DOI Heft:
Nr. 36 (23 Novembre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0347
N° 36. — 1907.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
23 Novembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements. 12 fr. l’Union postale). 15 fr.
Le Numéro O fr. 2 5
PROPOS DU JOUR
artistes et des amateurs ont
formé le projet d’organiser sur le
modèle des « Amis du Louvre »
une Société nouvelle qui s’ap-
pellera « Les Amis de Versailles ». Us n’au-
ront pas de peine à trouver des adhérents, si
l’on en juge par le renouveau d’admiration
que Versailles a inspiré depuis quelques an-
nées, et par les travaux savants, les poèmes,
les tableaux, les livres d’imagination qui lui
ont été consacrés. Les amis de Versailles ne
seront sans doute ni moins nombreux, ni
moins généreux, ni moins puissants que ceux
du Louvre.
Ils 11e seront, au surplus, pas moins utiles.
Au musée, une œuvre intelligente et métho-
dique a été entreprise et se poursuit. Il suf-
fira de la laisser s’achever et de l’aider, s’il
est besoin, par des subventions complétant
heureusement les crédits forcément mesurés
que distribue le budget. Le château et les
jardins réclameront plus d’efforts. Les regret-
tables pratiques que M. Emile Hovelaquc
dénonçait ici même il y a dix ans (1)
n’ont point cessé. On sait aussi le déplo-
rable état où sont les toitures du palais
et du grand Trianon ; on peut voir chaque
jour comment les statues et les vases sont
déshonorés par des inscriptions absurdes; on
entend répéter enfin par tous les visiteurs
que le parc est mal tenu et semble abandonné :
il y aurait là beaucoup à faire.
Les u Amis de Versailles » n’auront pas as-
surément le pouvoir de tout remettre en or-
dre. L’Administration, s’ils se mêlent de la
conseiller officiellement, les éconduira proba- 1
(1) V. Chronique des Arts. 1897, p. 367, 379 et
391; et 1898, p. 11, 35, 55 et 66.
blement. Mais il est bien des manières de se
faire entendre. Une Société privée, si elle a
de l’indépendance et du courage, et si elle
est renseignée avec exactitude, pourra du
moins essayer de faire connaître ce qu’il est
utile de faire, et condamner sans se lasser les
projets de restaurations inutiles et dange-
reuses qui absorbent si malheureusement les
crédits. Nous ne disons pas qu’elle réussira
toujours, mais, dans un pa}rs d’opinion, ce se-
rait à désespérer si le libre usage de la parole
ne devait jamais servir de rien et si l’initia-
tive privée était, par avance, condamnée à
l’impuissance.
NOUVELLES
*** Depuis la semaine dernière, quatre
admirables tapisseries, faisant partie de la
série de Y Histoire du Toi, ont été placées dans
le salon d’Apollon et dans le petit salon de la
Reine, au château de Versailles.
*** Une rentière de Montmorency, Mme
veuve Oudol, qui vient de mourir, a légué au
musée Guimet tous ses meubles anciens, une
belle collection d’antiquités arabes et des
photographies de monuments de l’ancienne
Egypte.
Elle lègue, en outre, au musée Carnavalet
deux miniatures de Cossard.
*** Ou vient de mettre en place dans la
cathédrale de Meaux le monument de Bossuet,
œuvre de M. Ernest Dubois, qui figura au
dernier Salon de la Société des Artistes
français.
*** M. Dujardin-Beaumetz vient d’accorder
au préfet de Lot-et-Garonne les crédits néces-
saires pour la restauration de l’ancien hôtel
du maréchal d’Estrades, qui est aujourd’hui,
avec l’hôtel de Vaurs, le musée de la ville
d’Agen.
*** Aujourd’hui samedi 23 novembre aura
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
23 Novembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements. 12 fr. l’Union postale). 15 fr.
Le Numéro O fr. 2 5
PROPOS DU JOUR
artistes et des amateurs ont
formé le projet d’organiser sur le
modèle des « Amis du Louvre »
une Société nouvelle qui s’ap-
pellera « Les Amis de Versailles ». Us n’au-
ront pas de peine à trouver des adhérents, si
l’on en juge par le renouveau d’admiration
que Versailles a inspiré depuis quelques an-
nées, et par les travaux savants, les poèmes,
les tableaux, les livres d’imagination qui lui
ont été consacrés. Les amis de Versailles ne
seront sans doute ni moins nombreux, ni
moins généreux, ni moins puissants que ceux
du Louvre.
Ils 11e seront, au surplus, pas moins utiles.
Au musée, une œuvre intelligente et métho-
dique a été entreprise et se poursuit. Il suf-
fira de la laisser s’achever et de l’aider, s’il
est besoin, par des subventions complétant
heureusement les crédits forcément mesurés
que distribue le budget. Le château et les
jardins réclameront plus d’efforts. Les regret-
tables pratiques que M. Emile Hovelaquc
dénonçait ici même il y a dix ans (1)
n’ont point cessé. On sait aussi le déplo-
rable état où sont les toitures du palais
et du grand Trianon ; on peut voir chaque
jour comment les statues et les vases sont
déshonorés par des inscriptions absurdes; on
entend répéter enfin par tous les visiteurs
que le parc est mal tenu et semble abandonné :
il y aurait là beaucoup à faire.
Les u Amis de Versailles » n’auront pas as-
surément le pouvoir de tout remettre en or-
dre. L’Administration, s’ils se mêlent de la
conseiller officiellement, les éconduira proba- 1
(1) V. Chronique des Arts. 1897, p. 367, 379 et
391; et 1898, p. 11, 35, 55 et 66.
blement. Mais il est bien des manières de se
faire entendre. Une Société privée, si elle a
de l’indépendance et du courage, et si elle
est renseignée avec exactitude, pourra du
moins essayer de faire connaître ce qu’il est
utile de faire, et condamner sans se lasser les
projets de restaurations inutiles et dange-
reuses qui absorbent si malheureusement les
crédits. Nous ne disons pas qu’elle réussira
toujours, mais, dans un pa}rs d’opinion, ce se-
rait à désespérer si le libre usage de la parole
ne devait jamais servir de rien et si l’initia-
tive privée était, par avance, condamnée à
l’impuissance.
NOUVELLES
*** Depuis la semaine dernière, quatre
admirables tapisseries, faisant partie de la
série de Y Histoire du Toi, ont été placées dans
le salon d’Apollon et dans le petit salon de la
Reine, au château de Versailles.
*** Une rentière de Montmorency, Mme
veuve Oudol, qui vient de mourir, a légué au
musée Guimet tous ses meubles anciens, une
belle collection d’antiquités arabes et des
photographies de monuments de l’ancienne
Egypte.
Elle lègue, en outre, au musée Carnavalet
deux miniatures de Cossard.
*** Ou vient de mettre en place dans la
cathédrale de Meaux le monument de Bossuet,
œuvre de M. Ernest Dubois, qui figura au
dernier Salon de la Société des Artistes
français.
*** M. Dujardin-Beaumetz vient d’accorder
au préfet de Lot-et-Garonne les crédits néces-
saires pour la restauration de l’ancien hôtel
du maréchal d’Estrades, qui est aujourd’hui,
avec l’hôtel de Vaurs, le musée de la ville
d’Agen.
*** Aujourd’hui samedi 23 novembre aura