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RÉSERVES EUCHARISTIQUES.

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donne à penser que le couvercle se visse sur la coupe, car je n'aperçois rien qui indique
soit charnière, soit patte quelconque (moraillons, tourets), soit fermeture à baïonnette (en
coulisse à engrenages), entre les deux parties d'un récipient suspendu par son sommet. Ce
que j'en dis toutefois est dans la' supposition d'un dessin parfaitement exact de la part de
mon ancien collaborateur, attendu que je trouve dans le arcMo/qyâyMe de
(Orfèvrerie, planche VI) un ciboire d'argent doré conservé aussi à Sens et qui
ressemble beaucoup au nôtre. Le galbe n'est pas identique de part et d'autre; les ornements
ont le même motif, mais ne sont pas traités de la même façon. Ils sont bien plus gras
et beaucoup plus sailiants chez le P. A. Martin, et n'y sentent guère le xvi° siècle, auquel l'at-
tribue M. l'abbé Corblet*. Mais il est difficile de croire que la similitude de ces deux gravures
ne soit pas l'effet d'un modèle unique interprété par deux dessinateurs. C'est donc le cas de
rappeler ce que dit le texte du non-seulement à cette occasion, mais dans le cha-
pitre V (^CM^MfCR .sur YoM ùwù'e) au sujet des procédés employés pour conserver l'Eucha-
ristie pendant le moyen âge, etc. On y trouvera quantité de détails importants surtout au
sujet du diocèse de Troyes, dont les archives sont si bien connues à M. d'Arbois de Jubain-
ville. Contentons-nous d'indiquer ces sources, au lieu de nous parer des plumes du paon q
comme ce ne laisse pas d'être encore pratiqué depuis les fabulistes qui pensaient bannir l'abus.
Quoi qu'il en soit, la planche de M. Gaussen montre une charnière, et celle du P. Arthur
ne nous offre ni cet appendice, ni celui qui devait lui correspondre du côté opposé.
M. l'abbé Corblet (1. cit., p. 435, sv.) cite un ciboire de Douai où la coupe est percée de
trois trous au-dessous de la gorge qui reçoit le couvercle;
et il y a lieu de supposer que cela servait à soutenir le vase
sans que son pied posât sur rien. Des crochets de métal
pouvaient s'y adapter et s'en dégager quand il était né-
cessaire. De la sorte, nul besoin que la charnière eût
un corrélatif opposé pour assujettir à demeure le cou-
vercle, puisque ce n'était point uniquement par le haut
que le vase était soutenu en l'air. La charnière du ciboire
subsiste encore dans quelques provinces de France, comme
par exemple chez les populations de la basse Loire. On
y tient même, sous prétexte d'utilité, parce que nous ne
manquons guère de trouver très-bonnes raisons à nos
habitudes; Virgile et saint Augustin l'ont fait observer
depuis longtemps.
Les curés de ce pays prétendent que le couvercle ainsi
rabattu lorsqu'on donne la communion, est extrêmement utile pour recevoir les parcelles
de l'hostie qui pourraient tomber à terre, et même pour obvier aux accidents qu'occasion-
nerait la maladresse du fidèle ou du prêtre. Mais ils ne réfléchissent peut-être pas autant à
la difficulté de purifier les nombreux interstices que forme une charnière avec sa goupille.
Comme exemple d'autres réserves qui ont pu se suspendre aussi, car on en trouve qui
sont garnies d'une pomme ou d'un anneau à leur sommet donnons la forme de ces petites
1. Cf. Revue de l'art chrétien, t. II, p. 433. pant le lien qui la tenait suspendue; en sorte que le corps
2. En 1213, les cvêques du Languedoc reprochent au vi- de Notre-Seigneur fut jeté sur le pavé du sanctuaire,
comte de Béarn les excès commis par ses rowliers qui ont 3. Je ne veux pas prétendre cependant que leur suspen-
fait tomber à terre une réserve du Saint-Sacrement, en cou- sion ne fût pas effectuée au moyen d'un plateau comme
 
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