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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0168
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MÉLANGES !)'ARCHÉOLOGIE.

108
H ne fau! pas dissimuler une objection que bon pourrait chercher dans la croix placée
avant cette signature. Car celui qui nous a constamment servi de guide pour connaître ces
hérétiques, nous apprend qu'ils détestaient la croix h Maison ne doit pas oublier qu'Euthy-
mius abrège surtout les sections de son livre où il est question d'erreurs déjà exposées et com-
battues par lui sous quelque autre titre. Or lui-même, qui fait remarquer fréquemment
combien les bogomiles ressemblaient aux pauliciens, avait dit précédemment que ces derniers
abhorraient la croix aussi, mais savaient feindre du respect pour elle et excuser les hommages
qu'ils lui rendaient par contrainte lorsqu'ils le jugeaient expédient Et précisément tout
donne lieu de croire que dans notre monument slave on se proposait de déguiser l'hérésie
sous un semblant général d'orthodoxie qui pût faire illusion à tout spectateur étranger
aux secrets de la secte.
Pour les mêmes raisons, la qualification de que se donne l'artiste fera bien moins de
difficulté. Plusieurs documents nous montrent que le prosélytisme bogomile aggrégeait vo-
lontiers à son école non seulement des moines, mais même des évêques et qu'ils s'envelop-
paient des dehors les plus édifiants *. AinsE bien qu'ils traitassent entre eux fort cavalière-
ment le ministère ecclésiastique E il ne paraît pas qu'ils en aient interdit les fonctions (et
beaucoup le moins le titre) aux prêtres enrôlés dans leurs rangs. ^
fl n'y aurait pas plus de fondement à nous opposer que ces hérétiques condamnaient les
images ? et les traitaient d'idoles. Car, fussions-nous assurés que cet anathème tombât sur
toute espèce de représentation, et non pas seulement sur les peintures ou les sculptures reçues
dans l'Église; il est clair que des hommes aussi féconds en ressources, et habiles à feindre
comme on nous les dépeint, ne pouvaient se faire scrupule d'imiter les images admises par
les orthodoxes pour s'en servir ensuite comme de pierre d'attente et de base sur laquelle se-
rait venue s'appuyer leur prédication chez des néophytes sans défiance.
Or je ne demande pas mieux que de voir dans le prince donataire une bonne foi parfaite et
une simplicité d'orthodoxie candide ; peut-être même était-il fort bon catholique, mais il sem-
ble être beaucoup moins facile d'excuser le pope donateur, à moins d'en faire l'instrument
naïf d'une doctrine qu'il n'aurait point pénétrée.
Si quelque savant slave voulait prouver le contraire, il fera bien d'abord d'examiner de près
les restes de massaliens (peut-être même de véritables bogomiles proprement dits) qui certai-

i Euthym., fOid.j 10, 15 (p. 20, sq.).—Id., xi (Toit,
0 cfc, p. 120).
- Euthym. PmtopE, tit. xx (BiM. PP.xix, 205). Photiuscst
encore pins expiieite (ap. Gaiiand, RfO/fo?/;., xm, 605, 606,
613), quoique Pierre de Siciie (B:00, PP., xvi, 756) eût
parié des pauiiciens sur ce sujet à peu près comme Euthymius
parie des bogomiies. Cf. Formui. recept., ap. J. Toii, 6
p. 100, 105.

^ Woif, NOs?. diss. i, 16, 18-20 (p. 30-39). —
Matter, HOsC da m, 313.
4 Euthym., tit. xxm, 26,2,20 (p. 30, 7, 33).—Ann. Comn.,
A0?auad.; xv (p. 086).
^ Euthym., fùfd.^ 37 (p. 39).
s Euthym., Aua;d. xn (Toii, 0 cfc^p, 122). — Formui.
recept. (ddd., 100-106).
7 Euthym., tit. xxm, il (p. 22, sq.).
 
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