N° 1. — 1907.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
5 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE SES BEAUX-ARTS
PARAISSANT L I SillEtfi SATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
Paris, Seine et Seme-et-Oise. ... 10 fr.
Départements. 12 fr.
3_,« IST unxéro
Étranger (Etats faisant partie de
l’Union postale)
O fr. 25
45 ü,
AVIS A MM. LES ABONNÉS
L’échéance du 31 Décembre étant la
plus importante de l’année, nous prions
les souscripteurs à la GAZETTE DES
BEAUX ARTS dont l’abonnement expire
à cette date de nous faire parvenir aus-
sitôt que possible leur ordre de renou-
vellement, afin d’éviter tout retard dans
la réception du numéro de Janvier.
PROPOS DU JOUR
. a vente des terrains attenant aux
fortifications oblige à poser une
question qui intéresse à la fois
l’art et l’hygiène. Si l'on n’y prend
garde, il 11’est pas difficile de deviner com-
ment l’événement tournera. Des spéculateurs
s’empresseront, comme d’ailleurs ce sera leur
droit, d’acheter les terrains et de bâtir en
rangs serrés des maisons de rapport à six
étages. La masse des constructions remplira
les espaces jadis libres; là où l’on voyait
encore un peu de verdure, les pierres s’ajou-
teront aux pierres. Et il ne restera plus aux
amis des jardins et du grand air qu’à déplo-
rer, trop tard, la barbarie des temps.
Il s’agit d’aller au-devant du péril. Sur le
principe même de cette action, il n’v a plus
aujourd’hui aucune difficulté et' tout le
monde est heureusement d’accord pour recon-
naître la nécessité de sauvegarder les espaces
libres de Paris. Il est plus malaisé de choisir
les moyens pratiques, tant les intérêts en
présence sont contradictoires : s’opposer abso-
lument à de libres transactions entre les
partis paraît impossible; laisser ces trans-
actions se passer sans conditions ne l’est pas
moins. Mais il reste une ressource : c’est de
permettre la vente des terrains en les grevant
d’une servitude. On pourrait stipuler, par
exemple, que les acquéreurs seront tenus de
ne bâtir les maisons qu’à une certaine dis-
tance les unes des autres et en ménageant
autour de chacune une zone libre. Cette me-
sure n’empêcherait pas l’invasion de la
maçonnerie ; mais elle limiterait les effets du
mal.
On trouverait d’ailleurs dans les lois en
vigueur de quoi les justifier. Il existe des lois
sur l’hygiène, d’autres sur les monuments
historiques, d’autres sur les paysages, qui
apportent les unes et les autres, dans des cas
strictement limités, certaines conditions à la
translation des propriétés. Assurément, on ne
peut, en cette matière délicate, procéder par
simple analogie. Mais il est impossible de ne
pas remarquer que le problème à résoudre se
rapporte à la fois à la protection de l’hygiène
et à celle des paysages : il y a donc deux
ordres de considérations à respecter, deux
ordres d’arguments à faire valoir, et deux
raisons aussi de souhaiter une prompte solu-
tion.
NOUVELLES
*** L’assemblée générale des sociétaires
français de la Société Nationale des Beaux-
Arts a eu lieu la semaine dernière.
Ont été élus membres titulaires de la délé-
gation : MM. Barau, de Baudot, Béraud, Bil-
lotte, Dampt, DeMois, Gervex, Guignard,
Rixens, de Saint-Marceaux, Thesmar ; mem-
bres supplémentaires : MM. Aman-Jean, Vic-
tor Binet, Lenoir, Rafïaëlli.
*** Le musée d’Avignon a été à son tour,
il y a quinze jours, victime d’un cambriolage.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
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fortifications oblige à poser une
question qui intéresse à la fois
l’art et l’hygiène. Si l'on n’y prend
garde, il 11’est pas difficile de deviner com-
ment l’événement tournera. Des spéculateurs
s’empresseront, comme d’ailleurs ce sera leur
droit, d’acheter les terrains et de bâtir en
rangs serrés des maisons de rapport à six
étages. La masse des constructions remplira
les espaces jadis libres; là où l’on voyait
encore un peu de verdure, les pierres s’ajou-
teront aux pierres. Et il ne restera plus aux
amis des jardins et du grand air qu’à déplo-
rer, trop tard, la barbarie des temps.
Il s’agit d’aller au-devant du péril. Sur le
principe même de cette action, il n’v a plus
aujourd’hui aucune difficulté et' tout le
monde est heureusement d’accord pour recon-
naître la nécessité de sauvegarder les espaces
libres de Paris. Il est plus malaisé de choisir
les moyens pratiques, tant les intérêts en
présence sont contradictoires : s’opposer abso-
lument à de libres transactions entre les
partis paraît impossible; laisser ces trans-
actions se passer sans conditions ne l’est pas
moins. Mais il reste une ressource : c’est de
permettre la vente des terrains en les grevant
d’une servitude. On pourrait stipuler, par
exemple, que les acquéreurs seront tenus de
ne bâtir les maisons qu’à une certaine dis-
tance les unes des autres et en ménageant
autour de chacune une zone libre. Cette me-
sure n’empêcherait pas l’invasion de la
maçonnerie ; mais elle limiterait les effets du
mal.
On trouverait d’ailleurs dans les lois en
vigueur de quoi les justifier. Il existe des lois
sur l’hygiène, d’autres sur les monuments
historiques, d’autres sur les paysages, qui
apportent les unes et les autres, dans des cas
strictement limités, certaines conditions à la
translation des propriétés. Assurément, on ne
peut, en cette matière délicate, procéder par
simple analogie. Mais il est impossible de ne
pas remarquer que le problème à résoudre se
rapporte à la fois à la protection de l’hygiène
et à celle des paysages : il y a donc deux
ordres de considérations à respecter, deux
ordres d’arguments à faire valoir, et deux
raisons aussi de souhaiter une prompte solu-
tion.
NOUVELLES
*** L’assemblée générale des sociétaires
français de la Société Nationale des Beaux-
Arts a eu lieu la semaine dernière.
Ont été élus membres titulaires de la délé-
gation : MM. Barau, de Baudot, Béraud, Bil-
lotte, Dampt, DeMois, Gervex, Guignard,
Rixens, de Saint-Marceaux, Thesmar ; mem-
bres supplémentaires : MM. Aman-Jean, Vic-
tor Binet, Lenoir, Rafïaëlli.
*** Le musée d’Avignon a été à son tour,
il y a quinze jours, victime d’un cambriolage.