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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 22 (28 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0180
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LA chronique des arts

*** Nous avons le plaisir d’apprendre que
M. Alfred Porcabeuf, auquel la Gazette doit
le tirage heureux d’un grand nombre de ses
planches, a été nommé, par arrêté ministériel
en date du 19 mai, chef de l’imprimerie des
estampes à la Chalcographie du Louvre.

*** Hier vendredi 27 mai a eu lieu l’inau-
guration, au Musée des Reaux-Arts de la
Ville de Paris, de la galerie de la médaille
française et des peintures de la coupole exé-
cutées par M. Albert Resnard et où, en quatre
écoinçons, La Pensée, La Matière, La Plas-
tique, La Mystique, il a figuré « les états de
la pensée humaine et les forces de la Nature,
source de l’Art ».

*** Au Musée Clalliera est inaugurée au-
jourd’hui 28 mai l’exposition, que nous avions
annoncée, de la Verrerie et de la Cristallerie
françaises. Elle durera jusqu’à fin septembre.

*** La Société des Artistes français a com-
mencé la semaine dernière la série de confé-
rences qui seront données cette année sous
ses auspices, au Grand Palais des Champs-
Elysées. La première de ces conférences a été
faite par M. Lucien Magne, sur : La sculpture
des cathédrales françaises (avec projections).

Voici l’ordre des autres, qui auront lieu
les vendredis à 4 heures :

27 mai : La Mégalomanie clans l’architec-
ture à la fin clu dix -huitième siècle, par M. H.
Lemonnier; — 3 juin : Le Musée du L^ouvre,
par M. Homolle; — 10 juin : L'Art romain,
ses origines, son développement, par M. L.
Augé de Lassus; — 17 juin : La Mer, par
M. Jean Richepin.

*** Un ouragan a détruit, la semaine der-
nière, à l’église Saint-Nizier de Troyes deux
verrières du xvie siècle d’une très grande valeur.

*** Une grande dame espagnole, veuve de
M. Iturbe, a fait au musée du Prado le don
d’une salle spéciale, dont elle a organisé l’ar-
rangement, pour y installer en pleine valeur
les toiles de Murillo que possède le musée.

PETITES EXPOSITIONS

Portraits d’enfants
(Bagatelle)

A Cabourg, on dit aux touristes : « Allez à l’hô-
tellerie de Guillaume le Conquérant, c'est rempli
d’antiquités curieuses ». En fait, les antiquités
sont sans valeur, mais la cuisine est excellente et
la promenade jolie. Les peintres de la Société
Nationale pourraient nous dire : « Allez à Ba-
gatelle, vous y verrez des chefs-d’œuvre an-
ciens » et n’user de cette amorce de l’art an-
cien que pour nous montrer leurs propres œu-
vres. Réveiller ainsi le goût du portrait peint, qui
ne doit pas disparaître, prouver aux gens du monde
qu’un portrait peut rendre célèbre, en même temps,
son auteur et son modèle, serait un calcul très
avouable.

On ne semble pas l’avoir fait. L’élément ancien,
si incomplet, si pauvre, n’entoure que fort peu
d’œuvres de sociétaires vivants, qui, pour exposer,
devaient avoir au moins six années de sociétariat
et ne pouvaient envoyer qu’une œuvre.

Une telle discrétion déconcerte, tout comme cet
éclectisme timide qui admet bien M. Renoir, le
prince des peintres de l’enfance, et Mlle Gassatt, et
M. Degas, qui ne sont pas sociétaires, mais les
représentent insuffisamment, ainsi que Berthe
Morisot. Pourquoi, parmi les illustres de la Natio-
nale, n’avoir pas donné à Carrière, ce père tou-
jours penché sur ses petits, la place .qu’il fallait?
En 1897, à l’École des Beaux-Arts, en 1901 au Petit
Palais, deux expositions fort complètes avaient été
consacrées à l’iconographie de l’enfance; il fallait
s’en inspirer davantage.

Des huit toiles attribuées à Greuze, aucune ne
rappelle complètement la grâce un peu joufflue de
l’artiste sentimental; Drouais ne justifie pas ici
mieux qu’ailleurs le renom qu’on veut lui donner.
Lépicié pourrait être l’auteur du joli Dessinateur
au noyau de cerise, qui rappelle celui de la col-
lection Jules Strauss. De Boilly, le peintre adroit,
une Leçon de géographie est remplie de détails à
voir à la loupe; VHeureuse famille, de M1Ie Gé-
rard — le catalogue nous apprend à propos qu’elle
est décédée — attendrit comme du Jean-Jacques.
L’école de David n’est point représentée, si ce n’est
par Ingres qui dépasse tout son entourage par une
petite étude de Fillette coiffée d’un bonnet de grand-
mère, merveille de simplicité puissante. Parmi ses
élèves, Elandrin — deux petites têtes trop correc-
tement modelées, — Cliassériau, le disciple infi-
dèle, qui portraictura vigoureusement son Broyeur
de couleurs, fut peint lui-même, enfant, par un
élève du même maître, Savoine, excellent en cette
œuvre. Ne faut-il pas rattacher à l’école d’Ingres
le Portrait cle femme âgée de M. Bracquemond,
ou, comme Nadar en son Salon de 1852, la qualifier
« la portière de Holbein » ?

Gogniet, Couture, Scheffer, qui ne sont pas do
ceux dont on nous montre souvent les œuvres, et
qui pourtant furent célèbres, figurent ici avec rai-
son mais sans gloire. L’école anglaise, si abon-
dante en têtes blondes et roses, n’est représentée
que par quelques études de Hoppner, de Lawrence
— dont une belle Tête cle jeune garçon et l'es-
quisse de Nature, Parmi les œuvres modernes,
le Petit cardinal deWhistler, vivant dans l’ombre
profonde; les Enfants Pailleron, un des meil-
leurs morceaux de M. Sargent, et un Portrait cle
M u S.,, par M. Alexander, qui a déserté les
Salons parisiens.

Baudry et Chaplin, ce dernier non sans esprit,
évoquent le second Empire. Boulard, Bastien-Le-
page, Delaunay, plus estimable en ses deux minus-
cules Portraits des frères D. qu’en mainte œu-
vre plus connue, Serret, dessinateur des jeux de
l’enfance, Ilenner, disperses en plusieurs salles,
devraient être réunis. Us sont de la même époque
de recherches plus sérieuses et plus larges. Parmi
les sociétaires vivants, MM. Garolus-Duran, Roll,
Guiguet, Dagnan-Bouverct, Besnard, Boutet de
Monvel nous conduisent vers des enfants qui ne
sont pas devenus encore des adultes.

L’Exposition de jouets n'est qu'ébauchée. Quel-
ques maisons de poupées et les hochets empruntés
à M. Domergue amusent pourtant. En revanche,
les miniatures de la collection Bernard Franck
constituent une très complète histoire du costume
de l'enfant aux xviii' et xix° siècles. Bustes de
Cliinard, bronzes et marbres de MM. Bartholomé,
Aube, Ilalou, Falguière, groupe en plâtre de
M™9 Besnard, donnent quelque idée de notre belle
 
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