille,
chargé de la mission, lorsqu'elles furent arrêtées
à Philippeville en attendant que la Commission
des Monuments historiques eût donné un avis qui
permît de fixer la jurisprudence en semblable

(1) Cette lettre fait partie de la collection d'autogra-
phes de M. E. Lasaulce, inspecteur honoraire des eon-
trihutions directes. Elle n'est pas datée, sinon par le
synchronisme de la publication d'Un Consent de 1813
(1861).

matière. On sait que le résultat de cette consulta-
tion fut la confirmation des droits de propriété de
l'Etat.

Les caisses, remises en route, sont donc arri-
vées, il y a quelques jours, à Paris. Elles contien-
nent trois monuments très importants :

1" La précieuse inscription qui nous a con-
servé une partie du discours prononcé, à Lam-
bèse, en l'an 129, devant toute l'armée d'Afrique,
par l'empereur Hadrien ;

2° L'album des décurions de Timgad ;

3° Un sarcophage chrétien, dit du Bon-Pasteur.

Ce dernier monument, après avoir été moulé et
photographié, sera seul rendu à la ville de Lam-
bèse. Les deux textes épigraphiques prendront
place au Musée du Louvre, avec la belle collec-
tion provenant d'Algérie et de Tunisie, dans une
salle spéciale qui sera désignée sous le nom de
salle Africaine.

Des fonds avaient été votés, en 1889, pour l'amé-
nagement de ce petit Musée ; mais les crédits ont
été suspendus depuis, et la galerie, presque ter-
minée, ne pourra encore être ouverte au public
cette année. Elle ne sera cependant pas une des
moins intéressantes du département des antiqui-
tés, et le jour du centenaire de la fondation des
Musées nationaux semblait tout désigné pour son
inauguration.

Académie des Inscriptions

Election. — Après une très longue séance en
comité secret, l'Académie, sous la présidence de
M. Jules Oppert, a procédé à l'élection de plu-
sieurs correspondants. Elle a nommé : correspon-
dant français, M. Bayet, recteur de l'Académie de
Lille ; correspondants étrangers : MM. Leemans,
de Leyde, Hirschfeld, de Berlin, et Thompson,
administrateur du Musée britannique, de Lon-
dres.

Le Cimetière mérovingien d'Andrêsy. — M.
Héron de Villefosse expose, à l'Académie, l'ana-
lyse d'utf travail de M. Lucien Cosserat, sur le
cimetière mérovingien d'Andrésy (Seine-et-Oise).
Les travaux de la ligne ferrée d'Argenteuil à
Mantes ont amené la découverte d'un cimetière
mérovingien dans la tranchée d'Andrésy, à peu
de distance du confluent de la Seine et de l'Oise.

La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest,
désirant conserver le souvenir de cette décou-
verte, a fait explorer avec soin ce cimetière, dans
la mesure compatible avec les exigences des tra-
vaux. M. Cosserat, chef de section à Contlans,
qui en avait signalé l'existence, fut chargé d'exé-
cuter les fouilles et de rédiger la notice à ce su-
jet. 11 résulte de ce travail que près de cinq cents
tombes ont été découvertes. Le cimetière a été
l'dirément détruit à l'emplacement delà tranchée,
mais on a laissé en place toutes les tombes qui se
trouvaient en dehors dans la zone de garantie
jusqu'à la limite des terrains acquis. La plupart
des sarcophages découverts sont en plâtre ; quel-
ques-uns, cependant, ont été taillés dans la pierre
et sont ornés de dessins représentant générale-
ment des croix et des rosaces. Sur l'une des
dalles en pierre on remarque des colombes tenant
une croix, sur une autre on voit l'image d'un cerf,
sur une troisième enfin, une inscription. Le mo-
 
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