k« 6. - 1908. Bureaux : 106, boulevard saint-germain (6-)
8 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le Numéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
Qv*Xk&*-llii nouvelles venues d'Egypte ne
(O? fy<5 permettent plus guère d'espérer que
(ck|k^»j\le temple de Philse ait chance de
survivre. Depuis l'établissement du
barrage à'Assouan, l'île est recouverte une
partie de l'année par les eaux, et lus temples,
les colonnes, les obélisques sont soumis à
l'action lente et destructrice de l'inondation.
En vain les savants, les artistes, les voyageurs
ont dénoncé le péril. On ne les a pas écoutés :
on projette même, s'il faut en croire les plus
récentes informations, de relever encore le
niveau des eaux. Cette fois, l'île et ses bâti-
ments seront complètement submergés : c'est
la disparition certaine de tout ce qui reste à
Philse du passé de la vieille Egypte.
Dans cette lutte inégale, où les intérêts
économiques triomphent des intérêts de l'art,
le plus désolant est qu'on ne voit pas ce que
l'on pourrait tenter. Des protestations élo-
quentes, émues, poétiques même, ont fait
connaître tout ce que le monde perdait en
laissant disparaître la petite île de la Ilaute-
Égypte : on a évoqué le temple d'Isis, les
restes du temple liyptère, les monolithes de
granit rouge, les chapiteaux ornés d'une dé-
coration florale et d'images auliques. Mais
comment sauver ces monuments vénérables ?
Comment les protéger contre les eaux mon-
tantes, quand le vœu des gouvernements et
des populations ne va qu'à faciliter l'inon-
dation, qui prom. t la fertilité des terres '.'
Si l'on se trouvait en présence île restes
antiques qu'il soit possible de transporter
dans un musée, on aurait encore ce recours,
et, quoiqu'il y ait toujours quelque chose de
regreLtablc à séparer de son décor naturel
une œuvre d'art, on se résoudrait aisément à
cette extrémité. Mais y peut-on seulement
penser quand il s'agit de monuments comme
le temple de Philse ? Le monde savant,
malgré tout, ne peut se résigner à assister
impuissant à cette disparition fatale ; il ap-
pelle l'attention des artistes de tous les pays;
il espère encore contre ce qui est peut-être
déjà l'inévitable ; on ne peut que s'associer à
ses efforts, à ses regrets, et, malheureuse-
ment, à toutes ses inquiétudes.
NOUVELLES
*** Notre confrère, M. Gustave Gefïroy,
vient d'être nommé administrateur de la Ma-
nufacture nationale des Gobelins, en rem-
placement de notre collaborateur M. Jules
Guifl'rey, membre de l'Institut, nommé admi-
nistrateur honoraire.
*** Le ministre de l'Instruction publique
vient de créer une Commission archéologique
de l'Iudo-Chine qui sera rattachée à la section
d'archéologie du Comité des travaux histo-
riques et scientifiques et chargée de recevoir
et d'examiner toutes les communications
relatives à la conservation des monuments
archéologiques de l'Indo-Chine.
Le président est M. Perrot, secrétaire per-
pétuel de l'Académie des Inscriptions. Les
membres sont : MM. Barbier de Meynard,
Barth, Chavannes, Hamy et Sénart, membres
de l'Institut; Aymonier, membre du Conseil
supérieur des colonies ; Bayet, directeur de
l'enseignement supérieur ; le général de Beylié ;
Delaporte, directeur du musée cambodgien ;
Doumer. ancien gouverneur général de l'Jndo-
Chine; Finot, directeur adjoint à l'Ecole pra-
tique de"> Hautes Etudes; Loucher, directeur
adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes; Eourès,
résident supérieur honoraire; Guimet, direc-
teur du musée Guimet; Ualin, résident supé-
rieur honoraire; Harmand, ambassadeur de
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survivre. Depuis l'établissement du
barrage à'Assouan, l'île est recouverte une
partie de l'année par les eaux, et lus temples,
les colonnes, les obélisques sont soumis à
l'action lente et destructrice de l'inondation.
En vain les savants, les artistes, les voyageurs
ont dénoncé le péril. On ne les a pas écoutés :
on projette même, s'il faut en croire les plus
récentes informations, de relever encore le
niveau des eaux. Cette fois, l'île et ses bâti-
ments seront complètement submergés : c'est
la disparition certaine de tout ce qui reste à
Philse du passé de la vieille Egypte.
Dans cette lutte inégale, où les intérêts
économiques triomphent des intérêts de l'art,
le plus désolant est qu'on ne voit pas ce que
l'on pourrait tenter. Des protestations élo-
quentes, émues, poétiques même, ont fait
connaître tout ce que le monde perdait en
laissant disparaître la petite île de la Ilaute-
Égypte : on a évoqué le temple d'Isis, les
restes du temple liyptère, les monolithes de
granit rouge, les chapiteaux ornés d'une dé-
coration florale et d'images auliques. Mais
comment sauver ces monuments vénérables ?
Comment les protéger contre les eaux mon-
tantes, quand le vœu des gouvernements et
des populations ne va qu'à faciliter l'inon-
dation, qui prom. t la fertilité des terres '.'
Si l'on se trouvait en présence île restes
antiques qu'il soit possible de transporter
dans un musée, on aurait encore ce recours,
et, quoiqu'il y ait toujours quelque chose de
regreLtablc à séparer de son décor naturel
une œuvre d'art, on se résoudrait aisément à
cette extrémité. Mais y peut-on seulement
penser quand il s'agit de monuments comme
le temple de Philse ? Le monde savant,
malgré tout, ne peut se résigner à assister
impuissant à cette disparition fatale ; il ap-
pelle l'attention des artistes de tous les pays;
il espère encore contre ce qui est peut-être
déjà l'inévitable ; on ne peut que s'associer à
ses efforts, à ses regrets, et, malheureuse-
ment, à toutes ses inquiétudes.
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vient d'être nommé administrateur de la Ma-
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Guifl'rey, membre de l'Institut, nommé admi-
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de l'Iudo-Chine qui sera rattachée à la section
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Le président est M. Perrot, secrétaire per-
pétuel de l'Académie des Inscriptions. Les
membres sont : MM. Barbier de Meynard,
Barth, Chavannes, Hamy et Sénart, membres
de l'Institut; Aymonier, membre du Conseil
supérieur des colonies ; Bayet, directeur de
l'enseignement supérieur ; le général de Beylié ;
Delaporte, directeur du musée cambodgien ;
Doumer. ancien gouverneur général de l'Jndo-
Chine; Finot, directeur adjoint à l'Ecole pra-
tique de"> Hautes Etudes; Loucher, directeur
adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes; Eourès,
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teur du musée Guimet; Ualin, résident supé-
rieur honoraire; Harmand, ambassadeur de