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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,2): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : ivoires, miniature, émaux — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0244
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CHRISMES

La petite custode émaillée qui terminait l'article précédent (p. 220), nous montre sur un
même monument deux formes du nom de Jésus, abrégé : celle qui appartient à l'époque
gréco-romaine et qui s'exprime en effet par deux lettres grecques, si ce n'est par quatre; et
l'autre qui a comme supplanté la première dans les temps modernes. Cette dernière, quoi
qu'on en dise parfois, est bien grecque aussi dans son origine; et persiste à peu près à
l'être, quoique l'S finale ait pris la forme latine. Les deux petits médaillons qui accom-
pagnent la Sainte-Face de Laon (p. 204) et qui ne manquent presque jamais en pareil cas
dans les peintures ou sculptures chrétiennes venues des contrées orientales, signifient très-
clairement JÉsus-CHRIST. Les Grecs n'y mettent que la première et la dernière lettre de
chaque mot. Nous qui leur empruntions des caractères étrangers, nous avons composé ces
abréviations avec les deux premières lettres du mot et la dernière. C'est ainsi qu'on les
voit (sauf les S latines) dans le cylindre développé de la custode limousine communiquée au
P. A. Martin par M. Dumoutet. En caractères grecs, ce serait ÏHC XPG (ou même IC XC);
chez nous ce devient 1HS XPS, au moyen âge.
Voici l'ancienne forme, d'après un monument de Marseille (si je ne me trompe) On y


voit les colombes dont nous parlions, il n'y a qu'un instant (p. 213). Je soupçonnerais que la
couronne ne ressemble pas si fort, dans l'original, à une couronne d'épines, ou à des mailles
de métal; surtout s'il s'agit vraiment du musée de Marseille^ où il me semble avoir vu
l'original vers 1850. En tout cas, c'est bien à peu près (sauf l'A et l'to) ce que l'on entend par
le C/ifAme sur lequel il a été publié tant de dissertations plus ou moins déci-
sives, que ce serait abusif d'y revenir après les travaux où notre siècle (avec MM. J.-B. de
Rossi et Edm. Le Blant) a fini par introduire un élément chronologique ^ dans ces notations
que l'on entassait jusqu'à présent tout à son aise, sans rien conclure de précis.
Le frag'inent de tombeau qui suit (p. 222, A) appartient au musée d'Arles et semble être de

1. Cf. Revue de l'art chrétien, t. !I, p. 4H6-463. — Millin,
Voyage dans les dëparlemewts du midi..., pl. Lvi, 6. — Gri-
mouard de Saint-Laurent, Guide de i'ari cArëiiew, t. II,
p. 120.
2. Cependant je crois le retrouver à peu près tel quel dans
les Jnso'ipMoMs du'eliemies de la Gaule antérieures au VIIR siècle,
réunies et awwofëes par IM. Ædm. Le Ælaul; t. II, pi. 73, n°438.
3 Cf. Edm. Le Blant, Juscriplious ciirëiiemies de la Gaule...,

t. I, p. X1I-X1V; et Reuue arcitë&iogigue, juin 1869, p. 437,
svv. — Etc., etc.
Je ne suis pas fâché de faire voir, sur des monuments an-
ciens, la colombe comme figure des âmes chrétiennes qui font
cortège à Notre-Seigneur. On va retrouver encore ce sym-
bole sous l'inscription suivante (p. 222, A). N'y songeait-on pas
à ces paroles du Cantique des Cantiques (1, 2)? K Oleum
effusum nomen tuum, ideo adolescentulæ dilexerunt te. H
 
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