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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 41 (28 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0387
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V 41. — 1907.

BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6') 28 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT' A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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15 fr.

PROPOS DU JOUR

tâtr/ké*Ks propriétaires de quelques mai-
sons situées sur la place des
Victoires ont en, pour une cause
inconnue, l’idée de débarrasser
leurs immeubles des pancartes qui défigu-
raient les façades. L’effet est admirable : la
place reprend au moins dans celte partie, tout
son caractère et toute son harmonie. Même si
cet effort esthétique doit être éphémère, il
n’aura pas été inutile : il aura fourni une
démonstration frappante de ce que peut pour
la laideur de Paris le sans-gêne de la réclame
et de ce que pourrait pour sa beauté le respect
des règlements et des servitudes'.

On regrette davantage encore, devant un pa-
reil spectacle, ce qui se passe ailleurs. Tandis,
en effet, que le sort de la place des Victoires
parait s’améliorer, celui de la place Vendôme
est de plus en plus malheureux. L’envahisse-
ment de la réclame, signalé ici jadis, conti-
nue dans des proportions inquiétantes. Il
semble bien qu’on n’ait plus aucun souci de
sauvegarder un ensemble d’un si beau style
et que la place soit livrée sans défense à ses
ennemis. On parle d’un projet nouveau qui
consisterait à faire partir de la place Vendôme
une grande avenue aboutissant à la Madeleine
et passant sous les guichets du ministère de
la Justice : souhaitons que ce soit une occa-
sion pour tout le monde de se rappeler l’as-
pect qu’il convient de garder à la place me-
nacée.

Il est malheureusement certain que le mal
se généralise et que les intérêts particuliers
l’emportent sur les règlements d’intérêt pu-
blic. Après les sites à caractère historique, ce
sont des ensembles plus modernes, comme

la place de l’Étoile, qui sont attaqués. La
surélévation des bâtiments y est devenue un
fléau véritable. On assure qu’il n’y a rien à
faire et que certains à qui incomberaient le
devoir d’intervenir sont les premiers à tolérer
ces travaux. Pour notre part, nous ne croyons
pas les pouvoirs publics si désarmés, et il est
seulement fâcheux de les voir demeurer in-
différents. Veut-on donner raison à la boutade
de Stendhal, qui disait que la liberté détruit
en cent ans le sentiment des arts?

NOUVELLES

*** Au musée de Gluny, dans la salle de la
Dame à la Licorne, M. Edmond Haraucourt
vient d’installer une vitrine qui constitue
l’histoire du crucifix, depuis le sixième siècle
jusqu’au dix-huitième. Les pièces qu’elle
renf irme permettent de suivre les différents
aspects sous lesquels le Christ a été repré-
sen cè au cours des siècles.

:■*# A la suite d’une visite faite à Avignon
prr M. Marcou, inspecteur général des Mo-
numents historiques, il a été convenu d’af-
focter prochainement plusieurs salles du
palais des Papes à recevoir les meubles et
objets dignes d’être conservés qui garnis-
saient précédemment le grand séminaire,
l’archevêché et autres établissements ou édi-
fices religieux. De plus, d’un commun accord
entre la municipalité avignonnaise et l’admi-
nistration des Beaux-Arts, on déposerait au
palais des Papes une partie des objets de
même nature, provenant de la région, de
façon à en constituer un seul musée.

*** Les élèves et les amis du Dr Henri Hal-
lopeau, membre de l’Académie de médecine,
lui ont offert, dimanche dernier, à l’occasion
de son entrée à la retraite comme médecin
des hôpitaux, une médaille gravée par IM. Cha-
 
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