ÈT DE LA
simplifiée et largo, ont deux femmes pour auteurs:
M"" Royds et M"" Kirkpatrick.
Exposition Jules Flandrin
(Galerie Druet)
L'artiste est dans le plein épanouissement de son
talent. L'ensemble décoratif qu'il fit paraître au
dernier Salon. d'Automne reste encore présent à
tous les souvenirs. On retrouve dans la suite des
tableaux réunis chez Druet ce qui fit aimer
naguère M. Jules Flandrin : ses dons de beau
peintre, sa vision rayonnante et sa prédilection
pour les horizons demi-voilés qui se confondent au
loin avec la nue et que bordent des premiers plans
tout vibrants de claire lumière. Chez lui, l'obser-
vation de la nature prête de la noblesse à la vérité ;
par leur conception et par leur ordonnance, ses
tableaux relèvent du paysage historique ; l'un
d'eux, Après-midi de printemps à Corenc, rap-
pelle, sous plus d'un rapport, Corot; même dans la
représentation d'une simple Cour de ferme.
M. Flandrin met un peu de gravité qui vient,
j'imagine, de l'émotion du peintre et aussi des
moyens appropriés qu'elle trouve pour s'exprimer.
Exposition Pierre Bracquemond
(Galerie Tooth)
Porteur d'un grand nom, M. Pierre Bracque-
mond n'en compromet pas la gloire. 11 est coloriste,
et ses préférences vont aux tons vifs qu'il accorde
avec une égalité harmonieuse où le décorateur se
révèle. Il aime l'éclat de la chair et des fleurs, le
faste des intérieurs qu'ornent les tapis d'Orient,
les livres aux reliures bigarrées et les vitrines
emplies de bibelots précieux. Les grottes ombreuses
de Morgat,avec la féerie de leurs stalactites diaprées,
l'ont aussi retenu. Une étude, cataloguée sous le
n0'85, montre le bon peintre de figure que peut
être, à sa volonté, cet artiste heureusement doué.
Exposition Charles Stern
(Galerie Bernheim)
Dans sa préface, d'un rare agrément de forme et
d'une parfaite justesse de vues, M. Francis de Mio
mandre note l'influence exercée par l'Orient sur
l'art contemporain, grâce aux ballets ruBses; il
ajoute qu'il appartint à ces spectacles de révéler
M. Charles Stern à lui-même. La remarque s'ap-
plique particulièrement aux gouaches de l'artiste :
elles s'apparentent à Aubrey Beardsley,à M. Bakst
ou à M. Drésa; l'originalité de l'auteur s'y affirme
distincte, quoique moins puissante. Très activement
aussi, M. Stern s'emploie à seconder la renaissance
de nos arts d'application : il compose des modèles
de tapis, de robes, do bijoux. Des aquarelles et des
dessins d'après nature, représentant des paysages
ou des fleurs, révèlent quelles études patientes ont
précédé la réalisation de travaux de destinations
diverses, mais qui se recommandent par la recher-
che d'un goût mesuré et délicat.
Exposition Daùteloup
(Galerie Marcel Bernheim)
Accueillons avec confiance, sur la recommanda-
tion du bon juge qu'est M. Pascal Forthuny, les
débuts de ce peintre, qui a parcouru, la palette à
la main, les Alpes, le Piémont, les Dolomites, et
qui a rapporté de ses voyages des témoignages
divers, mais également véridiques et touchants.
M. Daùteloup a bien, comme son présentateur
CURIOSITÉ 155
l'indique, le goût des motifs qui se composent et
l'ont bien en page. Quant au métier, nous le
goûtons d'autant plus que l'artiste s'abandonne
plus complètement à l'instinct, — son meilleur
guide.
Exposition Suau
(Galerie Allard)
Malgré sa sincérité et un acquis certain, M. Suau
n'est pas également heureux dans les entreprises
très dissemblables qu'il aborde, car il traite
tous les genres, tous les sujets, mais, à re-
garder des tableaux tels que En prière, tels que
les paysans italiens ou marocains, le succès, sem-
ble-t-il, ne couronne son effort que lorsque l'émo-
tion ou le caractère viennent au-devant de son
inspiration.
C. M.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 11 mai
Prix. — L'Académie décerne le grand prix Bor-
din, de la valeur de 3.000 francs (ouvrages con-
cernant l'histoire de la pointure ou son esthéti-
que), à notre collaborateur M. Schneider, pro-
fesseur à la faculté des Lettres de Caen, pour son
ouvrage intitulé Quatremère de Quincy.
--->?5»»«»*œ=3*-
Académie des Inscriptions
Séance du 10 mai
Missions en Afrique. — M. Henri Cordicr
communique une lettre de M. de Gironcourt, datée
de Kidul, le 2 mars 1912, dans laquelle il annonce
qu'il a procédé à l'exploration du Tilemsi et de son
rebord occidental, pour tenter de reconnaître
l'aire d'extension des inscriptions dont il a récem-
ment signalé l'existence. Dans cette vallée, il a
relevé trois nécropoles possédant quelques-unes
des pierres qu'il étudie, analogues comme matière
et gravures à celles du Niger. A l'ouest, il a encore
trouvé quelques pierres gravées, mais plus gros-
sières.
Antiquités élamites. — Le R. P. Scheil, au nom
de M. Stéphen Langdon, professeur d'assyriologie
à Oxford, ancien élève de notre École des Hautes
études, qui vient do remplir une mission scientifi-
que à Constantinople, annonce que, parmi les do-
cuments de Niffer, étudiés par lui au Musée im-
périal, il a découvert une belle tablette, conte-
nant, sur quatre colonnes de texte par face, toute
la section des lois du Code de Hammurabi concer-
nant la famille. On connaissait déjà les fragments
d'un duplicata tardif de ce Code, dû à la curiosité
d'esprit d'Assurbanipal. Ce nouvel exemplaire est
contemporain d'Hammurabi lui-même et constitue
une preuve palpable do la diffusion par l'argile du
Code de ce législateur, afin que tout Babylonien
pût être censé connaître la loi.
Une sculpture antique trouvée en Es-pagne. —
M. Edmond Pottier lit une note de M. Albertini,
membre de l'École des Hautes études hispaniques,
sur un Lion ibérique du musée de Madrid, qui a
simplifiée et largo, ont deux femmes pour auteurs:
M"" Royds et M"" Kirkpatrick.
Exposition Jules Flandrin
(Galerie Druet)
L'artiste est dans le plein épanouissement de son
talent. L'ensemble décoratif qu'il fit paraître au
dernier Salon. d'Automne reste encore présent à
tous les souvenirs. On retrouve dans la suite des
tableaux réunis chez Druet ce qui fit aimer
naguère M. Jules Flandrin : ses dons de beau
peintre, sa vision rayonnante et sa prédilection
pour les horizons demi-voilés qui se confondent au
loin avec la nue et que bordent des premiers plans
tout vibrants de claire lumière. Chez lui, l'obser-
vation de la nature prête de la noblesse à la vérité ;
par leur conception et par leur ordonnance, ses
tableaux relèvent du paysage historique ; l'un
d'eux, Après-midi de printemps à Corenc, rap-
pelle, sous plus d'un rapport, Corot; même dans la
représentation d'une simple Cour de ferme.
M. Flandrin met un peu de gravité qui vient,
j'imagine, de l'émotion du peintre et aussi des
moyens appropriés qu'elle trouve pour s'exprimer.
Exposition Pierre Bracquemond
(Galerie Tooth)
Porteur d'un grand nom, M. Pierre Bracque-
mond n'en compromet pas la gloire. 11 est coloriste,
et ses préférences vont aux tons vifs qu'il accorde
avec une égalité harmonieuse où le décorateur se
révèle. Il aime l'éclat de la chair et des fleurs, le
faste des intérieurs qu'ornent les tapis d'Orient,
les livres aux reliures bigarrées et les vitrines
emplies de bibelots précieux. Les grottes ombreuses
de Morgat,avec la féerie de leurs stalactites diaprées,
l'ont aussi retenu. Une étude, cataloguée sous le
n0'85, montre le bon peintre de figure que peut
être, à sa volonté, cet artiste heureusement doué.
Exposition Charles Stern
(Galerie Bernheim)
Dans sa préface, d'un rare agrément de forme et
d'une parfaite justesse de vues, M. Francis de Mio
mandre note l'influence exercée par l'Orient sur
l'art contemporain, grâce aux ballets ruBses; il
ajoute qu'il appartint à ces spectacles de révéler
M. Charles Stern à lui-même. La remarque s'ap-
plique particulièrement aux gouaches de l'artiste :
elles s'apparentent à Aubrey Beardsley,à M. Bakst
ou à M. Drésa; l'originalité de l'auteur s'y affirme
distincte, quoique moins puissante. Très activement
aussi, M. Stern s'emploie à seconder la renaissance
de nos arts d'application : il compose des modèles
de tapis, de robes, do bijoux. Des aquarelles et des
dessins d'après nature, représentant des paysages
ou des fleurs, révèlent quelles études patientes ont
précédé la réalisation de travaux de destinations
diverses, mais qui se recommandent par la recher-
che d'un goût mesuré et délicat.
Exposition Daùteloup
(Galerie Marcel Bernheim)
Accueillons avec confiance, sur la recommanda-
tion du bon juge qu'est M. Pascal Forthuny, les
débuts de ce peintre, qui a parcouru, la palette à
la main, les Alpes, le Piémont, les Dolomites, et
qui a rapporté de ses voyages des témoignages
divers, mais également véridiques et touchants.
M. Daùteloup a bien, comme son présentateur
CURIOSITÉ 155
l'indique, le goût des motifs qui se composent et
l'ont bien en page. Quant au métier, nous le
goûtons d'autant plus que l'artiste s'abandonne
plus complètement à l'instinct, — son meilleur
guide.
Exposition Suau
(Galerie Allard)
Malgré sa sincérité et un acquis certain, M. Suau
n'est pas également heureux dans les entreprises
très dissemblables qu'il aborde, car il traite
tous les genres, tous les sujets, mais, à re-
garder des tableaux tels que En prière, tels que
les paysans italiens ou marocains, le succès, sem-
ble-t-il, ne couronne son effort que lorsque l'émo-
tion ou le caractère viennent au-devant de son
inspiration.
C. M.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 11 mai
Prix. — L'Académie décerne le grand prix Bor-
din, de la valeur de 3.000 francs (ouvrages con-
cernant l'histoire de la pointure ou son esthéti-
que), à notre collaborateur M. Schneider, pro-
fesseur à la faculté des Lettres de Caen, pour son
ouvrage intitulé Quatremère de Quincy.
--->?5»»«»*œ=3*-
Académie des Inscriptions
Séance du 10 mai
Missions en Afrique. — M. Henri Cordicr
communique une lettre de M. de Gironcourt, datée
de Kidul, le 2 mars 1912, dans laquelle il annonce
qu'il a procédé à l'exploration du Tilemsi et de son
rebord occidental, pour tenter de reconnaître
l'aire d'extension des inscriptions dont il a récem-
ment signalé l'existence. Dans cette vallée, il a
relevé trois nécropoles possédant quelques-unes
des pierres qu'il étudie, analogues comme matière
et gravures à celles du Niger. A l'ouest, il a encore
trouvé quelques pierres gravées, mais plus gros-
sières.
Antiquités élamites. — Le R. P. Scheil, au nom
de M. Stéphen Langdon, professeur d'assyriologie
à Oxford, ancien élève de notre École des Hautes
études, qui vient do remplir une mission scientifi-
que à Constantinople, annonce que, parmi les do-
cuments de Niffer, étudiés par lui au Musée im-
périal, il a découvert une belle tablette, conte-
nant, sur quatre colonnes de texte par face, toute
la section des lois du Code de Hammurabi concer-
nant la famille. On connaissait déjà les fragments
d'un duplicata tardif de ce Code, dû à la curiosité
d'esprit d'Assurbanipal. Ce nouvel exemplaire est
contemporain d'Hammurabi lui-même et constitue
une preuve palpable do la diffusion par l'argile du
Code de ce législateur, afin que tout Babylonien
pût être censé connaître la loi.
Une sculpture antique trouvée en Es-pagne. —
M. Edmond Pottier lit une note de M. Albertini,
membre de l'École des Hautes études hispaniques,
sur un Lion ibérique du musée de Madrid, qui a