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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 26 (16 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0214
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LA CHRONIQUE DES ARTS

tures remontent au x* et au xie siècle et doivent
avoir été exécutées par des artistes byzantins ou
des artistes élevés à leur école.

M. Dieulafoy commente cette note. Il établit
d’abord un parallèle entre ces peintures murales,
effectivement très intéressantes, et des retables ou
devants d’autels provenant pour la plupart des
mêmes églises, dont il peut déterminer l’époque,
puis il les rapproche de miniatures de manus-
crits espagnols bien datés. Il conclut de la compa-
raison que ces peintures murales ne sont pas an-
térieures au xi* siècle. Il arrive à la même démons-
tration en étudiant les curieuses églises qu’elles
décorent. D’accord avec M. Pijoan, il reconnaît
dans les peintures murales l’influence de Byzance.
D’autre part, comme les musulmans, maîtres
d’une partie des pays basques par la Méditerranée
et des grandes îles, rendaient périlleuses les rela-
tions maritimes, il croît à une influence indirecte
et pense que le Roussillon, alors soumis aux com-
tes de Barcelone, et la France servirent à la trans-
mission.

La Chine en France il y a deux siècles. —
M. Cordier offre à l’Académie un très intéressant
travail dont il est l’auteur, intitulé La Chine en
France au dix-septième siècle.

Le savant sinologue rappelle dans cette étude
qu’à la suite de la part si remarquable prise à
Paris aux expositions internationales de 1889 et de
1900 par le Japon, l’art de l’empire du Soleil-
Levant avait joui chez nous d’une popularité —
parfaitement justifiée au reste — qui avait fait ou-
blier le rôle important jadis joué en Europe par
l’art chinois dont l’art voisin dérive. Il recherche
ensuite quelques traces de l’influence exercée par
l’art du Céleste-Empire dans notre pays et en par-
ticulier au xvm° siècle, pendant lequel longtemps
il fit fureur.

Métiers artistiques. — Le comte P. Durrieu
donne lectuie d’une intéressante notice sur « l’En-
lumineur et le Miniaturiste ». Il indique qu’il est
très important pour l’étude critique des monu-
ments exécutés en France depuis la fin du xme
siècle jusqu’au xvi* siècle de faire une distinction
entre les signatures proprement dites apposées sur
les miniatures mêmes ou placées tout auprès d’el-
les et les suscriptions d’enlumineurs qui se trou-
vent rejetées à la fin clés volumes après les der-
nières lignes du texte. Les signatures véritables
donnent des noms d’artistes. Seules, les suscrip-
tions d’enlumineurs, au contraire, peuvent dans
certains cas, surtout aux xni° et xiv* siècles, four-
nir également des noms d’artistes. Mais au xv* siè-
cle il arrive souvent que le nom inscrit dans ces
suscriptions ne désigne qu’un praticien, un disciple
décorateur, et non le peintre des miniatures illus-
trant le volume.

--—*< * >,-

Société des Antiquaires de France

Séance du 22 juin

M. le président exprime les regrets que cause à
la Société le décès récent de M. Ferdinand des
Robert, son associé correspondant national.

M. Joulin expose les résultats très importants des
fouilles qui ont eu lieu à Ampurias, sur la côte de
Catalogne. Une acropole de forme rectangulaire y

a été mise à jour, dont les murs sont formés, dans-
leur épaisseur, d’un amas de briques crues et sont
garnis d’un revêtement en très grand appareil po-
lygonal analogue à celui de Tarragone ; des restes
de l’appareil en bossage, particulier à l’Ibérie, s’ob-
servent également ; à Tarragone, cet appareil se-
superpose aux blocs mégalithiques polygonaux..
Quantité de poteries grecques, dont les plus an-
ciennes peuvent remonter au vu0 siècle avant
notre ère, ont été rencontrées, jointes avec des
poteries ibériques, sur ce site et dans les sépul
tures voisines.

M. Gauckler présente quelques photographies
de la célèbre statue d’Anzio (1) exécutées il y
a une trentaine d’années, peu de temps après
sa découverte. Ces documents font ressortir clai-
rement que la statue est, en réalité, l’assem-
blage factice de deux blocs dont la matière, l’art
et l’origine sont absolument distincts. La tête re-
présente un morceau grec du ii* siècle avant notre
ère; elle a été adaptée, avec plus ou moins de dif-
ficulté, sur un corps d’art proprement romain du
temps des Antonins. Ce corps, lui-même, a été
séparé d’un groupe, comme le prouve la forme-
particulière et compliquée de la plinthe qui a été
retaillée de biais,au lieu de se présenter carrément.
La travail de séparation du groupe et d’assem-
blage de la tête sur le corps doit avoir été exécuté-
dès l’antiquité.

Séance du 6 juillet

M. Prinet décrit le sceau de Bernard Carit, évê-
que d’Evreux; il montre que des archéologues'
normands ont eu tort d’attribuer à ce prélat l’un
des vitraux de la cathédrale d’Evreux où, en-
réalité, se trouvent des armoiries tout autres que-
celles de ce prélat.

M. Martroye, au nom de M. le baron de Baye,
présente quelques photographies de l’église des-
SS. Boris et Gleb, de Smolensk; il entretient la
Société des fouilles qui y ont été faites récemment
par les soins de la princesse Ténichef.

M. Maurice expose les observations que lui
suggèrent quelques monnaies de l’époque constan-
tinienne où figure la représentation des astres,,
notamment du soleil et de la lune.

M. le docteur Guebhard présente des objets, de
la fin de l’âge do bronze, fragments d’armes et de
bracelets trouvés à Clans (Alpes-Maritimes) en
1904.

--

CORRESPONDANCE DE ROME

Au début du mois de juin, le ministère de l’Ins-
truction publique fut prévenu de la découverte
d’une statue antique. Les circonstances sont à peu
près les mêmes que lors de l’invention de la fa-
meuse Niobkle. Sur un terrain situé à l’angle de
la via Labicana et de la via Mecenate, c’est-à-dire
près des anciens Thermes de Titus et de ceux de
Trajan, on construit depuis une année une grande
maison de rapport. Les fondements furent jugés-
insuffisants et l’on décida de creuser le sol plus
profondément. C’est alors que les terrassiers ren-
contrèrent cette statue, haute de 2m,10 : elle ropré

(1) V. Gazette des Beaux-Arts, janvier 1910,p. 84,
 
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