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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0071
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RECHERCHES

SUR
L'ORIGINE DU TYPE DES MONNAIES CHARTRAINES
(PLANCHES XH ET XHI.)
I.
ÉTAT DE LA QUESTION.
En me livrant à de nouvelles recherches sur le type chartrain, je suis loin de vouloir criti-
quer la monographie que mon père eu a faite ; après T accueil du public et le prix de l'Institut,
l'éloge même n'est plus permis. L'édifice est bâti maintenant, et ceux qui l'orneront de quel-
ques documents inédits, de quelques pièces nouvelles ne changeront rien au plan et au mé-
rite de l'architecte.
Mon dessein dans ce mémoire est d'étudier une question restée indécise au milieu des affir-
mations opposées des numismatistes les plus distingués. Quelle est l'origine du type char-
train? .Mon père, après avoir renoncé à sa première explication, avait adopté celle du savant
M. Lelewel ; mais dans le cours de son travail il a rencontré de si fréquentes contradictions,
qu'il a fini dans son supplément par déclarer la chose incertaine, et par s'éloigner même de
l'opinion généralement reçue. C'est cette opinion que je combattrai d'abord ; je m'efforcerai
de prouver ensuite que l'explication à laquelle mon père avait renoncé plutôt par modestie
que par conviction est la seule satisfaisante, la seule acceptable. Heureux si, après avoir dé-
barrassé la science d'une erreur, je puis atteindre un résultat que je désire par affection et
par reconnaissance.
Le type chartrain est assurément le type monétaire le plus bizarre et le plus difficile à expli-
quer; il a une chronologie et un territoire sans rapport avec les faits numismatiques ordinaires,
et sa forme est une énigme si obscure qu'on a pu tout y voir : une lettre arabe ou phénicienne,
un caractère juif ou runique, des armoiries, la faucille pour cueillir le gui sacré, un étendard,
un plan de fortification, la chemise ou le voile de la Vierge, un instrument de torture, une
tête humaine enfin. Cette nomenclature prouve seule qu'il n'y a nulle part évidence. L'ima-
gination s'est amusée avec un peu de science sans avoir même l'intention de convaincre, et si
l'opinion de M. Lelewel a fini par réunir plus de partisans c'est qu'elle était appuyée de son
nom et de quelques preuves apparentes.
 
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