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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 6 (9 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0051
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N° 6. - 1907.

BUREAUX : 8, RUE ÉAVARP (2e Arr.)

9 Février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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PROPOS DU JOUR

l semble que le moment devrait
être proche où ce qui reste des
peintures de Chassériau pourra
être présenté au public. On se
rappelle comment ces œuvres ont été sauvées
il y a quelques années : c’est une souscrip-
tion, dont la Gazette avait pris l’initiative,
qui a permis, lors de la démolition de la
Cour.des Comptes, de détacher du mur, mor-
ceau par morceau, tous les fragments de
peinture, et de les placer soigneusement dans
des caisses dont le musée du Louvre a bien
voulu prendre provisoirement la garde.

Depuis ce temps, deux parties ont été trans-
portées sur toile : c’est d’abord une figure
décorative isolée, l'Ondine ; c’est surtout la
partie qui subsiste de la grande décoration
de la Paix. La souscription publique, qui
avait assuré le travail délicat de la Cour des
Comptes, avait aussi permis cette double
restitution. Le Louvre, aujourd’hui, possède
l'un et l’autre de ces ouvrages ; ils lui on
été donnés par les souscripteurs.

Mais les autres fragments sont malheu-
reusement en déshérence. Il serait facile et
peu coûteux de les rendre peu à peu présen-
tables et appréciables au public. A différentes
reprises on a parlé de les transporter, eux
aussi, sur toile, et chaque fois le travail est
resté à l’état de projet. Sans incriminer per-
sonne, ne nous sera-t-il pas permis ici, où la
destinée de ces peintures nous est particuliè-
rement chère, de rappeler qu’il reste à rem-
plir à l’égard de Chassériau un pieux devoir?
Des trésors dorment dans les caisses qui ont
reçu l’hospitalité du Louvre. Après les avoir
sauvés matériellement, et par morceaux, il
faut en faire revivre la forme et recomposer

l’ensemble; il faut les disposer selon l’ordon-
nance qui les a inspirés ; il faut les rendre à
la vue du public. Ces belles œuvres, en de-
meurant dans l’ombre, manquent à leur des-
tinée : leur existence même n’est-elle pas
tout entière dans l’émotion, dans le plaisir
de beauté qu’elles pouvaient apporter aux
hommes ?

La Ville de Paris, qui nous a déjà donné
un si bel exemple d’incohérence lorsqu’elle
rétrocéda l’hôtel Lauzun, s’apprête à procéder
de même façon pour l’ancienne Faculté de
médecine de la rue de la Bûcherie, seul sou
venir de la vie universitaire de jadis, et
où subsistent une belle salle gothique du
xve siècle et de charmantes constructions du
xvme : après l’avoir acquise en 1896 pour
350.000 francs, elle va la laisser démolir par
l’Association générale des Étudiants, à qui
elle l’avait louée l’an dernier. Car l’édifice
n’est pas classé ! Nous joignons nos récla-
mations à celles de la Société de l’Histoire de
Paris et de la Société des Amis des Monu-
ments parisiens pour qu’il le soit sans retard,
et nous espérons que l’Association des Étu-
diants aura assez de goût et d’amour du
passé pour ne pas demander la destruction
de ce vénérable témoin de la vie des étu-
diants d’autrefois.

Les craintes que nous manifestions ici, il y
a quinze jours, au sujet de la remise au jour
des fresques du palais des Papes n’étaient
malheureusement pas vaines : M. André
Hallays, dans une lettre envoyée d’Avignon
au Journal des Débats, nous apprend que « le
travail est exécuté par le premier venu et
sans contrôle ». La Commission des Monu-
ments historiques va-t-elle continuer long-
temps à s’en désintéresser ?
 
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