MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
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plissement de la rédemption quelconque qu'ils lui prêtaient, ils enseignaient que lui et le
Saint-Esprit avaient été se renfermer de nouveau dans le sein du Père, par une espèce de
résorption *. Notre explication admise, on comprendra d'autant plus aisément pourquoi le
texte de Salomon se continue autour de ce médaillon ( /% %
.K? pm, etc. ) ; car nous allons voir que ces dernières paroles s'appliquaient spécialement
à la doctrine dont le sectaire devait se nourrir pour arriver à l'état parfait.
L'exégèse bogomile, comme nous l'avons dit, se prêtait à toutes sortes de finesses pour
justifier l'hérésie par quelque passage de l'Ecriture. Mais parmi les allégations de ce genre
que cite Euthymius, ce n'était pas le plus grand tour de force que d'appliquer aux enseigne-
ments de leurs maîtres le texte du pm s. Cette courte parabole, expliquée ainsi, avait
le triple avantage de réprouver l'ancien Testament s, de canoniser leur doctrine, et de
rappeler à la fois combien il fallait de prudence aux adeptes pour la faire entrer dans
l'esprit des catholiques. Cela étant, le groupe d'hommes qui portent des coupes me paraît
devoir représenter la propagation du bogomilisme par les docteurs de la secte, que Basile
( leur chef à Constantinople ) appelait ses *. Le pain eucharistique n'avait de signi-
fication à leurs yeux que comme symbole de l'oraison dominicale s, unique prière qu'ils
admissent; et ils ne reconnaissent d'autre communion que la prédication et la récitation du
C'étaient là pour eux le pain et le calice de la cène. Ainsi cette apparence de cérémonie
liturgique ( dans un pays où les fidèles reçoivent la communion sous les deux espèces, et
debout ) aurait servi à tromper les regards des catholiques qui n'y apercevaient rien
d'insolite, et à présenter aux prosélytes des signes dont le sens était bien connu entre eux.
Le même ordre de pensées conduirait à rendre raison de l'immolation d'animaux qui se
voit sous le palais aux sept colonnes, près de cette prétendue table eucharistique. Ce me
semble être une satire de la doctrine catholique sur le sacrement de l'autel, que les bogomiles
qualifiaient de sacrifice païen c offert aux démons.
IX.
CONJECTURES COMPLÉMENTAIRES.
J'évite, comme on peut le voir, de chercher aucune explication fondamentale hors du
cercle étroit que trace Euthymius dans son article consacré aux bogomiles, bien que cet
* Euthym., ïMd., 8 (p. 17).— Wolf, iMd., 9,10 (p. 59-67). ^ Ann. Comn., xv (p. A87).
-Matth., ix, 17.—Marc., n, 22.—Luc., v, 87, sq. — s Euthym., 17, 19(p. 27, 29). Cela, )à cause du
Cf. Euthym., /. ci;., 50, 17 (p. A3, 27). — Matter, Ætsf. dM pimem ; application bizarre, mais at-
yuo^;ic., ii, 2A8, 232. testée par les contemporains, et qui n'était pas la plus forcée
" Le gnosticisme en général, et le bogomilisme en particu- des interprétations adoptées par cette secte. Cf. Thilo, Cod.
lier, regardait les institutions de Moïse comme inspirées par apoc?*?/p/i.,t. i, 893.
l'Ennemi de Dieu. Cf. Euthym., A ci;., 10 (p. 21, sq.). c Euthym., 17 (p. 26,27'-
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plissement de la rédemption quelconque qu'ils lui prêtaient, ils enseignaient que lui et le
Saint-Esprit avaient été se renfermer de nouveau dans le sein du Père, par une espèce de
résorption *. Notre explication admise, on comprendra d'autant plus aisément pourquoi le
texte de Salomon se continue autour de ce médaillon ( /% %
.K? pm, etc. ) ; car nous allons voir que ces dernières paroles s'appliquaient spécialement
à la doctrine dont le sectaire devait se nourrir pour arriver à l'état parfait.
L'exégèse bogomile, comme nous l'avons dit, se prêtait à toutes sortes de finesses pour
justifier l'hérésie par quelque passage de l'Ecriture. Mais parmi les allégations de ce genre
que cite Euthymius, ce n'était pas le plus grand tour de force que d'appliquer aux enseigne-
ments de leurs maîtres le texte du pm s. Cette courte parabole, expliquée ainsi, avait
le triple avantage de réprouver l'ancien Testament s, de canoniser leur doctrine, et de
rappeler à la fois combien il fallait de prudence aux adeptes pour la faire entrer dans
l'esprit des catholiques. Cela étant, le groupe d'hommes qui portent des coupes me paraît
devoir représenter la propagation du bogomilisme par les docteurs de la secte, que Basile
( leur chef à Constantinople ) appelait ses *. Le pain eucharistique n'avait de signi-
fication à leurs yeux que comme symbole de l'oraison dominicale s, unique prière qu'ils
admissent; et ils ne reconnaissent d'autre communion que la prédication et la récitation du
C'étaient là pour eux le pain et le calice de la cène. Ainsi cette apparence de cérémonie
liturgique ( dans un pays où les fidèles reçoivent la communion sous les deux espèces, et
debout ) aurait servi à tromper les regards des catholiques qui n'y apercevaient rien
d'insolite, et à présenter aux prosélytes des signes dont le sens était bien connu entre eux.
Le même ordre de pensées conduirait à rendre raison de l'immolation d'animaux qui se
voit sous le palais aux sept colonnes, près de cette prétendue table eucharistique. Ce me
semble être une satire de la doctrine catholique sur le sacrement de l'autel, que les bogomiles
qualifiaient de sacrifice païen c offert aux démons.
IX.
CONJECTURES COMPLÉMENTAIRES.
J'évite, comme on peut le voir, de chercher aucune explication fondamentale hors du
cercle étroit que trace Euthymius dans son article consacré aux bogomiles, bien que cet
* Euthym., ïMd., 8 (p. 17).— Wolf, iMd., 9,10 (p. 59-67). ^ Ann. Comn., xv (p. A87).
-Matth., ix, 17.—Marc., n, 22.—Luc., v, 87, sq. — s Euthym., 17, 19(p. 27, 29). Cela, )à cause du
Cf. Euthym., /. ci;., 50, 17 (p. A3, 27). — Matter, Ætsf. dM pimem ; application bizarre, mais at-
yuo^;ic., ii, 2A8, 232. testée par les contemporains, et qui n'était pas la plus forcée
" Le gnosticisme en général, et le bogomilisme en particu- des interprétations adoptées par cette secte. Cf. Thilo, Cod.
lier, regardait les institutions de Moïse comme inspirées par apoc?*?/p/i.,t. i, 893.
l'Ennemi de Dieu. Cf. Euthym., A ci;., 10 (p. 21, sq.). c Euthym., 17 (p. 26,27'-