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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0072
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52

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

H est donc généralement admis maintenant que le type chartrain est une tète humaine
dont les traits hiératiques nous sont venus de l'antiquité la plus reculée : a Cette figure, dit
M. Lelewel, n'est aucunement le produit de la maladresse, de la barbarie, de l'ignorance des
graveurs ; mais elle offre des traits auxquels on était obligé de se conformer. Nous avons
trouvé, ajoute-t-il, dans sa formation des traces d'une tête diadémée mérovingienne; mais
celle tête de Chartres offre tous les traits de la tête gauloise, au front déprimé, aux joues pen-
dantes, ridée et tirant la langue... On a pu donner différentes interprétations à cette tête, on
a pu la qualifier de tête épiscopale, de tête du diocèse, de saint ou de sainte; mais son origine
gauloise n'en est pas moins patente. "
Examinons une opinion si nettement formulée ; à défaut d'autres preuves la possession
vaut titre.
Pour nous aussi il est évident qu'on rencontre des pièces chartraines où l'intention a été
de figurer une tête humaine ; mais cette tête barbare est-elle le point de départ ou la dégé-
nérescence accidentelle du type? Voilà toute la question.
D'abord on peut nier son origine gauloise. Quoique les têtes informes de toutes ces époques
et de tous les pays puissent bien avoir un air de famille entre elles, la tête gauloise citée par
M. Lelewel n'a aucune ressemblance avec la tête chartraine. La pièce où elle se voit n'appar-
tient pas au pays chartrain; on ne l'a pas même trouvée en France, c'est par l'Allemagne et
l'Angleterre que nous la connaissons.
Le tiers de sou d'or mérovingien qui servirait d'intermédiaire n'a aucun point de contact
avec les deux extrêmes qu'il veut unir. Chartres pendant la première et la seconde race a tou-
jours suivi les variations monétaires du reste de la France. Les antiquaires du moyen âge
enfin n'ont jamais pu remonter dix siècles pour adopter un type celtique. Les formes hiérati-
ques se conservent et se transmettent par les croyances ; les Romains avaient succédé aux
Druides, et les évêques aux proconsuls. Il faut donc renoncer à cette mystérieuse descen-
dance, et chercher à l'époque même de l'apparition du type chartrain les preuves de l'anté-
riorité de la tête.
' LL
LE TYPE PRIMITIF N'EST PAS UNE TÊTE.
Voici les raisons chronologiques, topographiques et artistiques qui démontrent que la tête
chartraine est une dégénérescence d'un type primitif.
1° Pour les premières monnaies baronales, plus le titre et le poids sont élevés, plus les
pièces sont anciennes; cette loi numismatique est incontestable jusqu'à S. Louis. Dès lors les
plus anciennes chartraines sont des pièces où il est impossible de voir une tête humaine.
 
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