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La chronique des arts et de la curiosité — 1908

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Nr. 14 (4 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19765#0137
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ET DE LÀ

La Nouvelle Ici italienne
sur les Antiquités et Objets d'art

Le journal italien le Messagero reproduit les
principales dispositions de la loi relative à la pro-
tection des trésors artistiques de l'Italie, projet
que la Chambre vient d'adopter et que le Sénat va
approuver aussi très certainement. Elle rempla-
cera alors la loi Nasi, de VM2, qui régissait cette
matière.

Les objets que cette loi concerne ne sont pas
seulement les monuments historiques, artistiques
ou archéologiques, mais aussi les jardins, forêts,
lacs, paysages, chutes d'eau, ayant un intérêt ar-
tistique ou historique. Ainsi elle aurait empêché
d'abattre les pins de la villa Borghèse, sacrifiés
pour la construction de l'Institut international
d'agriculture.

La vente dos objets susdits appartenant à l'État
ou à une commune est interdite. On ne verra donc
plus le Camp Prétorien vendu à une Société immo-
bilière, ni les murs de Home abattus pour faire
place à des voies de pénétration. Tout citoyen ita-
lien ou toute Société légalement constituée pourra
poursuivre en justice les violations de cet article.
Les excavations et fouilles effectuées par dos étran-
gers dans les villes romaines sont donc également
interdites.

L'exportation de tous objets artistiques ou bis-
toriques est sévèrement interdite si elle est de na-
ture à causer une porte sensible à l'histoire, à
l'archéologie ou à Part.

Trois fonctionnaires du bureau des exportations
seront charges de décider si tel est le cas. Le gou-
vernement italien, à la disposition duquel la nou-
velle loi met un crédit important pour l'achat d'an-
tiquités et d'oeuvres d'art, aura toujours un droit
de préemption pendant trois mois ou même six. Le
prix sera alors fixé par une commission d'experts

PETITES EXPOSITIONS

EXPOSITION GDILLATJMIN

(Galerie Bernheim)

Rien ne déconcerte la sérénité de M. Guillau-
mm devant la nature. Une certaine beauté en
résulte, mais dont, pesant et rude, le peintre
ne traduit guère les côtés augustes. Son gros talent,
aux saveurs campagnardes, manque d'imagination!
M. Guillaumin ne donne pas de sens à ce qu'il
reproduit. Sa pensée s'abstient. On dirait d'un
savant qu'un scrupule méthodique empêche d'in-
tervenir pour animer les documents qu'il publie.
L'éclair mystique qui jaillit entre la chose vue et
sa conception mentale ne lui semble pas digne
d'être consigné'par son positivisme. A nous de le
réveiller, si le cœur nous on dit! Plusieurs toiles
nous y incitent, car, à défaut de finesse, elles ré-
vèlent une vigoureuse honnêteté qui met en con-
fiance et qui provoque la sympathie. La matière
en est nourrie, l'écriture en est -volontaire, la santé
en est robuste, et l'on serait sottement partial en
méconnaissant des vertus si excellentes, sous pré-

GURIOSITÉ 127

texte qu'une aspiration supérieure ne les rassemble
pas en faisceau.

EXPOSITION BOLESLÀS BIEGAS

(Galerie des Artistes modernes)

Les facultés intellectuelles et les facultés ma-
nuelles de M. Boleslas Biegas ne se fondent pas
harmonieusement, s'opposent même. Leur conflit
ne se résout que quand un programme défini les y
oblige, tel que l'exécution d'un buste. Hors de là,
quand leur activité n'est qu'un jeu fantaisiste, elles
collaborent sans unisson et versent dans l'excen-
trique où les convie le symbolisme, dont M. Biegas
est l'un des derniers fidèles. Ce sont alors des
rictus maladifs, des convulsions démoniaques et
des monstruosités macabres qui, par leur enflure,
font mettre en doute leur sincérité originelle.
L'atmosphère artistique n'est d'ailleurs plus favo-
rable aux spectres de fièvre et aux blêmes hantises
qui la meublaient il y a vingt ans. L'intention lit-
téraire ne nous aveugle plus sur la qualité plas-
tique et, quand elle vient lui porter préjudice, elle
s'attire notre improbation. C'est pourquoi les trois
portraits d'hommes que modela M. Biegas nous
ont seuls paru relever du domaine sculptural et
présenter un remarquable intérêt.

EXPOSITION P. MAHLEIt ET S.-E. FOLEY

(25 et 27, boulevard du Montparnasse)

Dans un appartement qu'imprègne l'atmosphère
du labour, MM. P. Mailler et S.-E. Polêy ont ras-
semblé leurs ouvrages qui font une somme respec-
table. Par le temps qui court, où la sévérité en-
vers soi-même est si peu répandue, on reconnaît
le prix de la conscience qui préside aux moindres
gestes de ces deux artistes. Parmi les travaux du
premier, nous remarquons surtout, au nombre des
fidèles dessins, celui d'un Chien chinois, très bien
venu. De M. S.-E. Folëy nous apprécions les pay-
sages normands, pleins de finesse et d'un charme
mélancolique, où le bleu joue peut-être un trop
grand rôle. Des bibelots divers, ornés de cuivres
fantaisistes, nous révèlent, d'autre part, chez
M. Folëy un ingénieux décorateur, doué du sens
de l'équilibre.

EXPOSITIONS H.-C. DELPY ET HENRI JAUDIN

(Galerie Haussmann — Galerie Georges Petit)

La mémoire encore fraîche des leçons de Dau-
bigny, M. H.-C. Delpy longe les cours d'eau et
traverse les campagnes à l'aube et au crépuscule
pour trouver où planter son chevalet. Il ne se
décide qu'à bon escient et suivant des préférences
très marquées, dont les Bords de l'Oise sont un
heureux exemple. Quoique visant à plus d'impor-
tance, le Soleil couchant à Nolra-Dame-de-l'Islc
nous a paru beaucoup moins complet, car le style
du paysage n'est pas graudi on raison du format.
Aussi bien, comme de coutume, se p'aît-onsurtout
ici aux études directes, car elles contiennent un
« je ne sais quoi » rebelle au transfert dans les
travaux d'atelier qui les utilisent.

L'exposition de M. Jaudin évoque un rêve do
jeune fille. Ses paysages, noyés de brumes, nous
touchent doucement comme un lointain carillon
pastoral, comme le cliquetis argentin d'un ruis-
seau. Des -fleuves les parcourent souvent, et ces
veines de la nature portent plus de lymphe que de
 
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