SARCOPHAGES.
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la tête conserve quelque fig*ure humaine g'râce aux deux yeux, au nez et à la bouche. On
ohtient une espèce de contour des visag^es qui peut se voir dans les œuvres du Gréateur, la
chevelure accuse des masses possibles dans un parti donné de modes qui ne seraient pas
plus absurdes que d'autres. Mais que dire des oreihes?Quant aux formes du torse, elles
annoncent si peu de prétention en fait d'anatomie, qu'on aime à croire un stratagAme de
retour systématique vers l'époque des Nrrmèy ou statues en g°aînes. Les fioritures en demi-
tour de compas sont en outre toute la ressource que notre artiste trouve dans son répertoire
d'ornementation.
Tout ne tomhait cependant pas à de si tristes degrés au-dessous de zéro. Je crois que c'est
Toulouse qui nous vaut cet Adam et cette Eve gravés sous la cote HH. Là, après tout, arbre,
gens et reptile s'éloignent moins de ce que nous sommes hahitués à désigner par ces noms.
HH
Puis nous avons de la statuaire sous les yeux, non sans honnes intentions d'anatomie et de
modelé. Ily a là encore du métier, quelque transmission de procédés utiies; et si métier
n'est pas arp c'en est un support presque indispensahle. J'y crois voir un reste de l'art an-
cien un peu déchu. Mais c'est hien autre chose au v" siècle ou vf en Provence avec la sainte
Vierge gravéesurle marbre*, et dontvoicil'analogue dans une représentation d'Ahraham
prêt à immoler son tils (p. 101). Si l'on en était là dès avant la chute de l'empire romain,
dans des provinces qui avaient connu toutes les splendeurs de l'art, on peutimaginer ce qui
dut être produit cinq cents ans plus tard par des tailieurs de picrre s'efforçant d'atteindre
la sculpture après n'avoir travaillé que pour 1a hâtisse.
Un peu d'ornementation leur était encore exécutahle au moyen de tâtonnements et d'es-
sais nomhreux; maisia hgurehumaine offre hien d'autres difficultés, surtout quand ii s'agit
de l'exprimer en relief, si peu qu'on lui donne de saillie.
On comprend donc sans peine que les pauvres essais du vm° siècle et du ix', dont il se
1. Ce monumengdessiné par ie P. Martin pourles Ragm- d'Abraham que l'on va voir tout à l'heure et Daniel entre
(p. 36 et238) avec des yeux trop effarcs pcut-ètre, a les iions que j'ai donné dans ies SS.,
été publié depuis par M. Ed. Le Blant, t. H, p. 72 (n° 433). p. 507. Ces trois sculptures, si cela peut s'appeler ainsi,
Le même auteur indique aussi (Ibid., p. 279) lesacritice semblentouvragedemêmemain.
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la tête conserve quelque fig*ure humaine g'râce aux deux yeux, au nez et à la bouche. On
ohtient une espèce de contour des visag^es qui peut se voir dans les œuvres du Gréateur, la
chevelure accuse des masses possibles dans un parti donné de modes qui ne seraient pas
plus absurdes que d'autres. Mais que dire des oreihes?Quant aux formes du torse, elles
annoncent si peu de prétention en fait d'anatomie, qu'on aime à croire un stratagAme de
retour systématique vers l'époque des Nrrmèy ou statues en g°aînes. Les fioritures en demi-
tour de compas sont en outre toute la ressource que notre artiste trouve dans son répertoire
d'ornementation.
Tout ne tomhait cependant pas à de si tristes degrés au-dessous de zéro. Je crois que c'est
Toulouse qui nous vaut cet Adam et cette Eve gravés sous la cote HH. Là, après tout, arbre,
gens et reptile s'éloignent moins de ce que nous sommes hahitués à désigner par ces noms.
HH
Puis nous avons de la statuaire sous les yeux, non sans honnes intentions d'anatomie et de
modelé. Ily a là encore du métier, quelque transmission de procédés utiies; et si métier
n'est pas arp c'en est un support presque indispensahle. J'y crois voir un reste de l'art an-
cien un peu déchu. Mais c'est hien autre chose au v" siècle ou vf en Provence avec la sainte
Vierge gravéesurle marbre*, et dontvoicil'analogue dans une représentation d'Ahraham
prêt à immoler son tils (p. 101). Si l'on en était là dès avant la chute de l'empire romain,
dans des provinces qui avaient connu toutes les splendeurs de l'art, on peutimaginer ce qui
dut être produit cinq cents ans plus tard par des tailieurs de picrre s'efforçant d'atteindre
la sculpture après n'avoir travaillé que pour 1a hâtisse.
Un peu d'ornementation leur était encore exécutahle au moyen de tâtonnements et d'es-
sais nomhreux; maisia hgurehumaine offre hien d'autres difficultés, surtout quand ii s'agit
de l'exprimer en relief, si peu qu'on lui donne de saillie.
On comprend donc sans peine que les pauvres essais du vm° siècle et du ix', dont il se
1. Ce monumengdessiné par ie P. Martin pourles Ragm- d'Abraham que l'on va voir tout à l'heure et Daniel entre
(p. 36 et238) avec des yeux trop effarcs pcut-ètre, a les iions que j'ai donné dans ies SS.,
été publié depuis par M. Ed. Le Blant, t. H, p. 72 (n° 433). p. 507. Ces trois sculptures, si cela peut s'appeler ainsi,
Le même auteur indique aussi (Ibid., p. 279) lesacritice semblentouvragedemêmemain.