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ORNEMENT ÉPISCOPAL D'EICHSTÆDT.

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en perles, à la manière d'une étoile d'Eichstædt encore, qui a paru dans la P" série de nos
ÆdJtmÿM (t. II, pi. XVII). Les deux disques qui représentent saint Boniface et saint Willi-
bald ' sont des épaulières rattachant la partie postérieure du superhuméral à celle qui pend
sur la poitrine. Gela fut d'abord un ornement byzantin , comme l'a fait observer mon
ancien collaborateur à propos d'une étoffe d'Eichstædt^; et les AA. m'ont
donné lieu d'en dire quelques mots ^ à l'occasion du et des insigmes de l'épiscopat.
Mais, dans ce dernier ouvragée, je contestais aux évêques de Metz le droit de porter cette
marque distinctive; en quoi je me suis trompé, à ce qu'il paraît. Car, tandis que j'exprimais
mon doute, M. Ch. Abel publiait à Metz un mémoire .wr /<? porA par As
de ce siège. Il y fait voir que les sceaux des chartes ecclésiastiques montrent plu-
sieurs pontifes messins avec le paVAm ou le superhuméral, en quoi il y a des textes aussi
pour diverses concessions papales bien assurées *. Quant au pallium proprement dit, nous
l'avons aperçu dans le Sacramentaire de Drog*on (ci-dessus p. 117); et là, comme on le voit
pendre librement derrière le dos de celui qui consacre le saint chrême, on ne peut
gmère le confondre avec la croix de chasuble comme il est arrivé plus d'une fois cependant^
Il y aurait donc là encore une preuve de plus en faveur de Metz, puisque le manuscrit est
admis partout le monde (si je ne me trompe) pour avoir été destiné à un Ris de Charlemagne.
A vrai dire, le paJ/Au?? dans l'Ëg'Use latine semble bien avoir été d'abord un signe de
faveur que le pape envoyait à des évêques qu'il voulait honorer d'une façon particulière.
Conséquemment, les archevêques le reçurent tous en témoignage de leur communion
avec le saint-siège; et furent même obligés de demander cet insigne après leur élection,
aRn que la hiérarchie ecclésiastique se rattachât sans cesse d'une manière évidente par l'ap-
probation directe des métropolitains obtenue de Rome h Cet usage une fois reconnu et la
forme du pa/A/m une fois Rxée, certains sièges qui n'étaient pas archiépiscopaux semblaient
déroger presque injurieusement au droit commun en acceptant le privilégie d'un ornement
qui emportait presque toujours exemption héréditaire. Aussi réclama-t-on plus d'une fois à
la métropole en ces circonstances, caries archevêques tenaient naturellement un peu moins
à l'exaltation du pouvoir papal qu'au maintien du leur.
On s'expliquerait ainsi pourquoi des chaires épiscopales anciennement gratiRées de dis-
tinctions honoriRques (soit personnelles à quelqu'un de leurs titulaires, soit transmissibles)
auront eu soin de garder l'ancienne forme du pa//ûu?7 qui n'était plus signe ordinaire d'ar-
chiépiscopat. Elles pourvoyaient de cette façon à la preuve d'antiquité, sans encourir le
péril de blesser trop vivement la métropole qui eût aimé à tenir ses attributs pour incommu-
nicables aux simples évêques.
Cette origine du superhuméral me semble au moins n'être pas dépourvue de probabilité.

1. Saint Willibald est ie fondateur du siège d'Eichstædt;
et comme Anglais, même de race royale, on iui donne les trois
léopards (Cf. Caractéristiques des SS., p. 402, sv.). Quant à
saint Boniface, primat de la Germanie, et qui avait institué
le siège d'Eichstædt, il reçoit ici par effet rétroactif la roue
de saint Willigise, blason mayengais.
A Eichstædt, saint Willibald était représenté aussi (en
vertu de la même fiction) avec l'ornement que retrace notre
page 184. Cf. AA. SS. M., t. Il, p. 801.
2. Mélanges d'archéologie, P° série, t. Il, p. 286.
3. Pages 373-376, et 660.
4. Cf. J. Garnier, DtsserMto de ustt palHi (éd. Eug. de

Rozière, p. 349-381). —Pertsch, DepaMt'o; Helmstad., 1784.
Au fond, l'église de Metz, surtout à l'époque carlovin-
gienne, reçut diverses distinctions qui égalèrent parfois ses
évêques à des especes de primats pour tout l'empire latin;
et si ces prérogatives étaient autorisées par le Saint-Siège,
comme il semble, un signe extérieur pouvait bien les mani-
fester sans en établir la consécration perpétuelle. Cf. Labbe,
ColM- CoKciMor-, t. VH1, p. 486; et V. De Buck, De eaemp-
%0Ke repMlarwm (1869), p. 67.
8. Cf. Caractéristiques des SS., p. 208, sv.
6. Cf. Paquot, ad Mo7(m. Eisfor. ss. imagàiKm, IV, 29 (Lo-
van. 1771, p. 861, sqq.).
 
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