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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,3): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : décoration d'églises — Paris, 1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.33622#0113
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SAHCOPHAGES^

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Les deux colonnes ci-jointes sous ies iettres G D (p. 82), sont reg'ardées à Saint-Maximin de
Provence comme ayant appartenu au tombeau cie sainte Macieleine. Je ne m'y oppose pas ; ce
cjui est certain, cMst cjue pareil sujet ne porte pas trace évidente (ii s'en faut) d'avoir été
destiné à aucun cies personnag'es ciont parle rÉvangâle. Marseiiie, comme Arles, pouvait
recevoircidtaiie ou cie Grèce cies produits tout tàbriqués C{ui entraient cians les mag*asins du
spéculateur en marbrerie, et ensortaient suivant iafortune, bintention ou le g'oüt de l'acqué-
reur. Qui peut dire, clu reste, combien cie fois un travaii de sculpture a cbangé cle clestina-
tion? Les antic^uaires ont souvent rencontré un tombeau applic^ué à i'usag'e cle cuve, ou
converti en aug*e. A plus forte raison, un sépulcre aura-t-ilchang'é de maître, surtout cjuand
ii chang'eait cle lieu, comme semble favoir fait plus cbun tombeau conservé aujourcbbui à
Saint-Maximin.
Nous avons à diverses fois parlé clu double sens c[u'avaient les venclang'es, même sur cles
tombes; sans compter ce C{ue présentait de gracieux pour i'ceii un tel motif employé comme
simple ornement.
Le P. Artb. Martin n'avait dessiné cjue ces détaiis du tombeau attribué à sainte Macle-
teine; jug'eant sans cloute que le reste ëtait beaucoup trop fruste pour prêter à reproduction
utile. Qui voudra connaître l'ensemble, tel qu'on ie voit aujourcl'hui, peut recourir ài'ouvrage
de M. l'abbé Faillon, Nzo' cn (t. I, p. 461). L'au-
teur cle cette compilation y a même réuni d'autres monuments pour servir à restituer ce
que le sien avait d'obscur; car on attribue à la dévotion cles pèlerins l'état pitoyable oü se
trouve aujourd'hui ce pauvre sarcophag'e dont la matière semble avoir favorisé l'insuppor-
table dévotion cles gens Cjui ne croyaient pas pouvoir revenir convenablement d'un pèieri-
nag'e sans avoir avancé 1a clestruction cles bas-reliefs.
Quant à clire que ç'ait été l'ancien sépulcre cie sainte Madeleine, ii y faucirait un peu de
contiance; attendu le délaut de tout sujet relatif à i'histoire cle ia sainte pénitente. On nous
assure, ii est vrai (mais en vertu de quoi?), que c'était i'objet cl'une frise entièrement dis-
parue aujourcl'hui. Je ne veux pas afbrmer que ce soit impossibie, mais les frises cle tom-
beau étaient communément réservées pour cle simples accessoires.

Passons à un autre fragment qui ne nous écarte pas de 8aint-Maximin (Gf. tigure E, p. 84).
M. l'abbé Faillon^ ie désig'ne comme sépulcre du premier évêc^ue cl'Aix, tout en nous
apprenant cj^u'on le nomme tombeau de sainte Marcelie clepuis le xnF siècle. Malgré les
explications chrétiennes Cju'on donne aux bas-reiiefs, il n'est pas extrêmementcertain Cju'on
ne puisse y lire un sujet profane. Je sais bien que ces canneiures onclées, strigiles comme
on dit, passent pour être propres à la sculpture cbrétienne clans les sarcopbages. On a
même proposé d'y voir quelqueemblème cle bain, faisant adusion au baptême; ou encore un
souvenir de palestre, commepour clire que la vie clutidèie cloit être une iutte(Job, vn, i). Ges
aperçusne semblent pasconvaincants. II parait beaucoup pius simple cl'y chercherun moyen
de climinuer les frais, en réduisant la représentation générale à quelques groupes cle hgures
séparées par des panneaux ornementés le moins possible. La composition était facilitée
d'autant, et le simple praticien y avait plus cl'espace à remplir que 1e statuaire. Ge dernier

i. Cf. Monuments inédits sur... sainte Madeieine, t. I, p. 437, svv.
 
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