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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 8(19 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0068
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58

LA CHRONIQUE DES ARTS

*** Le jeudi 10 février a eu lieu au musée
d’ethnograpliie du Trocadéro l’inauguration
d’un buste du D1' Hamy, ancien conservateur
du musée, œuvre du sculpteurFagel.

Deux nouvelles salles, consacrées à l’Océa-
nie et à l’Europe, ont été ensuite inaugurées.

*** Le graveur Patey a terminé une mé-
daille nouvelle que l’Académie de Médecine
décernera désormais à ses lauréats.

Sur l’une des faces on voit la divinité
grecque Hygie recevoir de l’Académie de
Médecine la « coupe de vie » qu’elle présente
à une malade ; sur l'autre, le palais de l’Aca-
démie de Médecine, et en marge, une gerbe
de palmes de chêne et de laurier nouée d’une
banderole au nom du titulaire.

*** L’exposition de l’œuvre de Meryon,
dont nous avions annoncé l’ouverture pro-
chaine, est remise à une date indéterminée.

*** Ce soir samedi, à 8 h. 3/4, aura lieu à
la Sorbonne (amphithéâtre Quinet), sous les
auspices de la Société d’études italiennes,
une conférence de notre collaborateur M. Léon
Rosenthal : A traoers l'Ombrie.

*** Nous avions dit que le gouvernement
italien réservait à ses seuls savants le droit
d’explorer le sol de la Péninsule. Nous appre-
nons avec plaisir que l’article 19 de la loi du
20 juin 1909, voté sans discussion à une
énorme majorité, donne au Gouvernement la
faculté de concéder à des sociétés ou citoyens
étrangers le droit d’exécuter des fouilles.

*** Le bourgmestre de Mannheim a reçu
de la part d’un certain nombre d’amateurs de
cette ville la somme de 90.000 marks né-
cessaire à l’acquisition du grand tableau
d’Edouard Manet, L’Exécution de l'empereur
Maximilien, pour la galerie municipale des
Beaux-Arts.

*** L’Armeria Real de Madrid vient d’en-
trer en possession d’une magnifique pièce
d’armure qui lui a été léguée par le marquis
delà Vega d’Armijo, lequel l’avait acquise à la
vente de la famille d’Altamira. C’est une
cuirasse en deux parties, décorée de magni-
fiques ornements gravés et dorés; elle fut
exécutée à la fin du xvie siècle et est signée de
Pompeo de la Chiesa. Après avoir appartenu
à Alexandre Farnèse, elle fut donnée par le
roi de Naples Charles III à Don José Carillo
de Albornoz, en témoignage de reconnais-
sance pour ses brillants services militaires.

*** Le Salon de la « Libre Esthétique » s'ou-
vrira au début de mars au Musée de peinture
moderne de Bruxelles. Son programme,
strictement limitatif, retracera dans quelques-
unes de ses expressions caractéristi .jues
l’évolution du paysage moderne en Belgique
et en France. Un choix d’estampes emprun-
tées à l’œuvre des principaux paysagistes du
Japon complétera la partie rétrospective de
l’Exposition. En outre, la mémoire du sculp-
teur Alexandre Charpentier, mort l’année
dernière, y sera évoquée par un ensemble de
médailles, de bas-reliefs, de figures et d’objets

d’art appartenant aux galeries de l’Etat et à
dés collections particulières.

*** La première Exposition de la Société
des Artistes indépendants de Munich, dont
nous avons annoncé la formation et dont le
président est le peintre Hans von Faber du
Faur, aura lieu du 25 mai au 7 août. Les ar-
tistes indépendants de Paris sont conviés à y
participer.

PETITES EXPOSITIONS

Les « Peintres orientalistes Français »
(Grand Palais)

Fussent-ils inondés de soleil, les tableaux des
Orientalistes ne parviendraient ni à éclairer ni à
réchauffer les sombres et glacials locaux qui leur
sont attribués dans ce Grand Palais qu’une ins-
cription plaisante déclare « consacré-à l’art fran-
çais». Dans un cadre si contraire, cette exposition,
bien organisée, intéresse pourtant. Les Orientales
de M. Manzana Pissarro occupent une salle. On
sait comment elles s’ébattent sur des fonds pou-
drés d’or en des costumes aussi fantaisistes que
ceux des « turqueries » de la Régence, et com-
ment les cygnes, les paons, les zèbres entourent
leur grâce nonchalante. M. Manzana a trouvé un
effet décoratif dont il use peut-être un peu hâtive-
ment, mais qui est joli. C’est une heureuse idée
d avoir placé dans des vitrines, à côté de ses toiles,
quelques broderies ottomanes des vilayets de
Kossovo, de Monastir et de Salonique, dont la
splendeur évoque l’Orient des conteurs.

Une autre salle est consacrée aux œuvres inspi-
rées à M. Emile Bernard par son séjour en Egypte.
Antérieures à celles qui figurent à l’exposition
dont nous avons parlé précédemment, elles ne peu-
vent qu’augmenter l’estime que cet artiste inspire,
quoi qu’on pense de ses recherches. Il n’est, dans
toutes les peintures qui figurent dans les salles
voisines, aucun essai de composition comparable
à ceux de M. Bernard, aucun nu qui ait la noble
chasteté des siens, ni, je crois, le caractère vrai-
ment oriental, non seulement dans les types, mais
aussi dans les attitudes, dans le groupement des
figures. C’est en sacrifiant les recherches de pit-
toresque superficiel où s’attardent trop volontiers
les Orientalistes que M. Bernard a conquis cette
vérité plus haute.

Je signale l’exposition rétrospective d’œuvres
de Marius Perret, le notateur minutieux des types
d’Extrême-Orient, les illustrations de M. Antoine
Calbet et de M. Edmond Dulac, les gravures de
M. Ph. Zilcken, les intérieurs de cathédrales espa-
gnoles de M. II.-M. Magne, les notes lumineuses
de M. Villain, de M. David Junès, et, parmi les
sculptures, les Ouled Naïl dansant de M. Gau-
dissart et les fauves de M. Bugatti.

Je n’ai heureusement pas à me prononcer sur
les mérites des peintres qui concourent en vue
d’obtenir cette année la bourse du gouvernement
général de l’Algérie, mais j’ai goûté les envois de
M. Jacques Simon, boursier en 1908, qui est un
paysagiste sensible aux beautés graves de la vie
pastorale et qui nous repose des lumières
violentes où semblent se complaire exclusivement
les heureux qui ont passé la Méditerranée.
 
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