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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 4 (26 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0035
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K° 4. - 1907.

BUREAUX : 8, RUE FAVARÎ (2e Arr.)

26 Janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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Le ÏSTuméro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

!l est regrettable que la rapidité des
discussions du budget écourte de
plus en plus l’examen des ques-
tions relatives aux Beaux-Arts. A
la Chambre déjà, la brièveté des débats avait
à peine laissé le temps de signaler quelques
mesures pressantes, comme le transfert des
Colonies ou l’agrandissement du Luxem-
bourg. Au Sénat, il a fallu aller plus vite
encore et la discussion générale a seulement
permis de constater que la question du Mont
Saint-Michel était exactement au même point
cette année que l’an dernier à la même
époque.

A l’occasion clu chapitre des musées, on a
pourtant posé de nouveau un problème qui
nous a souvent inquiétés et qu’il faudra bien
finir par résoudre : c’est celui de la gratuité
des musées. Le système adopté par notre
pays est grand et généreux : toutes nos gale-
ries sont ouvertes à tous, sans exception et
toujours. Mais cette libéralité ne va pas sans
inconvénient. Nos musées n’ont pour leurs
acquisitions, comme pour leurs réparations,
que les ressources limitées du budget, ac-
crues par quelques legs. L’expérience faite
dans d’antres pays a montré, au contraire,
quel profit on pouvait tirer de l’établissement
d’un droit d’entrée, et c’est ce qui a, depuis
longtemps déjà, donné l’idée d’imiter chez
nous cet exemple.

Il ne saurait être question, bien entendu,
dans un pays démocratique d’ôter au grand
nombre le droit d’entrer librement dans les
musées. Le principe de la gratuité demeure
intangible. Mais ne serait-il pas possible

d’instituer exceptionnellement un jour ou
deux par semaine qui seraient payants ?

Une taxe de un franc n’écarterait pas bien
des visiteurs de passage, pressés par le temps,
et qui s’imposeraient facilement, à l’entrée du
Louvre, le sacrifice qu’ils s’imposent à l’en-
trée des Offices. Il y aurait ainsi un public
spécial pour ces jours d’exception, où la visite
du musée, moins fréquenté, serait plus facile.
Même si la taxe ainsi établie rapportait peu
en commençant, elle serait un supplément de
ressources assuré, et la discussion du Sénat
a montré, du reste, qu’il serait le bienvenu.
La mesure mérite d’être étudiée par ceux qui
la peuvent prendre : l’établissement du pro-
chain budget devrait être l’occasion d’un
examen approfondi de la question et, si la
conclusion est favorable, d’une réforme qui
rendrait service à nos galeries nationales.

La remise au jour des fresques du palais
des Papes à Avignon, se poursuit activement,
nous annonce-t-on, — trop activement peut-
être. La diligence apportée à cette opération,
que la municipalité espère terminer pour le
printemps prochain, nous fait craindre qu’elle
ne soit pas conduite avec la prudence et le
respect nécessaires. Sous quelle survei1 lance
s’exerce ce travail délicat? A quels ouvriers
est-il confié? Nous serions heureux que la
Commission des Monuments historiques nous
assurât qu’elle suit, comme c’est son devoir,
d’un œil vigilant ce qui se passe au palus
des Papes. Il serait désolant que ces pein-
tures vénérables ne fussent débarrassées du
crépi qui les recouvrait que pour être, du
même coup, victimes du zèle inexpérimenté de
leurs sauveurs.
 
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