DOI Heft:
Nr. 32 (19 Octobre)
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304
LA CHRONIQUE DES ARTS
PETITES EXPOSITIONS
LES « DIVISIONNISTES » ITALIENS
(Serres du Cours-la-Reine)
A l’exposition de Milan, l’an passé, le pavillon
de la galerie Grubicy groupait les mêmes tableaux
de Segantini que l’on trouvera aujourd’hui réunis
dans les serres du Cours-la-Reine. Les Parisiens
s’édifieront ainsi, mieux qu’ils ne surent faire en
1900, sur l’œuvre du maître auquel il appartint
tout à la fois d’initier l’Italie à l’impressionnisme
et de régénérer la peinture de son pays ; ils pour-
ront en même temps juger combien fut puissant
l'ascendant de ses exemples Nous mettons hors de
cause, cela va de soi, M. Gaetano Previati, qui pos-
sède une optique, une poétique, une technique (1)
toutes particulières (voyez, par exemple, ses sym-
boles de la Vierge et les quatorze stations de son
Chemin de Croix, d’une invention douloureuse,
dramatique). La personnalité des autres peintres
divisionnistes ne semble point encore assez dégagée
pour qu’il soit permis, en cet instant du moins, de
se prononcer à leur sujet et de louer autre chose
en eux que des dons réels de coloristes et une sensi-
bilité certaine aux jeux de la lumière.
Deux sculpteurs font escorte aux divisionnistes:
le premier est M. Libcro Andreotti, dont l’art
semble procéder de Rodin et de Troubetzkoï; l’autre
n’est autre que M. Rembrandt Bugatti, que les ex-
positions organisées par M. Hébrard ont appris à
connaître et à aimer.
LES DESSINS DE RODIN
(Galerie Bernheim jeune)
De tout temps, cila a été pour Auguste Rodin
une habitude et un plaisir de se délasser, par le
dessin, de ses travaux statuaires. On vit d'abord
de lui des compositions à la plume, et c’est d’ou-
vrages exécutés par ce procédé que se compose,
presque dans son entier, le recueil somptueux jadis
édité par les soins de M. Tenaille. Depuis, le
maître s’est complu à de rapides silhouettes,
tracées à main levée, et rehaussées d’un nuage
d’aquarelle; ces créations ont provoqué, avec les
peintures de vases grecs, des rapprochements et
des parallèles auxquels n’ont pas contredit les
archéologues les plus avertis et les mieux informés.
< lertains des croquis exposés chez Bernheim appar-
tiennent à cet ordredeproductions ; ils ont été suivis
par d'autres, où Auguste Rodin s’est préoccupé
d’indiquer le modelé par des ombres savamment
et délicatement graduées; il arrive à évoquer le
rythme même du mouvement dans la série de ses
éludes d’après les danseuses cambodgiennes ; d’autre
part, son extraordinaire science des raccourcis est
admirablement mise en lumière par les composi-
tions que lui ont inspirées certaines postures d’acro-
bates. En somme, l’ensemble suggère le désir très
vif de voir bientôt paraître la publication dont la
Gazette des Beaux-Arts avait pris l’initiative et
qui se propose d’offrir au public un choix de ces 1
(1) M. Gaetano Previati a publié, sur les Prin-
cipes scientifiques du divisionnisme, un traité dont
u io traduction française est à la veille de paraître.
étonnants dessins aquarellés où le génie d'un vrai
maître s’est donné libre carrière.
Intérim.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 12 octobre
Concours. — L’Académie propose pour le prix:
Troyon (paysage) à décerner en 1909 le sujet sui-
vant : « Le Soir : des bergers font boire leurs
brebis et leurs chèvres dans un ruisseau au bord
de la mer. » S’inspirer de ce passage de Virgile :
« Sur le soir, que ton troupeau s’abreuve et paisse
encore à l’heure où Vesper commence à rafraîchir
l’air, où la lune ranime les bois par une douce
humidité, où tout chante, les alcyons sur les
rivages, les rossignols dans les bois. »
L’Académie propose pour le prix Bordin à dé-
cerner en 1909 le sujet suivant : « Étude sur les-
graveurs portraitistes français sous le règne de
Louis XIV. »
L’Académie se réserve les droits, s’il y a lieu et
si les mémoires présentés sont insuffisants, de
décerner en 1909 le prix Bordin à un ou plusieurs
ouvrages sur la gravure, soit en taille-douce, soit
en médailles.
Prix. — L’Académie décerne le prix Beulé, de
la valeur de 1.500 fr., à M. Terroir, pensionnaire
sculpteur de quatrième année à la Villa Médicis.
Legs. — L’Académie est avisée d’un legs qui lui
est fait par M010 veuve Poyard pour la fondation
d’un ou plusieurs prix en faveur des professeurs
de piano (femmes). La valeur du legs n’est pas
encore donnée, attendu que l’inventaire n’est pas
terminé.
Séance publique annuelle. — Le morceau d’ou-
verture qui sera exécuté le 9 décembre prochain à
la séance publique de l’Académie a pour titre
Danses basques (suites d’orchestre), dont l’auteur
est M. Raoul Laparra, pensionnaire de quatrième-
année à la Villa Médicis.
Académie de* Inscription*
Séance du 20 septembre
Fouilles de Délos. — M. le duc de Loubat a reçu
une lettre dans laquelle M. Gabriel Leroux lui an-
nonce la découverte, à Délos, d’un vaste édifice à
colonnes, rectangulaire, long de 57 mètres sur 35-
de large, dont le. style diffère de celui des construc-
tions helléniques connues jusqu’à présent.
On se demande si ce n’est pas le prototype hellé-
nistique de la basilique romaine, dû à des in-
fluences alexandrines.
Les fouilles, qui ont fourni un très grand nombre
d’inscriptions, continuent.
Communication. — M. René Gagnat donne une
seconde lecture de son mémoire sur les fouilles de
Lambèsc.
Séance du 27 septembre
Communication. — M. Senart donne lecture
LA CHRONIQUE DES ARTS
PETITES EXPOSITIONS
LES « DIVISIONNISTES » ITALIENS
(Serres du Cours-la-Reine)
A l’exposition de Milan, l’an passé, le pavillon
de la galerie Grubicy groupait les mêmes tableaux
de Segantini que l’on trouvera aujourd’hui réunis
dans les serres du Cours-la-Reine. Les Parisiens
s’édifieront ainsi, mieux qu’ils ne surent faire en
1900, sur l’œuvre du maître auquel il appartint
tout à la fois d’initier l’Italie à l’impressionnisme
et de régénérer la peinture de son pays ; ils pour-
ront en même temps juger combien fut puissant
l'ascendant de ses exemples Nous mettons hors de
cause, cela va de soi, M. Gaetano Previati, qui pos-
sède une optique, une poétique, une technique (1)
toutes particulières (voyez, par exemple, ses sym-
boles de la Vierge et les quatorze stations de son
Chemin de Croix, d’une invention douloureuse,
dramatique). La personnalité des autres peintres
divisionnistes ne semble point encore assez dégagée
pour qu’il soit permis, en cet instant du moins, de
se prononcer à leur sujet et de louer autre chose
en eux que des dons réels de coloristes et une sensi-
bilité certaine aux jeux de la lumière.
Deux sculpteurs font escorte aux divisionnistes:
le premier est M. Libcro Andreotti, dont l’art
semble procéder de Rodin et de Troubetzkoï; l’autre
n’est autre que M. Rembrandt Bugatti, que les ex-
positions organisées par M. Hébrard ont appris à
connaître et à aimer.
LES DESSINS DE RODIN
(Galerie Bernheim jeune)
De tout temps, cila a été pour Auguste Rodin
une habitude et un plaisir de se délasser, par le
dessin, de ses travaux statuaires. On vit d'abord
de lui des compositions à la plume, et c’est d’ou-
vrages exécutés par ce procédé que se compose,
presque dans son entier, le recueil somptueux jadis
édité par les soins de M. Tenaille. Depuis, le
maître s’est complu à de rapides silhouettes,
tracées à main levée, et rehaussées d’un nuage
d’aquarelle; ces créations ont provoqué, avec les
peintures de vases grecs, des rapprochements et
des parallèles auxquels n’ont pas contredit les
archéologues les plus avertis et les mieux informés.
< lertains des croquis exposés chez Bernheim appar-
tiennent à cet ordredeproductions ; ils ont été suivis
par d'autres, où Auguste Rodin s’est préoccupé
d’indiquer le modelé par des ombres savamment
et délicatement graduées; il arrive à évoquer le
rythme même du mouvement dans la série de ses
éludes d’après les danseuses cambodgiennes ; d’autre
part, son extraordinaire science des raccourcis est
admirablement mise en lumière par les composi-
tions que lui ont inspirées certaines postures d’acro-
bates. En somme, l’ensemble suggère le désir très
vif de voir bientôt paraître la publication dont la
Gazette des Beaux-Arts avait pris l’initiative et
qui se propose d’offrir au public un choix de ces 1
(1) M. Gaetano Previati a publié, sur les Prin-
cipes scientifiques du divisionnisme, un traité dont
u io traduction française est à la veille de paraître.
étonnants dessins aquarellés où le génie d'un vrai
maître s’est donné libre carrière.
Intérim.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 12 octobre
Concours. — L’Académie propose pour le prix:
Troyon (paysage) à décerner en 1909 le sujet sui-
vant : « Le Soir : des bergers font boire leurs
brebis et leurs chèvres dans un ruisseau au bord
de la mer. » S’inspirer de ce passage de Virgile :
« Sur le soir, que ton troupeau s’abreuve et paisse
encore à l’heure où Vesper commence à rafraîchir
l’air, où la lune ranime les bois par une douce
humidité, où tout chante, les alcyons sur les
rivages, les rossignols dans les bois. »
L’Académie propose pour le prix Bordin à dé-
cerner en 1909 le sujet suivant : « Étude sur les-
graveurs portraitistes français sous le règne de
Louis XIV. »
L’Académie se réserve les droits, s’il y a lieu et
si les mémoires présentés sont insuffisants, de
décerner en 1909 le prix Bordin à un ou plusieurs
ouvrages sur la gravure, soit en taille-douce, soit
en médailles.
Prix. — L’Académie décerne le prix Beulé, de
la valeur de 1.500 fr., à M. Terroir, pensionnaire
sculpteur de quatrième année à la Villa Médicis.
Legs. — L’Académie est avisée d’un legs qui lui
est fait par M010 veuve Poyard pour la fondation
d’un ou plusieurs prix en faveur des professeurs
de piano (femmes). La valeur du legs n’est pas
encore donnée, attendu que l’inventaire n’est pas
terminé.
Séance publique annuelle. — Le morceau d’ou-
verture qui sera exécuté le 9 décembre prochain à
la séance publique de l’Académie a pour titre
Danses basques (suites d’orchestre), dont l’auteur
est M. Raoul Laparra, pensionnaire de quatrième-
année à la Villa Médicis.
Académie de* Inscription*
Séance du 20 septembre
Fouilles de Délos. — M. le duc de Loubat a reçu
une lettre dans laquelle M. Gabriel Leroux lui an-
nonce la découverte, à Délos, d’un vaste édifice à
colonnes, rectangulaire, long de 57 mètres sur 35-
de large, dont le. style diffère de celui des construc-
tions helléniques connues jusqu’à présent.
On se demande si ce n’est pas le prototype hellé-
nistique de la basilique romaine, dû à des in-
fluences alexandrines.
Les fouilles, qui ont fourni un très grand nombre
d’inscriptions, continuent.
Communication. — M. René Gagnat donne une
seconde lecture de son mémoire sur les fouilles de
Lambèsc.
Séance du 27 septembre
Communication. — M. Senart donne lecture