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La chronique des arts et de la curiosité — 1908

DOI issue:
Nr. 14 (4 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19765#0138
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LA CHRONIQUE DES ARTS

sang. Il en résulte une pâleur qui blanchit l'en-
semble et le rend uniforme, au détriment des
multiples délicatesses que contient, en particulier,
chacune des toiles de M. jaudin qui, telles que des
personnes timides, ne sont à leur plein avantage
que dans l'intimité.

EXPOSITIONS LOUISE PERMAN ET BELA CZOBEL

(Galerie Henry Graves — Galerie B. Wcill)

Un psychologue lyrique s'appliquera peut-être
un jour à résoudre en détaille charmant problème
des relations qui unissent les femmes et les fleurs.
Il devra tenir compte des affectueux sentiments
qu'inspirent à Mm> Louise-E. Perman les bouquets
des champs, les iris, les dahlias et surtout les
roses. Mm* Louise-E. Perman a pour les roses un
goût voisin de l'amour protecteur qu'une sœur
aînée peut éprouver pour ses cadettes, une amie
réfléchie pour ses camarades inexpérimentées.
Gela se traduit en peinture par une tendresse enve-
loppante, mais sans abandon, par un charme très
doux, très divers, niais un peu comprimé. La
caresse garde toujours quelque réserve et la cu-
riosité ne s'engage jamais jusqu'à l'ivresse. De là
plus de mystère que de profondeur, plus de grâce
que de séduction, plus d'attraits pour la tête que
d'émotions pour le cœur. Do cette réunion des œu-
vres de M™' Louise-E. Perman se dégage néan-
moins une intimité silencieuse où l'on prend à
demeurer un plaisir élégant, reposant et intérieur
qu'il ne faut pas demander à M. Bela Czobel.

Disciple de Gauguin, duquel M. Matisse et
M. van Dongen lui révélèrent les secrets, M. Czobel
emploie le vocabulaire pseudo-tahitien à l'émission
d'opinions sur l'espèce humaine, dont l'infortuné
Darwin est communément rendu responsable. Il
y aurait là de quoi s'inquiéter si M. Czobel, Sur
la carte d'invitation qu'il nous adressa, ne mettait
en avant l'excuse de sa jeunesse. C'est donc en
pleine conscience de l'état inacceptable et provi-
soire de sa forme que M. Czobel tient à faire devant
nous la preuve de ses vrais dons de peintre.

Pierre Hepp.

Académie des Inscriptions

Séance du 27 mars

Médaille décernée. — La Société des Architectes
dispose chaque année d'une médaille en faveur
d'un archéologue. Sur la proposition de l'Acadé-
mie, elle décerne cette année cette récompense à
M. Grenier, membre de l'École française de Rome,
en raison dos beaux travaux qu'il a exécutés dans
les nécropoles des environs do Bologne.

Documents médicaux. — M. Edmond Pottier lit
une note du docteur Félix Begnault sur une série
de terres cuites de Smyrne des deuxième et pre-
mier siècles avant notre ère, d'où l'auteur tire des
indications pathologiques sur les malades et les
estropiés de cette époque. Ces documents d'un réa-
lisme frappant, constituent la première iconogra-
phie do la pathologie humaine.

M. Salomon Boinach prend la parole sur le
même sujet.

Le groupe de Laocoon. — M. de Mély apporte à
l'Académie les photographies de l'admirable tête

de Laocoon que le duc d'Arenberg possède dans son
palais de Bruxelles. Elle est absolument inédile,
le duc n'ayant jusqu'ici jamais autorisé personne
à la publier. M. de Mély n'aborde pas aujourd'hui
la discussion des problèmes nombreux et complexes
qu'elle va soulever.Il faitseulement remarquer quel-
ques détails de technique tout à fait spéciaux : le
travail à la râpe dos moustaches, l'accusation des
pupilles des yeux. Il rappelle brièvement le rôle en-
core bien peu défini des Michelangelo da Mon-
torsoli, des Cornacchini, des Girardon, dans la
restauration du groupe de Laocoon. Mais il n'ou-
blie pas l'admiration de Michel Ange pour cette
sculpture quand elle fut découverte, son rôle et
son renoncement — légendaire ou historique —
dans un premier essai de restauration. Une longue
étude des textes et des détails techniques de cet in-
comparable morceau de sculpture (qui sera publié
dans les Monuments Piot) pourra seule permettre,
dans un avenir prochain, de proposer une hypo-
thèse acceptable.

-^O+CX-

Académie des Sciences

Séance du 23 mors

Découverte de peintures préhistoriques. — M.
Giard annonce que M. Bené Jeannel, en explorant
la grotte du Porte! (Ariège), a découvert sur dos
parois des peintures paléolitiques, représentant
des hommes et des animaux. On compte quarante
peintures, dont deux retracent des profils d'hommes
en pied. On avait bien rel-vë des silhouettes
d'hommes, mais on n'en avait jamais trouvé qui
fussent peintes. Les animaux représentés sont
des chevaux, des bisons et des sangliers. Ces
peintures sont monochromes, sauf une.

Société des Antiquaires de France

Séance du 26 mars

M. le président prononce l'éloge funèbre du
regretté M. de Boislisle.

M. IL do Yillefosso fait hommage, au nom de
M. Déchelette, du premier volume do son Manuel
d'archéologie préhistorique.

M. le comte de Loisne communique un mande-
ment de Robert II d'Artois trouvé par lui aux
Archives du Pas-de-Calais et relatif à l'achève-
ment de l'hôtel d'Artois à Paris en 1294. Il rappelle
l'histoire de ce palais, qui fut depuis l'Hôtel de
Bourgogne.

M. A. Boinet présente quatre miniatures appar-
tenant au musée du Louvre et provenant d'un
évangéliaire du xi" siècle de l'école de Cologne.

M. Boman communique plusieurs sceaux du
Dauphiné conservés aux Archives Nationales et
qui ne figurent pas sur l'inventaire de Douot-d'Arcq.

M. F. de Mély communique une photographie du
Serpent d'Airain de Saint-Arphroise de Milan.

M. H. de Villefosse communiqué, au nom du
R. P. Delattre, une note sur les dernières décou-
vertes faites à Carthago.
 
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