MELANGES
D'ARCHÉOLOGIE,
D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE.
TRÉSOR D'AIX-LA-CHAPELLE.
CHASSE DES GRANDËS RELIQUES.
(PLANCHES I, ïï, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX.)
I
L'ORFÈVRERIE RELIGIEUSE. - TRÉSOR D'AIX.
L'orfèvrerie et l'architecture étaient au moyen âge deux arts étroitement unis, ou plutôt
c'était le même art employant des matériaux et des procédés différents pour produire une sem-
blable impression par le déploiement d'un même génie. Tandis que d'une part l'architecture
semblait déber les lois de la pesanteur en suspendant sur les têtes ses voûtes de pierre plus
hardies que les voûtes de feuillage des hautes forêts, et en lançant dans les airs par dessus
la cime des collines ses sveltes clochers si bien appelés des bêches, l'orfèvrerie produisait dans
une sphère opposée des merveilles qui ne le cédaient pas aux premières. Évitant l'étendue
autant que l'architecture aimait à l'envahir, elle assouplissait à ses lois les métaux précieux
au lieu des pierres, et trouvait le secret de multiplier tant de richesses dans l'espace le plus
restreint qu'un simple sarcophage orné par elle pouvait fournir à l'œil et à la pensée une
source de jouissances presque aussi féconde que les plus vastes édibces.
Transportez-vous à l'époque où l'art chrétien pouvait réaliser ses plans avec quelque pléni-
tude, et voyez comment, dans son œuvre par excellence, les grandes basiliques, l'architecture
et l'orfèvrerie s'unissaient pour ennoblir les âmes par l'aspect du beau et réveiller en elles le
D'ARCHÉOLOGIE,
D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE.
TRÉSOR D'AIX-LA-CHAPELLE.
CHASSE DES GRANDËS RELIQUES.
(PLANCHES I, ïï, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX.)
I
L'ORFÈVRERIE RELIGIEUSE. - TRÉSOR D'AIX.
L'orfèvrerie et l'architecture étaient au moyen âge deux arts étroitement unis, ou plutôt
c'était le même art employant des matériaux et des procédés différents pour produire une sem-
blable impression par le déploiement d'un même génie. Tandis que d'une part l'architecture
semblait déber les lois de la pesanteur en suspendant sur les têtes ses voûtes de pierre plus
hardies que les voûtes de feuillage des hautes forêts, et en lançant dans les airs par dessus
la cime des collines ses sveltes clochers si bien appelés des bêches, l'orfèvrerie produisait dans
une sphère opposée des merveilles qui ne le cédaient pas aux premières. Évitant l'étendue
autant que l'architecture aimait à l'envahir, elle assouplissait à ses lois les métaux précieux
au lieu des pierres, et trouvait le secret de multiplier tant de richesses dans l'espace le plus
restreint qu'un simple sarcophage orné par elle pouvait fournir à l'œil et à la pensée une
source de jouissances presque aussi féconde que les plus vastes édibces.
Transportez-vous à l'époque où l'art chrétien pouvait réaliser ses plans avec quelque pléni-
tude, et voyez comment, dans son œuvre par excellence, les grandes basiliques, l'architecture
et l'orfèvrerie s'unissaient pour ennoblir les âmes par l'aspect du beau et réveiller en elles le