N» 19. — 1903.
BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)
9 Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Gise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le Numéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
n sait que les magnifiques jardins
qui dépendaient du couvent du
Sacré-Cœur et le bel hôtel où il
>^5S^t était installé, et que l'architecte
Gabriel avait construit en 1729, doivent être
vendus prochainement. Une série de circons-
tances, dans le détail desquelles nous n'avons
pas à entrer, ont mis cette vaste propriété
entre les mains du gouvernement, qui a dû
la confier à un liquidateur. Selon la marche
ordinaire des opérations analogues, le liqui-
dateur lotira la propriété et la mettra en
vente. On peut donc prévoir que d'ici peu de
temps cet ensemble de jardins et de bâtiments
aura disparu pour faire place à des maisons
de rapport. Toute la question est de savoir si
l'Etat qui préside à cette opération la laissera
s'accomplir.
Des protestations se sont élevées de tous
côtés. L'argumentation est d'autant plus pres-
sante et convaincante que c'est l'Etat qui agit.
On fait ressortir avec raison ce qu'il y aurait
de paradoxal et de démoralisant à voir l'Etat
donner, dans des circonstances où rien ne l'y
oblige, l'exemple du vandalisme, et se mon-
trer l'ennemi des espaces libres. On lutte
énergiquement de toutes parts contre les
intérêts égoïstes qui sacrifient des construc-
tions remarquables par leur caractère artis-
tique et historique, ou des jardins utiles à la
santé et à la beauté de Paris. Et c'est l'Etat
qui, de son propre mouvement, commettrait
dans ce genre une faute irréparable ! Le seul
énoncé de l'hypothèse la rend intolérable.
Mais comment sauver les jardins et la
construction qu'ils environnent ? 11 peut y
avoir des difficultés de procédure, puisqu'il
s'agit d'une liquidation. Mais, sur le résultat
à obtenir, il n'y a pas d'hésitation. C'est à
l'Etat de conserver dans son intégrité cette
belle demeure et ses jardins, tin particulier
ne voudrait peut-être pas l'acquérir tout
entière, et, d'ailleurs, il serait difficile d'avoir
les garanties nécessaires à sa conservation et
de protéger le parc contre les ventes ulté-
rieures. L'Etat peut installer là un service
public, un ministère, un musée : il le doit;
il ne lui est pas permis de détruire un en-
semble aussi précieux pour Paris.
NOUVELLES
*** Par arrêté ministériel en date du 2 mai
1908, pris sur la présentation du Conseil su-
périeur de l'enseignement des Beaux-Arts,
M. Marcel Lambert, architecte du Gouverne-
ment, professeur de stéréotomie à l'Ecole
Nationale des Beaux-Arts, a été nommé profes-
seur chef d'atelier d'architecture à l'Ecole des
Beaux-Arts, en remplacement de M. Moyaux,
démissionnaire.
#*# La Société des Artistes français orga-
nise au Grand-Palais, pour le 15 mai pro-
chain, une exposition rétrospective d'oeuvres
de Cabanel et du sculpteur Barrias.
D'autre part, le Comité de cette Société a
chargé M. Lecomte du Noùy d'organiter, avec
le haut patronage et le concours des membres
des cinq Académies, une série de conférences
dans un des salons de l'exposition actuelle-
ment ouverte. Cette série de conférences a
étôinauguréehiervendredi par M. Henry Rou-
jon, secrétaire perpétuel de l'Académie di s
Beaux-Arts, qui a fait Y Historique du Salon de
1673, en insistant sur l'influence de Le Brun.
Puis viendront : le 15 mai, La Représenta-
tion du mouvement dans Varl préhistorique,
par M. Salomon Reinaeh; le 23 mai, Les Ori-
gines de la médaille par M. Ernest Babe-
lon; le 29 mai, L'Habitation au Moyen âge,
par M. Lefèvre-Pontalis; le 5 juin, Les Mo-
BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)
9 Mai.
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PROPOS DU JOUR
n sait que les magnifiques jardins
qui dépendaient du couvent du
Sacré-Cœur et le bel hôtel où il
>^5S^t était installé, et que l'architecte
Gabriel avait construit en 1729, doivent être
vendus prochainement. Une série de circons-
tances, dans le détail desquelles nous n'avons
pas à entrer, ont mis cette vaste propriété
entre les mains du gouvernement, qui a dû
la confier à un liquidateur. Selon la marche
ordinaire des opérations analogues, le liqui-
dateur lotira la propriété et la mettra en
vente. On peut donc prévoir que d'ici peu de
temps cet ensemble de jardins et de bâtiments
aura disparu pour faire place à des maisons
de rapport. Toute la question est de savoir si
l'Etat qui préside à cette opération la laissera
s'accomplir.
Des protestations se sont élevées de tous
côtés. L'argumentation est d'autant plus pres-
sante et convaincante que c'est l'Etat qui agit.
On fait ressortir avec raison ce qu'il y aurait
de paradoxal et de démoralisant à voir l'Etat
donner, dans des circonstances où rien ne l'y
oblige, l'exemple du vandalisme, et se mon-
trer l'ennemi des espaces libres. On lutte
énergiquement de toutes parts contre les
intérêts égoïstes qui sacrifient des construc-
tions remarquables par leur caractère artis-
tique et historique, ou des jardins utiles à la
santé et à la beauté de Paris. Et c'est l'Etat
qui, de son propre mouvement, commettrait
dans ce genre une faute irréparable ! Le seul
énoncé de l'hypothèse la rend intolérable.
Mais comment sauver les jardins et la
construction qu'ils environnent ? 11 peut y
avoir des difficultés de procédure, puisqu'il
s'agit d'une liquidation. Mais, sur le résultat
à obtenir, il n'y a pas d'hésitation. C'est à
l'Etat de conserver dans son intégrité cette
belle demeure et ses jardins, tin particulier
ne voudrait peut-être pas l'acquérir tout
entière, et, d'ailleurs, il serait difficile d'avoir
les garanties nécessaires à sa conservation et
de protéger le parc contre les ventes ulté-
rieures. L'Etat peut installer là un service
public, un ministère, un musée : il le doit;
il ne lui est pas permis de détruire un en-
semble aussi précieux pour Paris.
NOUVELLES
*** Par arrêté ministériel en date du 2 mai
1908, pris sur la présentation du Conseil su-
périeur de l'enseignement des Beaux-Arts,
M. Marcel Lambert, architecte du Gouverne-
ment, professeur de stéréotomie à l'Ecole
Nationale des Beaux-Arts, a été nommé profes-
seur chef d'atelier d'architecture à l'Ecole des
Beaux-Arts, en remplacement de M. Moyaux,
démissionnaire.
#*# La Société des Artistes français orga-
nise au Grand-Palais, pour le 15 mai pro-
chain, une exposition rétrospective d'oeuvres
de Cabanel et du sculpteur Barrias.
D'autre part, le Comité de cette Société a
chargé M. Lecomte du Noùy d'organiter, avec
le haut patronage et le concours des membres
des cinq Académies, une série de conférences
dans un des salons de l'exposition actuelle-
ment ouverte. Cette série de conférences a
étôinauguréehiervendredi par M. Henry Rou-
jon, secrétaire perpétuel de l'Académie di s
Beaux-Arts, qui a fait Y Historique du Salon de
1673, en insistant sur l'influence de Le Brun.
Puis viendront : le 15 mai, La Représenta-
tion du mouvement dans Varl préhistorique,
par M. Salomon Reinaeh; le 23 mai, Les Ori-
gines de la médaille par M. Ernest Babe-
lon; le 29 mai, L'Habitation au Moyen âge,
par M. Lefèvre-Pontalis; le 5 juin, Les Mo-