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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 8(19 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0067
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N° 8. — 19Ï0.

BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

19 Février,

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LS SAMEDI MATIN

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Départements. 12 fr. |f l’Union postale). 1S fr.

ISTuméro : O flc, 235

PROPOS DU JOUR

'e récents incidents viennent de
rappeler de la manière la pins in-
quiétante que la question de la
sécurité du Louvre est toujours
sans solution. Il y a eu un nouveau com-
mencement d’incendie au ministère des Fi-
nances ; c’est au moins le vingt-huitième,
mais on ne les compte plus. On ne doit pas se
lasser, en revanche, de compter le nombre des
promesses qui ont été faites pour protéger le
Louvre, et qui n’ont été suivies d’aucun effet.
Le déménagement du ministère des Colonies
est entrepris dans des conditions qui semblent
une gageure, et qui fort heureusement abou-
tiront à irriter l’opinion publique trop con-
fiante et très digne. Quant au déménagement
des Finances, il est généralement tenu pour
désirable, mais on évite d’en parler, et il ne
paraît pas qu’on ait jamais songé sérieuse-
ment à y procéder. « Tout le Louvre aux
Musées nationaux », disait-on jadis et disent
encore les défenseurs de notre grande galerie
nationale. En réalité, rien n’est encore fait.

Une mesure pourtant vient d’être prise, une
mesure à laquelle l’Administration apporte
une diligence inaccoutumée, une mesure éner-
gique : le directeur des Musées nationaux,
qui logeait au Louvre, a été brusquement
averti qu’il aurait à déménager dans les trois
mois. Bien que la présence du directeur au
musée même puisse se justifier par de très
bonnes raisons, on n’a pas hésité à s’en pas-
ser. En revanche, treize fonctionnaires du
même musée ont trouvé grâce et il est peu
probable qu’ils aient renoncé à se chauffer.
Ces treize cheminées continueront donc de
s’ajouter aux cheminées innombrables qui,
du ministère des Finances au pavillon de

Flore, font aux galeries de peinture une cein-
ture menaçante de feu. Le public pourra
s’étonner de constater ici tant de hâte, là tant
de complaisance, et il aura quelque droit de
soupçonner la méthode par où est assurée la
sauvegarde du Louvre un peu incohérente.

Résumons l’état du problème. Depuis 1902,
la libération du musée du Louvre est inscrite
dans la loi de finances. Depuis 1902, des cris
d’alarme n’ont cessé d’être jetés. Depuis 1902,
chaque discussion du budget des Beaux-Arts
a amené les mêmes questions et les mêmes
promesses. Or, en huit années, la loi n’a pas
été obéie; une seule décision a été rapide-
ment prise : c’est l’expulsion du directeur,
qui était à son poste. Si cette mesure, qui
n’était pas nécessaire et qui n’était justement
pas dans la loi, est définitive et si elle est
suivie d’exécution, on ne voit vraiment pas
pourquoi des installations de ministère au-
trement périlleuses seraient l’objet d’un trai-
tement de faveur. Le scandale était grand
quand on ne faisait absolument rien; mais
ne passera-t-il pas toute mesure si l’on fait
précisément ce qui ne s’imposait pas pour
négliger ce qui s’impose?

NOUVELLES

*** M. Homolle, directeur des musées na-
tionaux, va faire aménager pour la collection
Grandidier l’appartement du rez-de-chaussée
du Louvre, qu’il doit quitter dans quelques
semaines. Ce déplacement de la collection
Grandidier permettra d'exposer d’intéressan-
tes estampes japonaises.

*** Par décret en date du 9 février, M. Hol-
leaux, directeur de l’Ecole française d’Athè-
nes, est maintenu dans ses fonctions pour une
nouvelle période de six années.
 
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