DOI Heft:
Nr. 19 (11 Mai)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0171
N» 19. — 1907.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
11 Mal.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de ia Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
Pa ris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Il Étranger (Etats faisant partie de
Départements. 12 fr. l’Union postale).
Le LTuméro : O fr. 25
15 fr.
PROPOS DU JOUR
) ne série dé décrets, récemment
’ publiés à l'Officiel, réorganise le
,4Ï| service des Monuments histori-
«C ques, auquel incombe la charge
de surveiller et de classer les édifices et les
objets cultuels. Toutes les mesures prises
sont la conséquence des lois déjà votées.
Elles réclament un examen de détail, et il y
aura lieu d’y revenir. Dans l’ensemble, elles
traduisent le souci, si naturel et si nécessaire
chez les Pouvoirs publics, de sauvegarder
nos richesses d’art nationales.
Mais ni les lois, ni les décrets, ni les circu-
laires ne serviront de rien, pour peu que cette
administration, à qui est confiée la garde des
trésors d’art français, devienne une bureau-
cratie lente et indifférente. A quoi bon tant
de rouages s’ils sont dirigés par des mains
inhabiles ou par des mains négligentes? Ce
qui menace le service des Monuments histo-
riques, c’est précisément tantôt l'incompé-
tence, et tantôt l’incurie. De la première de
ces deux maladies, on ne connaît que trop de
manifestations ; il en est d’hier, que nous
avons citées. C’est au moment où les décrets
constituent avec les inspecteurs des Monu-
ments historiques une sorte de comité direc-
teur que des nominations extraordinaires ont
été faites et que des fonctionnaires sans
aucun titre scientifique ont été tout à coup
introduits dans les cadres.
Quant à l’incurie, les exemples n’en sont
que trop fréquents et nous ne cessons ici de
les signaler. Le dernier que l’on cite est
représentatif. C’est l’aventure lamentable de
ces sculptures provenant de la chapelle de
l’hospice d’Issoudun, achetées à bas prix à
l’hospice et placées aujourd’hui chez un bro-
canteur parisien. Le Comité des Sites et des
Monuments du Touring Club avait demandé
le classement, non seulement des sculptures,
mais de la chapelle tout entière, qui forme
un ensemble précieux. L’Administration avait
promis d’étudier la question ; elle a seule-
ment négligé déterminer cette étude à temps :
c’est un peu son habitude. Voilà le véritable
malheur des Monuments historiques. Les
décrets et les lois peuvent avoir leur utilité.
Mais ce qu’il faudrait avant tout, c’est que
les fonctionnaires compétents et méritants ne
soient pas accablés de la collaboration des
favoris incompétents ; c’est ainsi que vient
d’en haut l’exemple du bon goût et de
l’énergie.
NOUVELLES
*** Depuis le 1er mai, le musée de sculp-
ture comparée du Trocadéro est ouvert de
il h. à 5 h. et les musées d’ethnographie,
d’artillerie et de l’armée, aux Invalides, de
midi à 5 heures.
D puis le 1er mai jusqu’au 15 septembre,
la Bibliothèque Nationale ferme à 6 h. du
soir au lieu de 5 h. ; celle des Beaux-Arts,
ouverte à midi, ferme à 5 h., au lieu de 4 h.,
jusqu’au 31 juillet; depuis le jeudi 2 mai,
celle de l’Institut reste ouverte de II h. à 3 h.,
jusqu’au 14 août.
*** On a commencé au château de Ver-
sailles les nouveaux aménagements dont il
avait été question dans la dernière discus-
sion du budget des Beaux-Arts à la Chambre
des. députés. On a déjà installé trois tapis-
series de la série d'Ësllier, appartenant au
Garde-Meuble, dans la chambre de la Reine,
et on les a entourées des boiseries anciennes,
récemment retrouvées. Aux murs de l’alcôve
de la chambre de Louis XV on a fixé trois
tapisseries delà série de Don Quicholle. Enfin,
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
11 Mal.
LA
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ET DE LA CURIOSITÉ
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15 fr.
PROPOS DU JOUR
) ne série dé décrets, récemment
’ publiés à l'Officiel, réorganise le
,4Ï| service des Monuments histori-
«C ques, auquel incombe la charge
de surveiller et de classer les édifices et les
objets cultuels. Toutes les mesures prises
sont la conséquence des lois déjà votées.
Elles réclament un examen de détail, et il y
aura lieu d’y revenir. Dans l’ensemble, elles
traduisent le souci, si naturel et si nécessaire
chez les Pouvoirs publics, de sauvegarder
nos richesses d’art nationales.
Mais ni les lois, ni les décrets, ni les circu-
laires ne serviront de rien, pour peu que cette
administration, à qui est confiée la garde des
trésors d’art français, devienne une bureau-
cratie lente et indifférente. A quoi bon tant
de rouages s’ils sont dirigés par des mains
inhabiles ou par des mains négligentes? Ce
qui menace le service des Monuments histo-
riques, c’est précisément tantôt l'incompé-
tence, et tantôt l’incurie. De la première de
ces deux maladies, on ne connaît que trop de
manifestations ; il en est d’hier, que nous
avons citées. C’est au moment où les décrets
constituent avec les inspecteurs des Monu-
ments historiques une sorte de comité direc-
teur que des nominations extraordinaires ont
été faites et que des fonctionnaires sans
aucun titre scientifique ont été tout à coup
introduits dans les cadres.
Quant à l’incurie, les exemples n’en sont
que trop fréquents et nous ne cessons ici de
les signaler. Le dernier que l’on cite est
représentatif. C’est l’aventure lamentable de
ces sculptures provenant de la chapelle de
l’hospice d’Issoudun, achetées à bas prix à
l’hospice et placées aujourd’hui chez un bro-
canteur parisien. Le Comité des Sites et des
Monuments du Touring Club avait demandé
le classement, non seulement des sculptures,
mais de la chapelle tout entière, qui forme
un ensemble précieux. L’Administration avait
promis d’étudier la question ; elle a seule-
ment négligé déterminer cette étude à temps :
c’est un peu son habitude. Voilà le véritable
malheur des Monuments historiques. Les
décrets et les lois peuvent avoir leur utilité.
Mais ce qu’il faudrait avant tout, c’est que
les fonctionnaires compétents et méritants ne
soient pas accablés de la collaboration des
favoris incompétents ; c’est ainsi que vient
d’en haut l’exemple du bon goût et de
l’énergie.
NOUVELLES
*** Depuis le 1er mai, le musée de sculp-
ture comparée du Trocadéro est ouvert de
il h. à 5 h. et les musées d’ethnographie,
d’artillerie et de l’armée, aux Invalides, de
midi à 5 heures.
D puis le 1er mai jusqu’au 15 septembre,
la Bibliothèque Nationale ferme à 6 h. du
soir au lieu de 5 h. ; celle des Beaux-Arts,
ouverte à midi, ferme à 5 h., au lieu de 4 h.,
jusqu’au 31 juillet; depuis le jeudi 2 mai,
celle de l’Institut reste ouverte de II h. à 3 h.,
jusqu’au 14 août.
*** On a commencé au château de Ver-
sailles les nouveaux aménagements dont il
avait été question dans la dernière discus-
sion du budget des Beaux-Arts à la Chambre
des. députés. On a déjà installé trois tapis-
series de la série d'Ësllier, appartenant au
Garde-Meuble, dans la chambre de la Reine,
et on les a entourées des boiseries anciennes,
récemment retrouvées. Aux murs de l’alcôve
de la chambre de Louis XV on a fixé trois
tapisseries delà série de Don Quicholle. Enfin,