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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,2): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : ivoires, miniature, émaux — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0247
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224

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

Matthieu) sont témoins oculaires des faits qu'ils racontent et disciples immédiats (apôtres)
du Sauveur. Les deux autres, quoique admis parmi les écrivains canoniques, ne nous

A


transmettent qu'un témoignage de seconde main'. Pour cette armoire dressée comme objet
de vénération (p. 224, A), elle n'est pas sans analogues sur les pierres sépulcrales des Juifs
H


pour signifier les livres de l'Ancien Testament (I Mach. XII, 9), et d,ans les livres de droit
comme indication des lois impériales. Cf. Mélanges, HP série, t. I, p. 80, sv.
Quant à notre objet principal, le chrisme nouveau tracé au fronton de cette armoire
sacrée, le souvenir du X primitif y subsiste encore absolument pour ceux qui savent le recon-
naître et en suivre les modifications depuis son origine. Mais il n'est pas clair, à vrai dire;
et le P commence à n'avoir plus de signification, détaché qu'il est de la véritable lettre ini-

!. La belle merveille, cela étant, que cette espece de dé-
couverte des trois érawgites synopti^Mos pour laquelle certains
protestants contemporains accepteraient volontiers un bre-
vet d'invention! N'était-ce donc pas chose universellement
connue depuis les temps apostoliques, que saint Jean avait
écrit après tous les autres et pour répondre à des nécessités
nouvelles amenées par la gnose mécréante ? Jusqu'à lui les
grands faits évangéliques, avec leurs conséquences les plus
évidentes, suffisaient au besoin général de croyants simples
et droits. Quand la finesse et les théories captieuses vou-
lurent pénétrer dans l'Église, il fallut insister sur des points
jusque-là mis hors de doute; et c'est ce qui donne au qua-
trième évangile un aspect tout spécialement dogmatique.

Mais c'est toujours un témoin immédiat qui porto la parole
aussi bien que chez saint Matthieu. On nous donne vraiment
comme nouvelles trop de choses anciennes.
Quant à saint Marc et saint Luc, qu'ils se réclament du
témoignage de saint Pierre et de la sainte Vierge, ou de la
révélation faite à saint Paul, ils ne laissent point que de suivre
pas à pas saint Matthieu. 11 serait donc aisé de comprendre
pourquoi, dans notre bas-relief, ces deux évangélistes secon-
daires sont représentés comme se consultant l'un l'autre,
afin de s'entendre sur ce qu'ils ajouteront ou retrancheront
au texte primitif qui était le seul jusqu'à eux. Cf. Mélanges
d'archéologie, HP série, t. J, p. 44, svv. (Canons des évan-
gélistes). Encore du vieux, qu'on fait mine d'inventer.
 
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