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ANTIQUITES DE LA CATHEDRALE DE FRISINGUE. 81
« granes, enrichi de plusieurs pierres précieuses. On tient que c'est un présent de la comtesse
« Agnès, fondatrice de cette abbaye.
« Le troisième coffre enfermé dans ce second n'a rien de particulier. H est simple, sans
<t gravure ni inscription, enrichi de quelques perles et pierres précieuses.
K Le quatrième, qui est plus petit, est gravé aux quatre faces, où sont représentés par
« forme de tableaux grossiers et mal faits, la résurrection de Lazare, avec des paroles tirées
« de l'Évangile, dont le caractère est d'environ trois cents ans.
« La sainte Larme, qui est dans ce quatrième coffret, est enfermée dans deux petits vais-
« seaux l'un dans l'autre. Le premier est une espèce de verre, dans lequel on voit une petite
<' fiole bleue : c'est dans celui-ci que l'on croit être contenue ta sainte Larme.
« A ce reliquaire sont attachées deux chaînes d'or au bout desquelles sont deux bagues

puisqu'un critique aussi investigateur et aussi hardi que Tiiiers
ne pat ait pas s'en être douté, moines et peuptes auront bien
pu se figurer un œii du Sauveur et conciure de sa repré-
sentation que ia châsse renfermait une de ses iarmes. Comme
on t'a vu, i'inscriptinn de Nitker ne dit rien, sinon que ie
monument a passé de scs mains dans cettes de i'empereur.
Quant à i'œii de crista), nous ignorons s'il n'a pas été ajouté
à Vendôme.
Le docte auteur que nous citons dans sa réponse à Thiers
déc'are qu'it « eût peut-être dissimuté ta critique de son ad-
versaire, ponr éviter tes contestations, si cetui-ci s'était con-
tenté (te faire voir ta difUeutté qu'it y a de croire que ies
saintes tarmes que notre Seigneur a versées à ia résur-
rection de Lazare se soient conservées miracuteuscmcnt
jusqu'à nos jours; " maisii défend ta boune foi de ses
confrères, appuyés sur une possession de ptusieurs siècics, et
réfute tes fausses règtes de critique que Thiers s'efforce de
faire prévatoir. Pour ne citer que tes documents tes ptus an-
ciens, tes archives de i'abbaye conservaient deux chartes du
douzième siècte. Dans t'unc, datée de i 195, Burcard, comte
de Vendôme, donnait à i'abbaye AO sois de rente, à ia charge
d'entretenir une tampe pcrpétucüe devant ia sainte Larme et
une autre devant t'autel deSainte-Marie-Madeieine. La charte
ia pius ancienne était signée par ic prieur Guérin, contem-
porain de i'abbé Girard, qui gouverna i'abbaye de 1160
à 1186. On y constatait te miracte d'un mai d'yeux guéri de-
vant te sanctuaire (ie ta sainte Larme. Au-deià ii n'y a ptus
d'autres documents que tes inscriptions de ta châsse, dues à
Nitker, qui a gouverné t'égtise de Frisingue de 1039 à 1052.
Nitker eut à Frisingue d'intimes reiations avec i'empereur
Henri lil, à ia faveur duquei ii dut son éiévation. Tombé
pendant quetque temps en disgrâce, à cause de ta trahison de
ses deux frères, qui s'étaient vendus aux Hongrois, it rentra
depuis en faveur auprès du prince, et embrassa ses intérêts
en courtisan si dévoué qu'ii mourut à Ravennc hostiie à
S. Léon IX et odieux à ia popuiation. On soupçonne que ia
châsse oiferte à Henri avant son couronnement aura été, pour
Nitker, un gage de réconciliation. Des mains de Henri 1H,
ic monument aura passé sans peine à Vendôme. L'empereur
Ht

avait, en effet,épousé, en 1043, Agnès, (iite d'une autre Agnès,
qui devint, à ia mort de Guittaume, duc d'Aquitaine, son
premier mari, femme de Geoffroi Martel, comte d'Anjou. Le
comte et ia comtesse d'Anjou se rendirent en 1046 à Gosiar,
accompagnés d'une suite bridante, pour saiuer ieur beau père
et t'accompagner en Itaiie, où it devait recevoir ia couronne
impériate ; Us revinrent ia même année en Anjou. Dans un
iivre écrit à ta fin du même siècle, Johei, moine de ia Cou-
ture au Mans, parie des reiiques de S. Nicoias, que Geoffroi
K avait, dit-it, entre autres présents, reçues de i'empereur à
cause de sa bravoure et en reconnaissance de ses loyaux
services.)) (Ap. /Dmcdes, i. 61, n. 5, t. îvp. 574.)
Ii est tout naturei de penser que notre châsse fut un de ces
dons, et qu'ayant oifet t tes reliques de S. Nicoias à i'abbaye
du même nom, fondée par son père à Angers, Geoffroy offrit ia
châsse à i'abbaye de Vendoute, fondée par lui en 1033 et
dédiée en 1040.
Je ne m'arrête pas sur les vagues souvenirs consacrés par
ies sculptures de i'ancien portait de Vendôme, aujourd'hui
détruit. Recueiitie par un ange sur te tombeau de Lazare, ia
sainte Larme était confiée à Marie-Madeteine. Dans la suite
eiie était remise à un patriarche de Constantinopte et donnée
un jour par un empereur à des chcvatiers atiemands, qui ia
déposaient entre ies mains de t'évêque de Frisingue.
La gravure du pot tait donnée par Mabiiion est très impar-
faite ; mais ii reste de ces scuiptures un dessin assez étudié
(tans ie cabinet des estampes de la Bibtiothèque nationaie
(Topoyrctp/dc de /a France). Aux chartes et aux scutptures
nous pourrions ajouter ies médaiiies, en suivant l'ingénieuse
opinion de M. Et. Cartier sur ta petite rose des monnaies
de Vendôme (Mélangée, I" voi. p. 69).
Si ces traditions ont été loin de produire ia certitude, eiies
ont pu suffire à ia bonne foi. Qu'ii y ait eu erreur, i'erreur
invotontaire n'a pas été un crime. La vue pouvait être trom -
pée, ie cœur ne t'était pas. Ce que ie fidèie vénérait, ce qu'it
aimait à Vendôme, n'était-ce pas dans tes iarmes de Béthanie
l'amitié divine de ceiui qui a été non seulement généreux
jusqu'à verser son sang pour ies hommes, mais dotcc de
cœMr jusqu'à répandre sur scs amis des iarmes,
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