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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,2): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : ivoires, miniature, émaux — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0018
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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

une Bible à l'endroit que je viens de citer; et peut-être en trouverais-je une preuve quel-
conque en ce que la Nam ^'rmr qui annonce l'assistance du ciel devient ici une main gauche,
tandis qu'elle est constamment re-
présentée par une main droite chez
les artistes intelligents Le minia-
teur qui avait le livre des Rois
devait être choisi tout particulière-
ment pour cette tâche dans son mo-
nastère, et celui qui le copiait, par
hypothèse, ne se sera pas aperçu
qu'il renversait le dessin du modèle.
Avouons cependant que le prince tient
l'épée de sa main droite, ce qui ne
laisse pas que de faire difficulté con-
tre mon système. En somme, sauf
cette inexactitude, ce semble pouvoir
être pris comme un ponsif saxon qu'un imitateur a transféré sur son vélin, sans se douter
qu'il retraçait l'original à l'envers. Après quoi, notre malavisé n'avait plus qu'à s'approprier
la composition par l'inscription qu'il traçait au-dessus pour nous transporter dans l'histoire
de la Grande-Bretagne b Ce que j'en dis, demeure sujet à caution; mais cette curiosité
méritait d'être reproduite, pour valoir autant que de raison. Mes soupçons contre l'hahileté
du peintre pourraient être confirmés encore par l'espèce de vers léonin qu'il a prétendu
faire courir sur l'ensemble et qui ne réussit pas à devenir un hexamètre, matgré la bonne
intention probable de l'auteur.
Quoi qu'il en soit, c'était une opportunité intéressante pour comparer deux petits tableaux
d'arts différents et venus presque à la même époque des deux bouts de la chrétienté d'a-
lors. A Jérusalem, c'était un artiste byzantin au service d'une cour latine ; en Angleterre,
un moine saxon qui ne puisait que dans son entourage. Quelle que fût la véritable pensée
motrice de part et d'autre, les sujets d'exécution étaient au moins semblables, s'ils n'étaient
entièrement identiques (comme je le suppose). Le miniateur saxon avait un peu plus d'es-
pace, j'en conviens, mais il s'en tire d'une façon beaucoup plus grandiose que ne le fait
son émule en Palestine. Le manuscrit de Mélisende, à Jérusalem, a son texte en langue
latine, mais il ne paraît pas douteux qu'ivoires et miniatures soient de main orientale et
probablement grecque. Du moins le tout s'exécutait sur des modèles empruntés à l'Orient
sans contredit.
Au cinquième médaillon, David est devenu roi sur tout le peuple d'Israël. Aussi porte-t-il
la couronne; et nous le voyons prosterné devant un autel, pendant qu'un ange armé du
glaive obéit à la r/àwc qui semble diriger ses coups. Le prophète Gad vient trouver le
prince, comme lui annonçant qu'il a trouvé grâce devant Dieu. C'est ce que raconte le cha-
pitre XXIV du 11° Livre des Rois. Une contagion a frappé le peuple. David s'écrie : « C'est
moi qui ai péché; H et Gad lui ordonne d'élever un autel sur l'aire du Jébuséen Areuna b
1. Cf. Caractéristiques des Saiuts, p. 533-536. un bon modèle dont il pût être tiré parti pour ia circons-
2. Dans ie précédent volume des MnweaMæ Neiawges, à tance. On dénaturait alors quelque peu i'originai pour l'ap-
propos de miniatures impériaies, j'ai fait remarquer deux proprier au nouveau sujet.
ou trois fois que les peintres monastiques sembient avoir eu 3. Ii est nommé Oman dans le lie livre des Paralipomènes
l'esprit de s'éviter une composition quand ils rencontraient (ch.HI,l),etsonaire fut comprise dans le temple de Salomon.

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