DOI Heft:
Nr. 38 (7 Décembre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0363
N° 38. — 1907.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
7 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements... 12 fr. l’Union postale). 15 fr.
ILe IN“ uméro
O fr. 2 5
A partir du prochain numéro les
bureaux de la «Gazette des Beaux-Arts »
et de la « Chronique » seront trans-
férés 106, boulevard Saint-Germain.
PROPOS DU JOUR
■l nous faut revenir une fois de
plus à la question de la Galerie
des Machines. On croit à chaque
discussion du Conseil municipal
qu’elle est réglée, et elle renaît quelque temps
plus tard sous un aspect nouveau. D’après
les dernières nouvelles, la Galerie passait
pour sauvée ; depuis le 29 novembre elle est
de nouveau condamnée.
Le gouvernement avait décidé, après un
vote de la Chambre, que l’Etat achèterait les
terrains du Champ-de-Mars pour y élever un
édifice servant aux expositions. Le sort de la
Galerie des Machines n’était pas exactement
fixé par cette décision. La plupart des inté-
ressés avaient cru quVlle disparaîtraitetque sa
démolition serait mise en adjudication. Mais
d'autres, se référant à une proposition du
ministre des finances, supposaient que l’Etat
obtiendrait la cession gratuite de la Galerie
et la reconstruirait sur le champ de manœu-
vres d’Issy-les-Moulineaux. Entre les deux
hypothèses il fallait choisir, et c’est ce que le
Conseil municipal a fait non sans quelque
embarras. Au moment du vote, il a paru qu’il
se divisait en deux parties à peu près égales;
finalement, l’adjudication immédiate a été
•décidée, et la Galerie condamnée une fois de
plus à disparaître.
Sans entrer dans les détails administratifs
et financiers, il semble bien qu’un peu de vo-
lonté de part et d’autre suffirait encore à
mettre fin au conflit. Ce qui offusque la Ville,
c’est que l’État prétende se faire donner la
Galerie pour rien. De son côté, l’État offre de
faire un sort à la Galerie, à condition que
cette proposition ne soit pas pour lui une
occasion de dépenses. Mais la Ville et l’État
sont au fond d’accord pour reconnaître l’inté-
rêt de l’œuvre remarquable qu’ils ont essayé,
peut-être sans assez de persistance, de sauve-
garder. La conservation de la Galerie mérite
un effort et, s’il le faut, un sacrifice : l’heure
est venue. Les conseillers municipaux, divi-
sés sur les voies et moyens, ont été tous
d’avis que l’incertitude avait assez duré et
qu’il fallait prendre un parti. Il y a longtemps
que le public les a devancés, et il s’est pro-
noncé pour le salut de l'a Galerie.
NOUVELLES
*** Le Louvre s’est rendu acquéreur, la
semaine dernière, à la vente de la collection
Thiébault-Sisson, d’une tête en pierre de
Sainte Madeleine, œuvre française du xve siè-
cle, et d’une Mater dolorosa, en terre cuite
peinte, œuvre espagnole du xvie siècle.
*** Les travaux de remaniements entrepris
depuis quatre ans pour transformer et mieux
éclairer certaines salles du musée de Cluny
viennent d’être terminés. Cet aménagement a
permis d’accrocher aux murs dix-sept tapis-
series qui étaient dans les magasins : la cé-
lèbre série de dix tentures dite Histoire de
David et de Bethsabée est enfin présentée en
entier pour la première fois.
*** Le musée des Arts décoratifs vient de
s’enrichir d’un magnifique surtout datant de
l’Empire et qui faisait partie du « grand
couvert » du Palais-Bourbon, au temps où
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
7 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
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Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements... 12 fr. l’Union postale). 15 fr.
ILe IN“ uméro
O fr. 2 5
A partir du prochain numéro les
bureaux de la «Gazette des Beaux-Arts »
et de la « Chronique » seront trans-
férés 106, boulevard Saint-Germain.
PROPOS DU JOUR
■l nous faut revenir une fois de
plus à la question de la Galerie
des Machines. On croit à chaque
discussion du Conseil municipal
qu’elle est réglée, et elle renaît quelque temps
plus tard sous un aspect nouveau. D’après
les dernières nouvelles, la Galerie passait
pour sauvée ; depuis le 29 novembre elle est
de nouveau condamnée.
Le gouvernement avait décidé, après un
vote de la Chambre, que l’Etat achèterait les
terrains du Champ-de-Mars pour y élever un
édifice servant aux expositions. Le sort de la
Galerie des Machines n’était pas exactement
fixé par cette décision. La plupart des inté-
ressés avaient cru quVlle disparaîtraitetque sa
démolition serait mise en adjudication. Mais
d'autres, se référant à une proposition du
ministre des finances, supposaient que l’Etat
obtiendrait la cession gratuite de la Galerie
et la reconstruirait sur le champ de manœu-
vres d’Issy-les-Moulineaux. Entre les deux
hypothèses il fallait choisir, et c’est ce que le
Conseil municipal a fait non sans quelque
embarras. Au moment du vote, il a paru qu’il
se divisait en deux parties à peu près égales;
finalement, l’adjudication immédiate a été
•décidée, et la Galerie condamnée une fois de
plus à disparaître.
Sans entrer dans les détails administratifs
et financiers, il semble bien qu’un peu de vo-
lonté de part et d’autre suffirait encore à
mettre fin au conflit. Ce qui offusque la Ville,
c’est que l’État prétende se faire donner la
Galerie pour rien. De son côté, l’État offre de
faire un sort à la Galerie, à condition que
cette proposition ne soit pas pour lui une
occasion de dépenses. Mais la Ville et l’État
sont au fond d’accord pour reconnaître l’inté-
rêt de l’œuvre remarquable qu’ils ont essayé,
peut-être sans assez de persistance, de sauve-
garder. La conservation de la Galerie mérite
un effort et, s’il le faut, un sacrifice : l’heure
est venue. Les conseillers municipaux, divi-
sés sur les voies et moyens, ont été tous
d’avis que l’incertitude avait assez duré et
qu’il fallait prendre un parti. Il y a longtemps
que le public les a devancés, et il s’est pro-
noncé pour le salut de l'a Galerie.
NOUVELLES
*** Le Louvre s’est rendu acquéreur, la
semaine dernière, à la vente de la collection
Thiébault-Sisson, d’une tête en pierre de
Sainte Madeleine, œuvre française du xve siè-
cle, et d’une Mater dolorosa, en terre cuite
peinte, œuvre espagnole du xvie siècle.
*** Les travaux de remaniements entrepris
depuis quatre ans pour transformer et mieux
éclairer certaines salles du musée de Cluny
viennent d’être terminés. Cet aménagement a
permis d’accrocher aux murs dix-sept tapis-
series qui étaient dans les magasins : la cé-
lèbre série de dix tentures dite Histoire de
David et de Bethsabée est enfin présentée en
entier pour la première fois.
*** Le musée des Arts décoratifs vient de
s’enrichir d’un magnifique surtout datant de
l’Empire et qui faisait partie du « grand
couvert » du Palais-Bourbon, au temps où