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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 7 (12 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0062
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LA chronique des arts

en ont vaincu les périls, on ne peut le dire absolu-
ment de Mme Mel-Bonis. Pourtant son œuvre, très
distinguée, très musicale, est pleine de jolis dé-
tails, et par moments on y trouve une réelle sensi-
bilité. Mais on y voudrait (car cela est nécessaire
à toute œuvre d’orcbestre) plus de netteté de con-
ception, des vues d’ensemble plus larges, davan-
tage de suite dans les idées et surtout dans les
rythmes. A de rares exceptions près, j’en dirai
autant, d’ailleurs, de toute la musique composée
par des femmes. A cela il y a évidemment des
raisons générales : nature de l’esprit, mobilité de
la volonté, habitude de remarquer le détail avant
l’ensemble, et peut-être aussi (surtout à Paris)
impossibilité d’un travail régulièrement pensé et
suivi. Mais peut-être que l’évolution féministe
changera tout cela, et je souhaite infiniment que
l’avenir me donne tort.

L’exécution brillante et le succès enthousiaste
de Catalonia, œuvre si pleine de gaieté, de lumière
et de vie, sont la meilleure oraison funèbre à la
mémoire d’Albeniz. Mais c’est grand’pitié de voir
s’en aller si jeunes des artistes tels que lui —
tels que Charles Bordes, aussi — dont la musique
franche, robuste et vivace était un défi, que l’on
eût souhaité victorieux, à la maladie et à la mort.
Catalonia fut joué pour la première fois, il y a
dix ans, à la Société Nationale, et cette œuvre, à
elle seule, avait comme illuminé tout le concert. Je
ne conseille pas, évidemment, à mes jeunes con-
frères de « copier » Albeniz. Mais s’ils pouvaient
quelquefois retrouver vn peu de la vigueur, de la
joie, du rythme et de la bonhomie de cette musi-
que, je n’y verrais pas d’inconvénients.

Pour la première fois j’ai entendu le final de la
IX‘ Symphonie dans toute sa splendeur. Il faut en
remercier l’É-ole de chant choral, et M.Itadiguer,
dont l’ardeur et la conviction triomphent de tous
les obstacles. C’est avec joie que je signale la
fusion d’une grande Société de chœurs et d’un
orchestre illustre, grâce à quoi nous aurons peut-
être enfin ce que possèdent depuis longtemps la
plupart des grandes villes d’Allemagne, de Hol-
lande, de Belgique et d’Angleterre : de grandes
masses chorales accompagnées d'excellents orches-
tres. Jusqu’ici, rien chez nous qui approchât des
festivals de Leeds ou d’Amsterdam. Les bons cho-
ristes amateurs, cependant, sont très nombreux à
Paris. Mais ils sont disséminés en plusieurs socié-
tés rivales, je dirais presque ennemies. Que n’ob-
tiendrait-on pas en réunissant ces sociétés, qui
pourraient offrir un concours précieux et néces-
saire aux Concerts Colonne et Chevillard ? L’au-
dition de la 1X° Symphonie nous l’a montré. Sous
la direction magisirale de M. Gabriel Pierné, l’en-
semble fut excellent, l’expérience est décisive. Il
n’y a plus qu a la recommencer. Et ce ne sont pas
les œuvres qui manquent.

Charles Kœchlin.

--«*—*-S=38S>3-«—o»-

REVUE DES REVUES

— L'Arte (.1908, fasc- I). — SilyestrodelV Aquila,
par M. Giacomo de Nicola. Étude sur le plus
marquant des sculpteurs des Abruzzes, qui tra-
vailla dans le dernier quart du xv8 siècle. Le mo-
nument funéraire Gamponeschi, de l’église S. Ber-

nardino, à Aquila, est une œuvre de haute valeur
(10 reprod.).

— Elia Gaggini de Bissone, par Mme Laura
Filippini. Il existe toute une famille de sculpteurs
de ce nom au xv“ siècle. L’auteur a rendu un
hommage très mérité à ce sculpteur et à son oncle
Domenico, l’un et l’autre remarquables au point
de vue décoratif (y reprod.).

— La Sculpture dalmate au xv° siècle, par M.
Adolfo Venturi. Importante étude, très documentée
(19 reprod.).

— L'Art dans les Abruzzes : Portes d'église, par
M. Lorenzo Fiocca. L’auteur a choisi avec goût et
reproduit douze portes romanes.

— Sur l’inscription aujourd’hui perdue de la
tombe de Gentile da Fabriano, par M. Paolo d’An-
cona.

— Deux tableaux inédits d'Andrea Previtali,
par M. Arduino Colasanti.

— U ne statuette inconnue de Jacopo délia
Quercia, par M. A. Venturi.

— Portraits d'artistes, par M. A. Venturi.

— Courrier d’Angleterre : L’Exposition d’hiver
au Burlington Club, par M. Herbert Cook, qui
reproduit quatre œuvres italiennes, dont un très
beau portrait d’homme, par Giorgione.

— Nouvelles de Naples, par M. Filippo Laccetti
(2 dessins dans le texte); — Nouvelles de Rome
L'Exposition de l'ornement féminin, par M. Pietro
d’Achiardi (5 fig.).

(Fasc. 11). — Un collaborateur ignoré de Fra
Angelico (Zanobi Strozzi), par M. Paolo d’Ancona
(10 reprod.).

— Baccio Pontelli à Rome, par M. Paolo Gior-
dani, avec sept reproductions d’œuvres d’un très
beau style de cet architecte si remarquable.

— La Sculpture dolmate au xve si cle (suite),
par M. Adolfo Venturi (avec 22 fig. dans le texte).

— Emaux alexandrins, par M. Giorgio San-
giorgi (8 reprod., dont 5 en couleurs).

— Donatello et les portes de la cathédrale de
Lyon, par M. Giulio Zappa.

— Le Portrait de Lorenzano par Sandro Botti-
celli (à Paris, dans la collection M. Lazzaroni),
par M. A. Venturi (1 reprod.).

— Un triptyque de Maso di Banco dans la
collection Sterbini, à Rome, par M. A. Venturi
(1 reprod.).

— Une peinture de Johannes de Francia, par
A. V. C'est une Vierge avec l'Enfant, volet signé et
daté de 1428.

— Peintures d'Allegretto Nuzi, par A. V.

— Notes de Lombardie, par le Dr Giulio Carotti
(3 fig.); — Notes de Sicile, par M. Cesare Matranca
(2 fig.); — Notes romaines : L'Exposition interna-
tionale des Beaux-Arts, par P. Elvero.

(Fasc. III). — M. G. Frizzoni analyse le sixième
et dernier volume de la grande publication de M.
Sidney Gohvin ; Selected drawings from old Mas-
ters in the University Galleries and in the Li-
brary of Christ Çhurch, Oxford. Il y montre ses
qualités ordinaires de finesse et de goût, unies à
une vaste érudition (16 illustrations, dont 1 hors
texte).

— Les Fresques du « Paradis des Alberti »,
par Lorenzo di Niccolo et Mariotto di Nardo,
étude (avec 16 illustrations) par M. Oswald Sirén.
Travail important d'un érudit et historien d’art
aussi estimé en Italie que dans son pays natal.
D’après lui, Lorenzo est le plus original de ces
 
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