DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.33562#0085
ANTIQUITÉS DE LA CATHÉDRALE DE FRISINGUE.
En meme temps une ère de calamités s'ouvrait pour la Bavière et en particulier pour
Frisingue. Uto à peine élu (906— 907) court défendre son pays contre l'invasion des Hongrois,
et meurt dans la défaite de Presbourg. Aux maux dont on est menacé par les barbares se
joignent les violences d'un prince ennemi de Dieu et des hommes. Arnould de Bavière, sur-
nommé le Mauvais, rivalise de rapacité avec les Hongrois, et pour comble de désolation
Frisingue trouve dans un indigne évêque un fléau plus intolérable que les deux autres. L'é-
vêque Dracholf (907—926) arrachait impitoyablement aux églises ce qui avait échappé aux
déprédations d'Arnould.
Cependant les Hongrois poursuivaient leur marche et leurs ravages. Entrés dans Frisingue,
ils passèrent six jours à la livrer au pillage ; mais, par une visible protection du ciel attribuée
aux prières de l'évêque S. Lanspert (928 — 995), la basilique enveloppée d'un nuage resta in-
visible aux barbares.
Dans ce même siècle, et malgré l'extrême difficulté des temps, l'évêque Abraham (957—99A)
mérita une place distinguée parmi les bienfaiteurs de la cathédrale et de son monastère. On
lui doit la construction d'une tour et des dons précieux *.
Nous ne savons de Gothescalc (995—1005) qu'un événement qui fait l'éloge de son cœur.
Aimé de l'empereur S. Henri, il l'accompagnait dans l'expédition de Pologne, où ce prince
allait relever le trône de Jaromir, lorsqu'un jour de la nativité de la sainte Vierge, officiant
à Prague devant la cour, il eut le courage de braver publiquement le ressentiment qu'il est si
difficile à un prince de sacrifier à l'égard d'un ancien compétiteur. Henri, dans les premières
Ronm : vêtit Cæsar Magnus ;niigrabit ad arecs
Francorum quoeumque miser conMaverit orbis.
En quis præcipue jactabat Cræcia sese,
Organa rex magnus non inter maxhna ponit.
Le moine de Saint-Gai ajoute que !es artistes attaches à )a
cour s'appliquèrent à reproduire ia merveille orientaie : Ad-
duxerunt ctiam iidem missi omne genus organorum, sed et
variarumrerum sccum, quæ cuncta ab opilicibus sagacissimi
Caroti quasi dissimuianter adspecta, accuratissime sunt in
opus conversa : et præcipue illud musicorum organum præs-
tantissimuni, quod doiiis ex ærc conflatis, follibusque taurinis
per fistulas æreas mire pertlantibus, rugitu quidem tonitrui
boatum, garruiitatem vero liræ ve! cymbaii duicedinem coæ-
quabat.
' On croit que ces orgues furent placées dans la chapelle
d'Aix, où elics furent détruites par les Normands. Heureuse-
ment !cs imitations dont parie )e moine de Saint-Gai survécurent
au modèle, et se répandirent peu à peu dans ies grandes ca-
thédrales et dans les riches monastères. H semble qu'au milieu
du neuvième siècle les organistes de Frisingue se lissent re-
marquer parmi tous les autres : n Precamur autem, écrit le
pape Jean VIII à l'évéque Annon, ut optimum organum cum
artifice qui hoc moderari et facere ad omnem modulation^
ellicaciam possit, ad instructionem musicæ disciplinæ nobis
aut cum cisdem redditibus mittas. "
* Le sacriste de Frisingue Conrad, dans te Lf&r fradf-
écrit par lui en 1187 (ap. Meichelbcck, /. c.
Diss. vt, p. 35 et Hist. p. 188, et 189), dit d'Abraham : turre
quadam monasterium adauxit et diversis ornamentis ecclesia-
rum in plenariis et tapetibus diligenter ac devote
adornavit.
Cottrad ajoute en marge : Connnemoratio rerum ecclesias-
ticarum et amictuum cum quibus Abraham liane ccclesiamde-
coravit et dotavit ; imprimis cappæ cum aureis libulis paratæ.
Aliæ cappæ de probatissimis paliiis 16.
Planetæ auro paratæ 6.
Stolæ cum auro paratæ 5. Cum totidem fanonibus (manf-
joa/c^) et cingulis.
Calix unus magnus aureus et argenteus et Hstula argentea.
Alter vero aureus cum patenis.
Humerale cum solido auro unum.
Alia auro parata A.
Item planetæ sine auro 5.
Dalmaticæ auro paratæ 3. Aliæ duæ sine auro.
Pallium sacrum 1.
Cortinam de paltio uno.
Galeta (?) argentea 1.
Pixis argentea 1.
Aibam auro paratam unaui.
En meme temps une ère de calamités s'ouvrait pour la Bavière et en particulier pour
Frisingue. Uto à peine élu (906— 907) court défendre son pays contre l'invasion des Hongrois,
et meurt dans la défaite de Presbourg. Aux maux dont on est menacé par les barbares se
joignent les violences d'un prince ennemi de Dieu et des hommes. Arnould de Bavière, sur-
nommé le Mauvais, rivalise de rapacité avec les Hongrois, et pour comble de désolation
Frisingue trouve dans un indigne évêque un fléau plus intolérable que les deux autres. L'é-
vêque Dracholf (907—926) arrachait impitoyablement aux églises ce qui avait échappé aux
déprédations d'Arnould.
Cependant les Hongrois poursuivaient leur marche et leurs ravages. Entrés dans Frisingue,
ils passèrent six jours à la livrer au pillage ; mais, par une visible protection du ciel attribuée
aux prières de l'évêque S. Lanspert (928 — 995), la basilique enveloppée d'un nuage resta in-
visible aux barbares.
Dans ce même siècle, et malgré l'extrême difficulté des temps, l'évêque Abraham (957—99A)
mérita une place distinguée parmi les bienfaiteurs de la cathédrale et de son monastère. On
lui doit la construction d'une tour et des dons précieux *.
Nous ne savons de Gothescalc (995—1005) qu'un événement qui fait l'éloge de son cœur.
Aimé de l'empereur S. Henri, il l'accompagnait dans l'expédition de Pologne, où ce prince
allait relever le trône de Jaromir, lorsqu'un jour de la nativité de la sainte Vierge, officiant
à Prague devant la cour, il eut le courage de braver publiquement le ressentiment qu'il est si
difficile à un prince de sacrifier à l'égard d'un ancien compétiteur. Henri, dans les premières
Ronm : vêtit Cæsar Magnus ;niigrabit ad arecs
Francorum quoeumque miser conMaverit orbis.
En quis præcipue jactabat Cræcia sese,
Organa rex magnus non inter maxhna ponit.
Le moine de Saint-Gai ajoute que !es artistes attaches à )a
cour s'appliquèrent à reproduire ia merveille orientaie : Ad-
duxerunt ctiam iidem missi omne genus organorum, sed et
variarumrerum sccum, quæ cuncta ab opilicibus sagacissimi
Caroti quasi dissimuianter adspecta, accuratissime sunt in
opus conversa : et præcipue illud musicorum organum præs-
tantissimuni, quod doiiis ex ærc conflatis, follibusque taurinis
per fistulas æreas mire pertlantibus, rugitu quidem tonitrui
boatum, garruiitatem vero liræ ve! cymbaii duicedinem coæ-
quabat.
' On croit que ces orgues furent placées dans la chapelle
d'Aix, où elics furent détruites par les Normands. Heureuse-
ment !cs imitations dont parie )e moine de Saint-Gai survécurent
au modèle, et se répandirent peu à peu dans ies grandes ca-
thédrales et dans les riches monastères. H semble qu'au milieu
du neuvième siècle les organistes de Frisingue se lissent re-
marquer parmi tous les autres : n Precamur autem, écrit le
pape Jean VIII à l'évéque Annon, ut optimum organum cum
artifice qui hoc moderari et facere ad omnem modulation^
ellicaciam possit, ad instructionem musicæ disciplinæ nobis
aut cum cisdem redditibus mittas. "
* Le sacriste de Frisingue Conrad, dans te Lf&r fradf-
écrit par lui en 1187 (ap. Meichelbcck, /. c.
Diss. vt, p. 35 et Hist. p. 188, et 189), dit d'Abraham : turre
quadam monasterium adauxit et diversis ornamentis ecclesia-
rum in plenariis et tapetibus diligenter ac devote
adornavit.
Cottrad ajoute en marge : Connnemoratio rerum ecclesias-
ticarum et amictuum cum quibus Abraham liane ccclesiamde-
coravit et dotavit ; imprimis cappæ cum aureis libulis paratæ.
Aliæ cappæ de probatissimis paliiis 16.
Planetæ auro paratæ 6.
Stolæ cum auro paratæ 5. Cum totidem fanonibus (manf-
joa/c^) et cingulis.
Calix unus magnus aureus et argenteus et Hstula argentea.
Alter vero aureus cum patenis.
Humerale cum solido auro unum.
Alia auro parata A.
Item planetæ sine auro 5.
Dalmaticæ auro paratæ 3. Aliæ duæ sine auro.
Pallium sacrum 1.
Cortinam de paltio uno.
Galeta (?) argentea 1.
Pixis argentea 1.
Aibam auro paratam unaui.