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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

la montagne était ceHe de la ville, le bien-être découlait de là et s'étendait au loin sur les
campagnes environnantes.
Mais depuis près d'un demi-siècle cette prospérité n'était plus. L'esprit niveleur des temps
modernes n'a en effet laissé à Frisingue que des monuments qui menacent ruine et des sou-
venirs qui s'elfacent. Le palais n'abrite plus de princes, et la cathédrale voit rarement ses
évêques fixés à Munich. Avec les grands a disparu la foule. De pauvres étudiants remplacent
dans des habitations délabrées les hauts barons de l'altesse sérénissime, et aujourd'hui la large
voie qui mène de la ville au haut de la colline n'est plus guère fréquentée que parle chrétien
qui va prier ou l'archéologue qui va s'instruire.
Ce double motif m'amenait au pied de la vieille cathédrale. J'étais d'autant plus désireux
de la voir que des observateurs tels que M. Fourtoul * n'avaient pas eu l'occasion de l'étudier.
Je comptais y trouver au moins des débris échappés soit aux ravages des guerres de religion,
soit aux dilapidations du mauvais goût, ennemi domestique d'autant plus redoutable qu'on
s'en défie moins, et qu'il s'imagine enrichir l'avenir en le condamnant à l'irrévocable perte
des monuments du passé. Mon espoir ne fut pas tout à fait déçu.
La façade, flanquée de deux tours carrées à flèches quadrangulaires, n'a rien de très remar-
quable; mais en entrant on reste frappé de la grandeur et de la majesté du vestibule, qui em-
brasse dans sa longueur toute la largeur de la basilique. Sa propre largeur a rendu nécessaires
deux piliers d'un jet hardi, qui reçoivent la retombée des voûtes d'arrête à une assez grande
hauteur pour que la porte principale de l'église puisse se développer avec toute l'ampleur
convenable à la belle époque romane (PI. XIV). Dans cette porte, où les retraits de l'évase-
ment reçoivent des colonnes isolées, où de magnifiques anneaux et des cannelures
variées embellissent les colonnes, où de rondes arrêtes terminent élégamment les angles
saillants des pleins cintres, on reconnaît sans peine le siècle de Frédéric P'. N'eussé-je ren-
contré aucun document positif, il eût suffi de me rappeler les premiers principes de l'archéo-
logie comparée pour attribuer ce morceau d'architecture à l'époque où la forme romane
atteignait sa perfection. Ici au reste point d'erreur possible au sujet de la date écrite en
toutes lettres des deux côtés de la porte, sur deux petits bas-reliefs placés proche de la cor-
niche. On lit à gauche en entrant :
FREDERICUS. ROM. IMPR. AUGUST.
Et vis-à-vis :
CONJUX BEATRIX GOMITISSA BLRGUNDIÆ A M CLXI.
L'empereur, assis sur un porte une couronne royale à rayons triangulaires-.
* De / en Parr.!, 1842. nous avons pubtiee dans ce volume (page SI) d'après un bas-
- Cette couronne a de curieux rapports avec code que reüef de Chartres à peu près contemporain.
 
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