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La chronique des arts et de la curiosité — 1908

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Nr. 30 (12 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19765#0315
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•'N» 30. - 1908. 'BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6') 12 Septembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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Le ISTuméro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

es vols d'objets d'art commis clans
les églises augmentent dans des
proportions qui commencent d'in-
quiéter l'opinion. L'année 1907
avait vu s'accomplir trente-quatre cam-
briolages, et parmi les œuvres d'art dérobées
se trouvaient la châsse d'Ambazac, la colombe
de Laguenne. L'année 1908 promet d'être pire
encore, et au bout de huit mois on compte
plus de quarante-six vols. On a pu établir
le tableau suivant qui ne comprend que les
sept premiers mois de 1908, et qui est triste-
ment éloquent :

1904 (0mois) 1 vol, moyenne de 1 pour 6 mois.

190 )........ 0 vols, — 1 pour 2 mois.

1900........ 13 — — plus d'1 par mois.

1907........ 34 — — près de 3 par mois.

1908 (7 mois) 40 — — prèsde.7parmois.

En ces deux dernières années, notamment,
la progression est grave. L'attention des vo-
leurs a été attirée sur les trésors d'églises ;
les incertitudes d'une période législative tran-
sitoire facilitent les opérations ; des sociétés
de cambrioleurs, comme l'ont montré des
affaires récentes, se sont formées pour tirer
le parti le plus profitable de la situation.
L'expérience prouve qu'elles ne réussissent
que trop. A examiner dans le détail cette
série de vols, on s'aperçoit que les malfai-
teurs sont documentés sur les régions où se
trouvent des œuvres d'art, et on est amené à
tout redouter. N'apprenait-on pas, il y a quel-
que temps, que le célèbre trésor de Conques
n'était pas en sûreté? Le reliquaire en or de
Pépin, la statue de sainte Foy, et tant de pièces
uniques d'orfèvrerie ancienne sont à la merci
d'un coup d'audace.

Que peut-on tenter pour mettre fin it ce

scandale? Les fabriques ont disparu et le
clergé occupe les églises sans titre juridique.
L'Administration des Beaux-Arts a annoncé
un projet de loi qui n'a pas encore vu le jour.
L'idée d'abord émise de transférer tous les
objets dans des musées a soulevé tout de
suite des nrotestations justifiées. Il y a quel-
que chose de paradoxal à transporter, sous
prétexte de sécurité, des œuvres d'art dans
des musées qui n'offrent pas plus de garan-
ties que les églises. Lt, en outre, comment ne
pas protester contre une centralisation exces-
sive qui dépouillerait départements et com-
munes et qui, en arrachant les ouvrages au
décor pour lequel ils ont été créés, leur ôte-
rait toute vie et toute signification?

De tous les projets proposés, celui qui a le
moins d'inconvénient est de réunir dans un
certain nombre d'églises les trésors aujour-
d'hui dispersés. Les départements, les com-
munes, L'Etat, les fidèles pourraient, là où
l'organisation actuelle serait insuffisante,
faire les frais d'un gardiennage sérieux. Des
groupes de communes dans chaque région
s'entendraient pour choisir une église desti-
née à servir d'asile commun aux œuvres
d'art qui, ainsi, auraient au moins la possi-
hilité de continuer leur destinée dans leur
milieu traditionnel. En tous cas, on ne peut
plus remettre à prendre un parti, et l'Admi-
nistration des Beaux-Arts n'aura pas mal
employé ses vacances si elle apporte à la
rentrée un projet précis et pratique.

NOUVELLES

*** Les résultats de la campagne de
fouilles de M. de Morgan en Susiane, en
1907-1908, ont été particulièrement précieux :
plus de 2.000 objets viennent d'arriver au
musée du Louvre dans quatre-vingt-deux
 
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