La chronique des arts et de la curiosité (1907)

N° 3. - 1907. BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.) 19 Janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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PROPOS DU JOUR

a Société d’archéologie lorraine
vient de donner un bon exemple
d’initiative et de goût. Dans l’une
de ses dernières séances, elle s’est
occupée de la situation précaire des musées de
Nancy, et elle a établi un projet d’installation
qui, s’il est adopté, fera grand honneur à la
ville.

. Le Musée historique lorrain est, à l’heure
présente, le voisin immédiat des bureaux de
l’état-major et des écuries, et il n’est pas
besoin d’insister sur le danger de ce voisi-
nage. La Société d’archéologie demande donc
au Conseil municipal de Nancy de négocier
avec l’autorité militaire le transfert de ces
bureaux et de ces écuries, et de permettre au
Musée historique, trop resserré dans son
asile, d’occuper les locaux devenus disponi-
bles. Mais ce n’est là' qu’une première étape
vers l’installation complète des musées de
Nancy. La Société souhaite encore que si le
palais occupé par le gouverneur est un jour
libre, la municipalité l’affecte au musée de
peinture et de sculpture. Ainsi toutes les
collections de la ville se trouveraient proches
les unes des autres, agréablement installées,
et formant un ensemble digne de la grande
cité lorraine.

Ce qu’il faut louer dans la Société d’archéo-
logie, ce n’est pas seulement son esprit pra-
tique, c’est aussi son désir de donner aux
musées une place nouvelle et plus importante
dans la ville. Ils étaient jadis le plaisir
exclusif des spécialistes, le spectacle rare,
inconnu du profane, et on allait les chercher
là où ils se trouvaient, jusque dans les plus
humbles et incommodes logis. Mais leur

situation se trouve renouvelée : tout récem-
ment ils ont obtenu la personnalité civile,
ils sont faits pour être de plus en plus des
centres d’études appelant à la fois la curio-
sité de tous et la générosité des collection-
neurs régionaux. Un ensemble de galeries
groupées les unes près des autres, bien expo-
sées, répond à l’icîée moderne du musée : il
promet à l’étude des facilités indispensables
dans une ville où l’art industriel est si floris-
sant; il force l’attention du public trop in-
souciant; il favorise le mouvement et la vie.

NOUVELLES

*** Par décrets en date du 13 janvier,rendus -
sur la proposition du ministre de l’Instruction
publique et des Beaux-Arts, ont été promus
ou nommés dans l’ordre national de la Légion
d’honneur :

Au grade d’officier : M. Colin (Gustave);
artiste peintre ;

Au grade de chevalier : MM. Adler (Jules),
et Marée (Victor), artistes peintres ; Fix-Mas-
eeau (Pierre-Félix), Landowski (Paul-Maxi-
milien), et Nocq (Henri-Eugène-Marie-Au-
guste), sculpteurs; Le Borne (Fernand-Léo-
nard-Joseph-Emmanuel) , compositeur de
musique ; Philipp (Isidor), compositeur, pro-
fesseur au Conservatoire ; Castelbon de
Beauxhotes (Fernand-Marie-Hyacinthe), pré-
sident chef d’orchestre des Concerts popu-
laires de Béziers.

*** M. Courboin, le nouveau conservateur
du Cabinet des estampes à la Bibliothèque
Nationale, a reçu la semaine dernière une
des collections les plus importantes qui aient
jusqu’à ce jour enrichi ce département.

C’est l’œuvre complet d’Anders Zorn qui
vient de s’ajouter au fonds artistique de la
rue Richelieu. M. Alfred Beurdeley, prési-