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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 32 (19 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0313
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ET DE LA CURIOSITE

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des Arts de Lyon, un gardien s’est aperçu
que six tableaux placés à la cimaise avaient
été détériorés.

Les dégâts, faits à l’aide d’un canif, seront,
pense-t-on, assez facilement réparables. Les
coupures pratiquées dans la toile ne l’ont été
que dans les parties sombres des tableaux.

*** Une intéressante découverte vient d’être
faite à Néris-les-Bains, non loin de l’empla-
cement qu’occupait le palais des Ivars, dans
l’antique Neriomagus : au fond d’un puits
profond, on a mis à jour diverses poteries,
dont six urnes cle différentes dimensions, en
terre brune et en terre noire. Ces vases,
d’après un archéologue de Néris, M. Moreau,
appartiennent aux périodes gauloises les plus
reculées.

*** On vient de commencer à Lyon la démo-
lition partielle et la transformation de l’an-
cien couvent des Carmes-Déchaussés, situé
sur les flancs de la colline de Fourvières. Le
département du Rhône se propose d’y déposer
ses archives, les locaux actuels de la préfec-
ture affectés à ce service étant devenus insuf-
fisants.

Le couvent des Carmes-Déchaussés avait
été construit en 1618, grâce aux libéralités de
Philippe de Nerestang, qui fut plus tard tué
à la bataille de Ponts-de-Cé. Il faut espérer
que les travaux entrepris respecteront la
chapelle où de nombreux Lyonnais furent
inhumés. La voûte est ornée des blasons de
Philibert de Nerestang, du négociant milanais
Mascrani, de Limagne, qui fut banquier de
•Catherine de Médicis.

*** A Montlignon, tout près de la forêt de
Montmorency et de l’ermitage de Jean-Jac-
ques, va s’ouvrir prochainement aux mem-
bres de la Société des Artistes français tombés
dans la misère une maison de retraite qu’ils
devront à la générosité de Mm‘* Jules Comte.

*** M. H. Fierens-Gevaert vient d’être
nommé secrétaire des musées royaux de
Bruxelles.

*** L’Exposition de la Toison d’Or, à
Bruges, a fermé ses portes le 7 octobre. Son
succès ne s’est pas démenti un instant et l’af-
fluence des visiteurs a été considérable. Le
nombre des entrées donne un total de près
de cinquante mille visiteurs.

Une partie de la population brugeoise a
tenu à mettre à la disposition du baron
KervyndeLettenhove, dont le zèle et la persé-
vérance ont tant contribué à la réussite de
l’exposition, une somme destinée à permettre
l’acquisition d’une œuvre pour le musée. La
Société qui s’est constituée en vue de l’enri-
chissement des collections locales a pu acqué-
rir un remarquable portrait de Philippe le
Bon. Le musée s’enrichit, en outre, par la
libéralité de M. Aug. Beernaert, président de
la commission organisatrice de l’Exposition
de la Toison d’Or, d’un triptyque de Jérôme
Bosch, un Jugement dernier exposé par
M. Seligmann, de Paris.

*** On annonce qu’un des héritiers de la

célèbre collection Six, d’Amsterdam, a résolu
de vendre la partie de la collection qui lui
appartient. Or, dans cette part figure un des
plus exquis chefs-d’œuvre, universellement
célèbre, de la galerie : la Verseuse de lait de
Jan Vermeer de Delft (1). et le propriétaire
de cette peinture — accompagnée de quelques
autres tableaux peu importants — en de-
mande la somme de 751.400 florins, plus
d’un million et demi de francs. Cette nou-
velle a suscité une vive émotion dans le
monde artistique et surtout parmi les Hollan-
dais. Ceux-ci espèrent que le charmant
tableau ne quittera pas leur pays, soit que
le Parlement hollandais en vote l’acquisition
(la « Société Rembrandt » a déjà offert d’y
contribuer pour 200.000 florins), soit qu'on
trouve une combinaison pour le conserver
dans la maison Six.

*** Une intéressante découverte archéolo-
gique vient d’être faite entre Santa Maria de
la Lluerta et Monreal de Ariza, sur le trajet
de l’ancienne voie romaine de Mérida à Sara-
gosse. Le directeur du musée archéologique
national, M. Catalina Garcia et le marquis
de Cerralbo, propriétaire des terrains en
question, ont mis à jour, au lieu dit El Villar,
les ruines d’une antique cité celtibère, très
analogues à celles, assez proches, de Nu-
mance. On a trouvé des vestiges de murailles
et d’édifices, les uns ibères, les autres romains,
avec un grand nombre de poteries celtibères,
des vases avec inscriptions latines, des verres
gravés, des restes de mosaïques. Dans une
petite forteresse, sur une hauteur voisine,
on a trouvé aussi une pierre gravée de
caractères d’une signification inconnue. MM.
Garcia et de Cerralbo présenteront, à ce
sujet, un rapport à l’Académie d’histoire et
poursuivront les fouilles, qui semblent de-
voir compléter utilement celles qu’ont déjà
entreprises, sur l’emplacement de Numance,
les membres de la mission archéologique al-
lemande de l’Université de Gœttingue.

Les Achats de lÉtat au Salon d’Automne

Allard : Mantes, soleil âu matin, peinture.

Camoin : La petite Lina, peinture.

Ch. Guérin : La Partition, peinture.

Mme Gonyn de Lurieux : Le Sacré-Cœur par
temps de brume, peinture.

Lempereur : Pêcheurs, peinture.

Detliomas : Sollicité et solliciteur, dessin.

Hermann Paul : Irène, dessin aux crayons de
couleur.

Synave : Dessins rehaussés.

Hamm : Grande boîte en corne.

Lenoble : Plat et vase, poteries sableuses de
grand feu.

A. Methcy : Céramique.

(1) A. reprod. dans la Gazette des Beaux-Arts,
1398, t. II, p. 360.
 
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