DU CHRISTIANISME DE QUELQUES IMPÉRATRICES ROMAINES.
173
après la mort d'Herennius Etruscus, tué, Fan 2b t de J.-C., daus une bataille contre les Goths,
livrée près d'Abricium, en Tbrace. Cette princesse serait morte vers l'an 2 58. Dans les souve-
nirs des chrétiens, on tenait peu compte des dates. Ainsi ce serait une erreur de placer le
martyre de saint Sixte et de saint Laurent sous le règne de Trajan Dèce, comme le marque
le martyrologe d'Usuard, dans le passage transcrit plus haut. Ces deux saints souffrirent le
martyre en 258, sous le règne de Valérien et sous le consulat dcTuscus et de Bassus. C'est,
ainsi qu'il convient d'interpréter ce qui est dit dans les anciens martyrologes '. Il y a, par
conséquent, un intervalle de sept à huit ans entre la mort d'Herennius Etruscus et la con-
version de sa femme, sainte Tryphonia.
§ IV. — SALONINE.
Le règne de Callien est une des époques les plus obscures des annales de l'empire romain.
On ne possède, pour l'histoire de ce règne, que des fragments sans suite, des documents qui,
au lieu de fournir des lumières, ne donnent souvent que des détails contradictoires. Les histo-
riens de ces temps ont presque tous péri ; le seul écrivain qu'on peut considérer, à peu près ,
comme contemporain, est Trebellius Pollion, biographe de peu de valeur, dont le texte incor-
rect ne nous est parvenu que tronqué et altéré dans un grand nombre d'endroits. Les chrono-
graphes byzantins qui ont conservé la mémoire des événements delà seconde moitié du troi-
sième siècle de notre ère ont tous vécu à une époque trop éloignée des faits qu'ils racontent,
pour qu'on puisse avoir une confiance entière dans leurs récits. Confondant les dates, n'ayant
aucun égard à la suite des événements, ils transposent les faits, les dénaturent ou les racon-
tent en termes tellement abrégés qu'on ne sait comment s'y prendre pour les replacer à leur
rang et dans leur ordre chronologique.
On ne possède donc que fort peu de documents sur l'impératrice femme de
Callien. Dans un mémoire particulier % où j'ai tâché de rassembler ce que l'histoire et les
monuments nous apprennent sur Salonine, j'ai cru pouvoir ranger cette princesse parmi
celles qui, soit ouvertement, soit secrètement, avaient professé la foi en J.-C. Je me suis fondé,
pour établir cette opinion, sur deux arguments principaux : sur la légende extraordinaire
d'une médaille, et sur les édits donnés par Callien en faveur des chrétiens.
La médaille dont je parle montre l'impératrice assise, avec les attributs de la déesse PnA,
i Ac;o NaMCforMW, 6 Aug., p. 129, § 25, et p. 149, ^ Ce mémoire a été imprimé dans le xxvu volume des
§ 69. Cf Tillemont, Jfe'moû'es poMr senar à /Wsfrnre üfénîoires r/e /'Acadé/me royrde des se^eaces, des /eures
ecc/esmsn^Me^ t. IV, p. 39, et p. 596 et 597 ; t. m, p. 325 el des âe%M.x-a7Vs de Be/yûyMe.
et suiv.
173
après la mort d'Herennius Etruscus, tué, Fan 2b t de J.-C., daus une bataille contre les Goths,
livrée près d'Abricium, en Tbrace. Cette princesse serait morte vers l'an 2 58. Dans les souve-
nirs des chrétiens, on tenait peu compte des dates. Ainsi ce serait une erreur de placer le
martyre de saint Sixte et de saint Laurent sous le règne de Trajan Dèce, comme le marque
le martyrologe d'Usuard, dans le passage transcrit plus haut. Ces deux saints souffrirent le
martyre en 258, sous le règne de Valérien et sous le consulat dcTuscus et de Bassus. C'est,
ainsi qu'il convient d'interpréter ce qui est dit dans les anciens martyrologes '. Il y a, par
conséquent, un intervalle de sept à huit ans entre la mort d'Herennius Etruscus et la con-
version de sa femme, sainte Tryphonia.
§ IV. — SALONINE.
Le règne de Callien est une des époques les plus obscures des annales de l'empire romain.
On ne possède, pour l'histoire de ce règne, que des fragments sans suite, des documents qui,
au lieu de fournir des lumières, ne donnent souvent que des détails contradictoires. Les histo-
riens de ces temps ont presque tous péri ; le seul écrivain qu'on peut considérer, à peu près ,
comme contemporain, est Trebellius Pollion, biographe de peu de valeur, dont le texte incor-
rect ne nous est parvenu que tronqué et altéré dans un grand nombre d'endroits. Les chrono-
graphes byzantins qui ont conservé la mémoire des événements delà seconde moitié du troi-
sième siècle de notre ère ont tous vécu à une époque trop éloignée des faits qu'ils racontent,
pour qu'on puisse avoir une confiance entière dans leurs récits. Confondant les dates, n'ayant
aucun égard à la suite des événements, ils transposent les faits, les dénaturent ou les racon-
tent en termes tellement abrégés qu'on ne sait comment s'y prendre pour les replacer à leur
rang et dans leur ordre chronologique.
On ne possède donc que fort peu de documents sur l'impératrice femme de
Callien. Dans un mémoire particulier % où j'ai tâché de rassembler ce que l'histoire et les
monuments nous apprennent sur Salonine, j'ai cru pouvoir ranger cette princesse parmi
celles qui, soit ouvertement, soit secrètement, avaient professé la foi en J.-C. Je me suis fondé,
pour établir cette opinion, sur deux arguments principaux : sur la légende extraordinaire
d'une médaille, et sur les édits donnés par Callien en faveur des chrétiens.
La médaille dont je parle montre l'impératrice assise, avec les attributs de la déesse PnA,
i Ac;o NaMCforMW, 6 Aug., p. 129, § 25, et p. 149, ^ Ce mémoire a été imprimé dans le xxvu volume des
§ 69. Cf Tillemont, Jfe'moû'es poMr senar à /Wsfrnre üfénîoires r/e /'Acadé/me royrde des se^eaces, des /eures
ecc/esmsn^Me^ t. IV, p. 39, et p. 596 et 597 ; t. m, p. 325 el des âe%M.x-a7Vs de Be/yûyMe.
et suiv.