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MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.
Si je ne m'abuse beaucoup, la tête FF appartient au médaiüon central du sarcopbag*e R (ci-
dessus, p. 93). Les autres peuvent provenir de bas-reliefs que je n'ai point pubiiés, et je ne
vois pas qu'd importe beaucotq^ d'en rechercher une ou deux parmi ies scrdptures qui ont
passé sous ies yeux du lecteur dans cette excursion sommaire sur ies e/Gcc;???^^ provençaux
ou bordeiais.
Queique réputation que nos e/cc/?<2???^ (aliscans, c<2???^o/ c/y^//, etc.) aient conservée ou re-
trouvée dans les poëmes et les histoires du moyen âg'e, on ne peut gmère admettre que l'art
des scuiptures sépulcraies ait duré chez nous autant que derrière le rempart des Aipes.
Quand, dès le m° siècle^ le Rhin eut été franchi au nord et à l'ouest de ia Gaule, quand nos
provinces furent parcourues à plusieurs reprises par les dévastateurs g'ermaniques; puis ies
rives de ia Garonne et du Rbône occupées tout de
bon par les Francs, les Rurgxmdes, les Visig*oths
et ies Ostrog'oths qui se ies disputaient entre eux;
ia subversion des grandes fortunes chez les an-
ciennes famiiies, et les g'oùts tout miiitaires des nou-
veaux dominateurs, n'avaient pas de quoi encou-
rager nos artistes. Mais, lorsque trois ou quatre
cents ans d'interruption eurentiicencié sans retour
ies ateliers même de ia décadence, ii faliut que nos
aïeux recherchassent la piste des procédés quasi
perdus. Totdouse, qui fut queique tempsun centre
où pouvaient ahsoiument se conserver certaines
traditions de l'art, ne montre g'uère ati ix° siècie et
au x° que ia tig'ure humaine s'y exécutàt 'sans beau-
coup de maiadresse. Ge dut être bien pis dans des
viiles moins favorisées par la présence de princes
puissants qui entretenaient du moins autour d'eux
l'amour du iuxe, à défaut de bon g'oùt. Aussi, vers
le siècle, rencontre-t-on des pierres sépuicraies
exécutées par de simpies maçons, même en des
contrées qui avaient vu jadis une tout autre déco-
ration des tombeaux. La Provence et saint Maxi-
min en particulier produisent vers ie v° siècie, par exempie, et à plus forte raison au ix°,
des curiosités étrang'es en fait de barbarie. On dirait que ia scuipture y est désormais tout
entière aux mains des g*raveurs de iettres. Le beau recueii des 7??^c?*/^//c??y c^?V//c?u?cy & /<2
Gc;M/c, publié par M. E. Le Riant, en peut donner des échantilions çà et ià. Quand ii s'agdt de
quelque tracé dont le patron servait assez fréquemment, le lapicide s'en tirait à la rigmeur ;
et cependant i'aiphabetlui-même ne laisse pas que d'être fort rudoyé, rnais ia hg'ure humaine
arrive à des poses si maiadroites, et à des contours teiiement étrang'ers au rnodèle vivant,
qu'un sauvage ferait presque aussi bien sur l'écorce avec une pointe de siiex. Donnons-en
quelque idée, touten nous référant à une autre pierre sépuicraie donnée dans un articie sur
ie chrisme (t. II, p. 230), et qui ressembie d'assez près à notre g*ravure GG. J'ig*nore si toutes
dcux proviennent du même endroit, rnais i'écoie de l'ig*norance peut avoir couvert une
grande étendue de terrain, sans que l'analogde de ses productions puisse faire conclure
au voisinag*e des résultats. L'artisan se débarrasse des bras, ce qui abrég*e d'autant sa peine;
MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.
Si je ne m'abuse beaucoup, la tête FF appartient au médaiüon central du sarcopbag*e R (ci-
dessus, p. 93). Les autres peuvent provenir de bas-reliefs que je n'ai point pubiiés, et je ne
vois pas qu'd importe beaucotq^ d'en rechercher une ou deux parmi ies scrdptures qui ont
passé sous ies yeux du lecteur dans cette excursion sommaire sur ies e/Gcc;???^^ provençaux
ou bordeiais.
Queique réputation que nos e/cc/?<2???^ (aliscans, c<2???^o/ c/y^//, etc.) aient conservée ou re-
trouvée dans les poëmes et les histoires du moyen âg'e, on ne peut gmère admettre que l'art
des scuiptures sépulcraies ait duré chez nous autant que derrière le rempart des Aipes.
Quand, dès le m° siècle^ le Rhin eut été franchi au nord et à l'ouest de ia Gaule, quand nos
provinces furent parcourues à plusieurs reprises par les dévastateurs g'ermaniques; puis ies
rives de ia Garonne et du Rbône occupées tout de
bon par les Francs, les Rurgxmdes, les Visig*oths
et ies Ostrog'oths qui se ies disputaient entre eux;
ia subversion des grandes fortunes chez les an-
ciennes famiiies, et les g'oùts tout miiitaires des nou-
veaux dominateurs, n'avaient pas de quoi encou-
rager nos artistes. Mais, lorsque trois ou quatre
cents ans d'interruption eurentiicencié sans retour
ies ateliers même de ia décadence, ii faliut que nos
aïeux recherchassent la piste des procédés quasi
perdus. Totdouse, qui fut queique tempsun centre
où pouvaient ahsoiument se conserver certaines
traditions de l'art, ne montre g'uère ati ix° siècie et
au x° que ia tig'ure humaine s'y exécutàt 'sans beau-
coup de maiadresse. Ge dut être bien pis dans des
viiles moins favorisées par la présence de princes
puissants qui entretenaient du moins autour d'eux
l'amour du iuxe, à défaut de bon g'oùt. Aussi, vers
le siècle, rencontre-t-on des pierres sépuicraies
exécutées par de simpies maçons, même en des
contrées qui avaient vu jadis une tout autre déco-
ration des tombeaux. La Provence et saint Maxi-
min en particulier produisent vers ie v° siècie, par exempie, et à plus forte raison au ix°,
des curiosités étrang'es en fait de barbarie. On dirait que ia scuipture y est désormais tout
entière aux mains des g*raveurs de iettres. Le beau recueii des 7??^c?*/^//c??y c^?V//c?u?cy & /<2
Gc;M/c, publié par M. E. Le Riant, en peut donner des échantilions çà et ià. Quand ii s'agdt de
quelque tracé dont le patron servait assez fréquemment, le lapicide s'en tirait à la rigmeur ;
et cependant i'aiphabetlui-même ne laisse pas que d'être fort rudoyé, rnais ia hg'ure humaine
arrive à des poses si maiadroites, et à des contours teiiement étrang'ers au rnodèle vivant,
qu'un sauvage ferait presque aussi bien sur l'écorce avec une pointe de siiex. Donnons-en
quelque idée, touten nous référant à une autre pierre sépuicraie donnée dans un articie sur
ie chrisme (t. II, p. 230), et qui ressembie d'assez près à notre g*ravure GG. J'ig*nore si toutes
dcux proviennent du même endroit, rnais i'écoie de l'ig*norance peut avoir couvert une
grande étendue de terrain, sans que l'analogde de ses productions puisse faire conclure
au voisinag*e des résultats. L'artisan se débarrasse des bras, ce qui abrég*e d'autant sa peine;