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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 7 (12 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0061
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ET DE LA CURIOSITÉ

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des maîtres. Les copies qu’il fit au Louvre sont aussi
respectueuses des beautés propres à ses modèles que
libres d’imitation technique. C’est par la gravité
de sa vision par la simplicité de ses moyens de
traduction qu’il imprègne ses paysages du Dau-
phiné, ses larges vallées de l’Isère baignées de
lumière, d’un charme grave, d’une grandeur repo-
sante et telle qu’on respire en ces campagnes
françaises un parfum de la Grèce. C’est par son
amour des lignes majestueuses, des murailles de
pierre s’opposant aux ciels méridionaux, que ses
vues de Rome et de Venise, répétant des motifs
connus, ont la fraîcheur de nouveautés, et c’est
par sa mémoire visuelle exercée, par la science
du mouvement — qu’il sait exprimer schémati-
quement — et par son amour du rythme, qu'il
pouvait mieux que tout autre conserver des danses
russes vues l’an passé au Châtelet de si animés,
de si colorés souvenirs. Mais d’autres qualités,
une imagination idyllique, un art de la composi-
tion équilibrée ont permis à M. Flandrin de réali-
ser aussi de grandes toiles décoratives et l’on
souhaite à leur vue que l’occasion lui soit donnée
d’en accomplir de nouvelles, car il semble destiné
à la peinture murale.

Expositions Maegel Clément et Maurice Levis
(Galerie Georges Petit)

M. Marcel Clément a trouvé un procédé, un ma-
niement habile de la couleur, pour imiter les re-
flets des vitrines illuminées sur l’asphalte bou-
levardier luisant de pluie. Il abuse du procédé.
M. Maurice Levis n’a l’ien trouvé, mais il ne sem-
ble avoir cherché qu’à conserver de quelques jolis
sites un souvenir concret. La modestie de ses
visées le met à l’abri des critiques et lui épargne
les tourments de l’impuissance.

J.-F. Schnerb.

Académie des Inscriptions

Séance du A février

Découvertes 'préhistoriques. —M. Jullian pré-
sente une note des plus intéressantes de M. La-
lanne, de Bordeaux, sur la découverte, à Laussel,
près Marquey-en-Dordogne, d’une paroi sous
roche de 10 à 15 mètres de longueur portant des
sculptures appartenant à l’époque magdalénienne
(fin de l’âge du renne). On ne connaissait jusqu’ici,
en dehors des gravures au trait préhistoriques,
qne des sculptures sur ivoire, os ou pierre. Or, le
gisement découvert contient des figures en haut-
relief de 10 à 20 centimètres et mesurant de 1 m. à
1 m. 50 de haut qui portent des traces de pein-
ture et représentent des bovidés, des rennes, des
chevaux et des bouquetins. On a trouvé dans les
mêmes fouilles les instruments qui ont probable-
ment servi à ces travaux. La découverte d’objets
sculptés au même endroit fait supposer qu’on se
trouve dans l’atelier d’un sculpteur préhistorique.

Société des Antiquaires de France

Séance du 2 février

M. le Dr Guebhart présente quelques spécimens
de céramique trouvées dans les fouilles opérées

aux environs de Murat (Cantal) et à Fiers (Orne).

M. de Mély apporte quelques modifications à
d’antérieures lectures d’inscriptions.

M. Michon lit, au nom de M. Héron de Villefosse,
une note sur un moule mérovingien du musée
d’Orléans, note où sont proposées quelques modifi-
cations de lecture.

M. Mayeur communique la photographie du
sarcophage de Guillaume, abbé de Saint-Genin-
des-Fontaines (Pyrénées-Orientales).

M. G. de Mandach signale l’emploi du mot
tympanon dans les lettres relatives aux tableaux
de Lorenzo Lotto.

Séance du 9 février

M. Henri Stein rectifie la lecture proposée par
M. de Mély à la précédente séance au sujet d’une
inscription du château d’Artins.

M. l ’agnat explique la vérilable signification du
mot tympanon dans les textes anciens, notamment
dans Vitruve.

M. Ch. Ravaisson-Mollien indique le symbolisme
de la représentation de Méléagre sur les sarco-
phages.

M. Philippe Lauer présente, de la part de M. de
la Martinière, les photographies des fresques qui
subsistent dans la chapelle de l’ancien prieuré du
Temple de Bianzac-Cressac près d’Angoulême
(Charente). Ces fresques, qui remontent à la fin du
xii° siècle, paraissent représenter la victoire rem-
portée par Hugues Le Brun de Lusignan et par
Geoffroy Martel d’Angoulême, en 1163, sur le
sultan Noureddin, dont le récit se trouve dans
Guillaume de Tyr. En dehors de son importance
historique, cette fresque est précieuse pour con-
naître le costume militaire usité à l’époque de
Philippe-Auguste.

CHRONIQUE MUSICALE

Concerts Colonne(dirigés parM. GabrielPierné) :
Fantaisie pour piano et orchestre, de Mmo Mel-
Bonis; — Catalonia, d’Albeniz ; — Symphonie
avec chœurs, de Beethoven, avec le concours de
l’Ecole de chant choral.

J’avoue bien souvent n’aimer guère le piano
comme soliste dans l’orchestre (1). Et les concertos
destinés à faire triompher le virtuose aux dépens
de la beauté et de l’équilibre musicaux me semblent
aussi ennuyeux qu’immoraux. La Fantaisie de
Mm* Mel-Bonis n’est point de cette sorte, heureu-
sement. On la rapprocherait plutôt des Variations
symphoniques de César Franck, ou de la Ballade
de M. G. Fauré. Modèles inégalables, d’ailleurs;
mais ajoutons, pour être juste, qu’il n’y a rien de
plus difficile à concevoir, à écrire et à orchesti’er
qu’un morceau de ce genre. Et si des maîtres tels
que Franck, M. Fauré, M. d’Indy, M. Saint-Saëns,

(1) A moins que la nature même de l’œuvre
ne comporte des oppositions voulues et néces-
saires entre le piano et l’orchestre. Tout le monde
a présent à la mémoire cet admirable adagio d’un
concerto de Beethoven, où l’orchestre semble dire
un farouche et implacable refus; mais le piano
supplie, et peu à peu les réponses de son adver-
saire se font moins rudes, plus douces; il s’apaise,
il est vaincu.
 
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