MONUMENT SLAVE. PI. XXV.
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merveilles sur lesquelles ou peut dire que repose le christianisme ; le médaillon de la Mère
de Dieu retracera le fait fondamental, et la table chargée de pain et de vin représentera
l'Eucharistie. Les deux groupes qui marchent au devant l'un de l'autre indiqueront la
prédication apostolique qui a répandu la connaissance des sacrements, ou le ministère du
clergé qui les dispense au peuple fidèle. Les taureaux immolés pourront être pris pour un
souvenir des sacrifices sanglants de l'ancienne Loi qui figuraient la grande victime, et qui
ont été abrogés par son immolation. Ce serait d'ailleurs un développement plus complet des
paroles de l'Écriture : « La Sagesse... % fmrno/c ^ etc. », pour peindre tous les
apprêts du festin. Quant aux sept anges qui semblent planer sur toute la scène, il y aurait
lieu de croire qu'ils ne sont là que comme une forme de ce que l'art latin a souvent exprimé
par sept colombes *. Nous ne sommes pas accoutumés, il est vrai, à une représentation qui
semble confondre l'Esprit de Dieu avec les esprits célestes; mais ce système s'accorderait
assez avec l'expression de je ne sais quel écrivain qui a eu l'honneur très peu mérité de voir
ses élucubrations médiocrement orthodoxes confondues avec celles de S. Jean Chrysostome,
et qui, parlant du septuple Esprit de Dieu -, l'appella /<?.y Ces
anges indiqueraient donc la divinité de l'enfant dont ils forment comme l'auréole ; et ce
serait, ainsi que dans plusieurs de nos monuments latins (sauf la substitution des anges aux
colombes), l'application du passage d'Isaïe : « Un rejeton s'élèvera de la racine de Jessé, une
« fleur sortira de sa tige ; et sur cette fleur se reposera l'Esprit du Seigneur : Esprit de sa-
« gesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, et Esprit
« de crainte du Seigneur, etc. H
Y.
INDICES D'HÉTÉRODOXIE DANS CE MONUMENT.
il me semble avoir été aussi charitable que je pouvais l'être envers le prince Fédor et son
pope. Or après avoir cédé d'abord aux sentiments de bienveillance que des absents ont droit
de réclamer, il convient aussi de ne pas déguiser les soupçons légitimes qui s'élèvent contre
leurs bonnes intentions, et d'avouer les difficultés que présente une interprétation toute en
leur faveur.
Avant tout, on a pu voir que j'évitais de m'arrêter au médaillon placé sous les pieds de
Salomon ; c'est que cette partie du tableau ne me dit rien qui vaille. Qu'on ait voulu y peindre
* Cf. Vitraax de Bourges, ÆfMdes vi, D; etxa, C, H. — s Op. imperf. in Matth., ffo/nfL 50 (Chrysost. Opp., ed.
Didron, Jconoprap/ne de Dien, A64, A75. — Etc, Caume. t. vi, 956).
2 Jsai., xi, 2, 3,
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merveilles sur lesquelles ou peut dire que repose le christianisme ; le médaillon de la Mère
de Dieu retracera le fait fondamental, et la table chargée de pain et de vin représentera
l'Eucharistie. Les deux groupes qui marchent au devant l'un de l'autre indiqueront la
prédication apostolique qui a répandu la connaissance des sacrements, ou le ministère du
clergé qui les dispense au peuple fidèle. Les taureaux immolés pourront être pris pour un
souvenir des sacrifices sanglants de l'ancienne Loi qui figuraient la grande victime, et qui
ont été abrogés par son immolation. Ce serait d'ailleurs un développement plus complet des
paroles de l'Écriture : « La Sagesse... % fmrno/c ^ etc. », pour peindre tous les
apprêts du festin. Quant aux sept anges qui semblent planer sur toute la scène, il y aurait
lieu de croire qu'ils ne sont là que comme une forme de ce que l'art latin a souvent exprimé
par sept colombes *. Nous ne sommes pas accoutumés, il est vrai, à une représentation qui
semble confondre l'Esprit de Dieu avec les esprits célestes; mais ce système s'accorderait
assez avec l'expression de je ne sais quel écrivain qui a eu l'honneur très peu mérité de voir
ses élucubrations médiocrement orthodoxes confondues avec celles de S. Jean Chrysostome,
et qui, parlant du septuple Esprit de Dieu -, l'appella /<?.y Ces
anges indiqueraient donc la divinité de l'enfant dont ils forment comme l'auréole ; et ce
serait, ainsi que dans plusieurs de nos monuments latins (sauf la substitution des anges aux
colombes), l'application du passage d'Isaïe : « Un rejeton s'élèvera de la racine de Jessé, une
« fleur sortira de sa tige ; et sur cette fleur se reposera l'Esprit du Seigneur : Esprit de sa-
« gesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, et Esprit
« de crainte du Seigneur, etc. H
Y.
INDICES D'HÉTÉRODOXIE DANS CE MONUMENT.
il me semble avoir été aussi charitable que je pouvais l'être envers le prince Fédor et son
pope. Or après avoir cédé d'abord aux sentiments de bienveillance que des absents ont droit
de réclamer, il convient aussi de ne pas déguiser les soupçons légitimes qui s'élèvent contre
leurs bonnes intentions, et d'avouer les difficultés que présente une interprétation toute en
leur faveur.
Avant tout, on a pu voir que j'évitais de m'arrêter au médaillon placé sous les pieds de
Salomon ; c'est que cette partie du tableau ne me dit rien qui vaille. Qu'on ait voulu y peindre
* Cf. Vitraax de Bourges, ÆfMdes vi, D; etxa, C, H. — s Op. imperf. in Matth., ffo/nfL 50 (Chrysost. Opp., ed.
Didron, Jconoprap/ne de Dien, A64, A75. — Etc, Caume. t. vi, 956).
2 Jsai., xi, 2, 3,
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