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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0167
MONUMENT SLAVE. PI. XXV.
147
auteur s'en tienne aux points ies plus saillants de leur théorie *. On rencontrerait sans peine
une réponse plus ou moins curieuse, mais trop peu concluante, à toutes les questions que
peut faire naître ce tableau, si l'on appelait à son aide les opinions professées par d'autres
branches du gnosticisme ou du manichéisme. Laissons donc le taureau mithriaque^ et ne
cherchons point dans ces victimes abattues un emblème de la vie matérielle à laquelle
l'âme doit se soustraire ; de f animale dont il faut que f parvienne à se dégager,
de la matière qu'il doit vaincre Ce serait là de l'orientalisme un peu trop primitif, d'autant
que plusieurs écoles gnostiques du moyen âge s'étaient affranchies des anciennes formes
asiatiques qui dominaient dans la théosophie hétérodoxe des premiers siècles de l'Eglise.
De même je n'ai point voulu expliquer le pain et le vin par la signification mystique que
donnaient aux banquets nombre d'autres sectes parties du même berceau que la nôtre s ; ni
en appeler, pour le médaillon du Christ adulte, aux deux Christs qu'admettaient certaines
autres *. C'eût été ouvrir la porte à des hypothèses sans fin, et perdre en certitude ce que
nous eussions pu gagner en variété ; au lieu que tout icf, ou je me trompe fort, atteint au
moins à une probabilité sérieuse. Car, ce me semble, il est des détails de notre bas-relief qui
se refusent à une explication catholique, et d'autres qui ne s'y prêtent qu'en laissant bien du
doute : tandis qu'en supposant une intention bogomile, rien n'échappe à une interprétation
extrêmement plausible. En voici une preuve de plus, s'il en était besoin.
Je ne voudrais pas me faire taxer d'exagération^ et paraître pousser les explications jusqu'à
la recherche. Mais si les documents me conduisent à rendre raison des moindres détails, est-
ce ma faute? et cela doit-il tourner au détriment de mes aperçus? Le fait est que je puis in-
diquer encore une trace plausible de bogomilisme jusque dans le rocher assez distinctement
sculpté à droite de la table, et qui porte la signature de l'auteur. Parmi les textes de l'Évan-
gile que ces réformateurs prétendaient faire tourner à leur avantage, Euthymius cite ces pa-
roles de notre Seigneur s : « Celui qui entend mes préceptes et les accomplit sera comparé à
« l'homme sage qui a construit sa demeure sur le roc; etc. " Ils y voyaient une préconisation
de leurs usages, et en particulier de leur formule exclusive de prière. Quiconque adressait à
Dieu d'autres demandes que l'oraison dominicale était l'insensé qui a pris le sable pour fon-
dement., et dont les constructions seront balayées par l'orage. Ainsi le pope, en inscrivant son
nom sur cette roche, pouvait fort bien prétendre faire profession d'être dans la seule voie
qu'approuvât le Fils de Dieu.
1 Id., 53, 37, etc. (p. 34 ; 34, 35). 344-346, 391-395.
^Neander, GeaeG EuG.cîc4., p. 54, 55,83, 78, 231.— ^Neander, ARyeui. Ge^c/i.^i, 687.—M.,GcueGEu^w:c4.,
Baur, Mr:mc4. ReRyfouM!/^G, p. 76, 90, etc.; 204, 204, 207. p. 44, 49 ; 69, 70 ; 83, 89, 90 ; 106,112-114 ; 134, etc., 314,
—Mattcr, dM i. 121, sv. ; m, 131. 220,324.—Baur, Rd:#., 206-214, 71-77, 315.
Neandcr, ARpem. Gesc/i.^ i, 744.—Baur, RcRy., ^ Matth., vu, 24-28.—Luc., vi, 48, 49. Cf. Euthym., 4 cR.,
76, 354, 355,—Matter, H4sf. i, 229, 230; ii. 341, 47 (p. 42).
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auteur s'en tienne aux points ies plus saillants de leur théorie *. On rencontrerait sans peine
une réponse plus ou moins curieuse, mais trop peu concluante, à toutes les questions que
peut faire naître ce tableau, si l'on appelait à son aide les opinions professées par d'autres
branches du gnosticisme ou du manichéisme. Laissons donc le taureau mithriaque^ et ne
cherchons point dans ces victimes abattues un emblème de la vie matérielle à laquelle
l'âme doit se soustraire ; de f animale dont il faut que f parvienne à se dégager,
de la matière qu'il doit vaincre Ce serait là de l'orientalisme un peu trop primitif, d'autant
que plusieurs écoles gnostiques du moyen âge s'étaient affranchies des anciennes formes
asiatiques qui dominaient dans la théosophie hétérodoxe des premiers siècles de l'Eglise.
De même je n'ai point voulu expliquer le pain et le vin par la signification mystique que
donnaient aux banquets nombre d'autres sectes parties du même berceau que la nôtre s ; ni
en appeler, pour le médaillon du Christ adulte, aux deux Christs qu'admettaient certaines
autres *. C'eût été ouvrir la porte à des hypothèses sans fin, et perdre en certitude ce que
nous eussions pu gagner en variété ; au lieu que tout icf, ou je me trompe fort, atteint au
moins à une probabilité sérieuse. Car, ce me semble, il est des détails de notre bas-relief qui
se refusent à une explication catholique, et d'autres qui ne s'y prêtent qu'en laissant bien du
doute : tandis qu'en supposant une intention bogomile, rien n'échappe à une interprétation
extrêmement plausible. En voici une preuve de plus, s'il en était besoin.
Je ne voudrais pas me faire taxer d'exagération^ et paraître pousser les explications jusqu'à
la recherche. Mais si les documents me conduisent à rendre raison des moindres détails, est-
ce ma faute? et cela doit-il tourner au détriment de mes aperçus? Le fait est que je puis in-
diquer encore une trace plausible de bogomilisme jusque dans le rocher assez distinctement
sculpté à droite de la table, et qui porte la signature de l'auteur. Parmi les textes de l'Évan-
gile que ces réformateurs prétendaient faire tourner à leur avantage, Euthymius cite ces pa-
roles de notre Seigneur s : « Celui qui entend mes préceptes et les accomplit sera comparé à
« l'homme sage qui a construit sa demeure sur le roc; etc. " Ils y voyaient une préconisation
de leurs usages, et en particulier de leur formule exclusive de prière. Quiconque adressait à
Dieu d'autres demandes que l'oraison dominicale était l'insensé qui a pris le sable pour fon-
dement., et dont les constructions seront balayées par l'orage. Ainsi le pope, en inscrivant son
nom sur cette roche, pouvait fort bien prétendre faire profession d'être dans la seule voie
qu'approuvât le Fils de Dieu.
1 Id., 53, 37, etc. (p. 34 ; 34, 35). 344-346, 391-395.
^Neander, GeaeG EuG.cîc4., p. 54, 55,83, 78, 231.— ^Neander, ARyeui. Ge^c/i.^i, 687.—M.,GcueGEu^w:c4.,
Baur, Mr:mc4. ReRyfouM!/^G, p. 76, 90, etc.; 204, 204, 207. p. 44, 49 ; 69, 70 ; 83, 89, 90 ; 106,112-114 ; 134, etc., 314,
—Mattcr, dM i. 121, sv. ; m, 131. 220,324.—Baur, Rd:#., 206-214, 71-77, 315.
Neandcr, ARpem. Gesc/i.^ i, 744.—Baur, RcRy., ^ Matth., vu, 24-28.—Luc., vi, 48, 49. Cf. Euthym., 4 cR.,
76, 354, 355,—Matter, H4sf. i, 229, 230; ii. 341, 47 (p. 42).