Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
48

INTRODUCTION GÉNÉRALE

tation, c’est l’existence d’une tombe, unique jusqu’à présent, décou-
verte à Hiérakonpolis, dans la Haute-Égypte, et où l’on retrouve, déve-
loppés et amplifiés sur des peintures murales, les thèmes habituels
des poteries 1. Ce sont encore de grandes barques qui occupent la plus
grande partie des parois (sur l’une d’entre elles un homme manie le
gouvernail) ; dans l’espace laissé libre se déroulent des scènes de chasse
et de combat. D’après les céramiques trouvées dans le tombeau, on
peut établir approximativement la date de succession 63 ; nous sommes
donc bien près de la date de succession où s’établit la suture entre les
séries primitives et la première dynastie. Vraiment, il y a lieu de se
demander si l’on n’a pas le droit de considérer les peintures de la tombe
unique d’Hiérakonpolis comme une véritable imitation des scènes
qui décoreront les tombes pharaoniques, telles que nous les trouverons
sous l’Ancien Empire. Un détail apporte peut-être à ce point de vue une
indication bien précise. Dans l’angle inférieur il y a un petit homme,
debout, qui lève la main, brandissant une massue au-dessus de trois
minuscules personnages accroupis et liés. C’est la « caricature »
de la scène que nous avons rencontrée précédemment sur le pre-
mier monument égyptien examiné, la palette du roi Narmer 2. La
tombe d’Hiérakonpolis donnerait ainsi la traduction sauvage d’un
des thèmes les plus solennels et des plus immuables de l’art pharaonique.
On est tenté de voir aussi dans les peintures des barques, sur les pote-
ries, une représentation naïve des grands bateaux égyptiens, que les
indigènes de Haute-Égypte voyaient naviguer sur le fleuve pendant
la période de conquête de leur pays.
Il faut signaler encore quelques objets qui portent des dessins gra-
vés. Les exemples les plus typiques sont de grands couteaux en silex
avec manche en ivoire ou en or. L’un d’eux, au Musée du Caire, a la poig-
née recouverte d’une feuille d’or ornée de dessins3. Sur l’une des faces,
deux serpents sont entrelacés, et dans l’espace laissé libre dans les replis
de leurs corps, le dessinateur a disposé des motifs floraux, évidemment
par cette horreur du vide si bien connue chez tous les primitifs. Au
revers, c’est une procession d’animaux réels et fantastiques qui se
succèdent de bas en haut. Nous retrouverons plus tard des représen-
tations analogues sur des manches en ivoire.
1. Quibell, J.-E. et Green, F.-W., Hiérakonpolis. Londres, 1902, t. II, pl. LXXV-
LXXVIII.
2. Capart, J., les Débuts de l’Art en Égypte. Bruxelles, 1904, fig. 167, 168.
3. Quibell, J. E., Archaic Objects (Catalogue général du Musée du Caire). Le Caire,
1905, t. I, p. 237; Currelly, Ch.-T., Stone Implements. Le Caire, 1913, pl. XLVII.
 
Annotationen