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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
qu'une seule femme; les érudits s'accordent tous à cet égard D'après Lactance% le nom de
cette princesse aurait été Pn'sco. On ne possède aucune médaille à l'effigie et au nom de Prisca ;
son nom ne paraît pas non plus dans aucun monument épigraphique; on n'a aucun rensei-
gnement particulier sur cette princesse ; Lactance, enfin, est le seul auteur qui en parle; encore
ne la désigne-t-il par son nom propre qu'une seule fois et dans un seul endroit de son livre de
la Afort des Persécuteurs.
Cependant, il existe d'autres documents auxquels on n a accordé jusqu'ici que peu ou point
d'attention, faute d'en avoir bien apprécié la valeur.
Au 16 août, le martyrologe d'Usuard, d'accord avec celui d'Adon, fait mention de suinte .Se-
reuu, qualifiée de femme de l'empereur Dioclétien. Viomu? suuctæ 6'ereuu? turoris quondum Dioc/e-
tûuu ^dtuyusd. Plus loin, on lit dans les ^ducturiu ; jRomce, deposdio sunctu? Aerenre imperutricis,
teroris Dyoc/edum (sic) ûupc/YUo?is', yuæ cdristùuu's, suo in teuipore, mu/tum ut dis /lut, et uudtrs
c/u istiunis vitum isturn pro/onyuuit ne ptmirentur.
7tom^c,pussio sunctu? tSercnce murtyris, uamris quondu/nDioc/ciiuniÆyusti.
D'après ces textes, S'erenu aurait été le nom delà femme de Dioclétien; elle aurait rendu
de grands services aux chrétiens, aurait sauvé la vie à un grand nombre d'entre eux, pendant
la sanglante persécution qui s'éleva dans la dix-neuvième année du règne de Dioclétien
(3o3 de J.-C.), et plus tard eUe aurait reçu la palme du martyre.
Au même jour, on fait mention de suinte yd/ temiu, vierge et martyre, fille de Dioclétien et de
sainte Serena. Voici ce qu'on lit au sujet de cette sainte dans les Æcturiu du martyrologe
d'Usuard : teniiu? cùp/'uis et murtyrfs, //Vire sunctu? .S'erenu? et Dioc/etiuni imperutoris. Guu? per
àeutum Ciriucum (sic) u demonio iièerutu et èuptisutu, u Cu/erio Æfuarimino (sic), feutre suo, post
mortem putris, ûnperunte, murtyrio coronutu est.
Nous apprenons par ce texte qu'Artemia fut convertie et baptisée par saint Gyriaque et
qu elle souffrit le martyre, après la mort de son père, par ordre de Galère Maximien , qui est
qualifié ici de frère d Artemia, parce qu il avait été adopté par Dioclétien, dont il était devenu
le gendre par son mariage avec Galeria Valeria, bile de ce prince, qu'il avait épousée en f an
292 de J.-G. Il y a ici un anachronisme évident. Dioclétien ne mourut à Salone qu en 3i3,
tandis que Galère Maximien était déjà, mort deux ans auparavant, en 3 i 1.
Les actes de sainte Susanne et ceux du pape saint Marcel semblent être les documents les
plus anciens que nous possédions, qui donnent à sainte Serena le titre d impératrice et la qua-
lification de femme de Dioclétien. Ce serait de ces actes que les auteurs des anciens martyro-
loges auraient tiré ce qu'ils disent de sainte Serena et de sa bile, sainte Artemia. Malheureuse-
' Steph. Baiuz., net Lactant. & Mornes Pc?*- - De Pc7',s'ec2C., xv.
.sec?u., p. 296, ed. Lengiet Dufresnoy.
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
qu'une seule femme; les érudits s'accordent tous à cet égard D'après Lactance% le nom de
cette princesse aurait été Pn'sco. On ne possède aucune médaille à l'effigie et au nom de Prisca ;
son nom ne paraît pas non plus dans aucun monument épigraphique; on n'a aucun rensei-
gnement particulier sur cette princesse ; Lactance, enfin, est le seul auteur qui en parle; encore
ne la désigne-t-il par son nom propre qu'une seule fois et dans un seul endroit de son livre de
la Afort des Persécuteurs.
Cependant, il existe d'autres documents auxquels on n a accordé jusqu'ici que peu ou point
d'attention, faute d'en avoir bien apprécié la valeur.
Au 16 août, le martyrologe d'Usuard, d'accord avec celui d'Adon, fait mention de suinte .Se-
reuu, qualifiée de femme de l'empereur Dioclétien. Viomu? suuctæ 6'ereuu? turoris quondum Dioc/e-
tûuu ^dtuyusd. Plus loin, on lit dans les ^ducturiu ; jRomce, deposdio sunctu? Aerenre imperutricis,
teroris Dyoc/edum (sic) ûupc/YUo?is', yuæ cdristùuu's, suo in teuipore, mu/tum ut dis /lut, et uudtrs
c/u istiunis vitum isturn pro/onyuuit ne ptmirentur.
7tom^c,pussio sunctu? tSercnce murtyris, uamris quondu/nDioc/ciiuniÆyusti.
D'après ces textes, S'erenu aurait été le nom delà femme de Dioclétien; elle aurait rendu
de grands services aux chrétiens, aurait sauvé la vie à un grand nombre d'entre eux, pendant
la sanglante persécution qui s'éleva dans la dix-neuvième année du règne de Dioclétien
(3o3 de J.-C.), et plus tard eUe aurait reçu la palme du martyre.
Au même jour, on fait mention de suinte yd/ temiu, vierge et martyre, fille de Dioclétien et de
sainte Serena. Voici ce qu'on lit au sujet de cette sainte dans les Æcturiu du martyrologe
d'Usuard : teniiu? cùp/'uis et murtyrfs, //Vire sunctu? .S'erenu? et Dioc/etiuni imperutoris. Guu? per
àeutum Ciriucum (sic) u demonio iièerutu et èuptisutu, u Cu/erio Æfuarimino (sic), feutre suo, post
mortem putris, ûnperunte, murtyrio coronutu est.
Nous apprenons par ce texte qu'Artemia fut convertie et baptisée par saint Gyriaque et
qu elle souffrit le martyre, après la mort de son père, par ordre de Galère Maximien , qui est
qualifié ici de frère d Artemia, parce qu il avait été adopté par Dioclétien, dont il était devenu
le gendre par son mariage avec Galeria Valeria, bile de ce prince, qu'il avait épousée en f an
292 de J.-G. Il y a ici un anachronisme évident. Dioclétien ne mourut à Salone qu en 3i3,
tandis que Galère Maximien était déjà, mort deux ans auparavant, en 3 i 1.
Les actes de sainte Susanne et ceux du pape saint Marcel semblent être les documents les
plus anciens que nous possédions, qui donnent à sainte Serena le titre d impératrice et la qua-
lification de femme de Dioclétien. Ce serait de ces actes que les auteurs des anciens martyro-
loges auraient tiré ce qu'ils disent de sainte Serena et de sa bile, sainte Artemia. Malheureuse-
' Steph. Baiuz., net Lactant. & Mornes Pc?*- - De Pc7',s'ec2C., xv.
.sec?u., p. 296, ed. Lengiet Dufresnoy.