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INTRODUCTION GÉNÉRALE
que différencie seulement la couronne, d’une part celle de la Haute-
Égypte, d’autre part celle de la Basse-Égypte. Il est bon de constater
que, dans le groupe, le roi vainqueur est coiffé aussi de la couronne de
Haute-Égypte, ce qui implique une suprématie de cette partie du
pays sur l’autre.
La stèle du roi Serpent1 nous apporte un exemple de la plus haute
perfection, unie à une extrême simplicité. Un léger encadrement suit
les limites de la pierre et fait ressortir le nom royal qui s’y trouve
gravé ; en effet tout le décor de la pierre érigée sur le tombeau du sou-
verain se borne à nous donner son nom principal. Les rois égyptiens,
à l’époque classique, avaient cinq noms correspondant à des titulatures
différentes : le plus important, celui que l’on trouve ici, est appelé le
nom d’Horus. Un faucon, l’oiseau sacré d’Horus, est perché à la partie
supérieure d’un rectangle dans lequel s’inscrit le nom même du roi.
La partie inférieure du rectangle 2 est occupée par un curieux assem-
blage de lignes horizontales et verticales, qui rappellent immédiate-
ment la disposition des murailles du tombeau royal de Négada. Mais
cette question sera reprise en détail plus loin.
Dans les ruines du temple d’Hiérakonpolis, on a trouvé un fragment
en granit, sans doute un montant de porte, qui reproduit plusieurs
fois le nom du roi Khasekhemoui de la IIe dynastie 3. On y reconnaît
la disposition générale qui vient d’être signalée, cependant avec une
différence : le rectangle n’est pas seulement surmonté du faucon, mais
de deux animaux représentant les deux parties de l’Égypte, le faucon
et l’animal encore indéterminé du dieu Seth. C’est une manière de
signifier que le roi réunit de nouveau sous son sceptre, après une période
de division, « les deux parts d’Horus et de Seth » comme disent fré-
quemment les textes. Le même roi Khasekhemoui (ou un de ses pré-
décesseurs appelé Khasekhem) est connu par deux statues trouvées
à Hiérakonpolis 4. Nous les retrouverons plus tard en étudiant les sta-
tues royales de l’Ancien Empire, mais nous pouvons constater, dès
maintenant, qu’elles présentent, malgré leurs mutilations, les carac-
téristiques fondamentales de la sculpture royale des dynasties sui-
vantes; n’était l’indication des inscriptions, il est vraisemblable que
les archéologues auraient hésité à les faire remonter à un âge aussi
lointain.
1. Capart, J., les Origines de la Civilisation égyptienne. Bruxelles, 1914, pl. X.
2. Architecture, pl. 4.
3. Quibell, J.-E., Hiérakonpolis. Part I, Londres, 1900, pl. II.
4. Id„ ibid., pl. XXXIX-XLI.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
que différencie seulement la couronne, d’une part celle de la Haute-
Égypte, d’autre part celle de la Basse-Égypte. Il est bon de constater
que, dans le groupe, le roi vainqueur est coiffé aussi de la couronne de
Haute-Égypte, ce qui implique une suprématie de cette partie du
pays sur l’autre.
La stèle du roi Serpent1 nous apporte un exemple de la plus haute
perfection, unie à une extrême simplicité. Un léger encadrement suit
les limites de la pierre et fait ressortir le nom royal qui s’y trouve
gravé ; en effet tout le décor de la pierre érigée sur le tombeau du sou-
verain se borne à nous donner son nom principal. Les rois égyptiens,
à l’époque classique, avaient cinq noms correspondant à des titulatures
différentes : le plus important, celui que l’on trouve ici, est appelé le
nom d’Horus. Un faucon, l’oiseau sacré d’Horus, est perché à la partie
supérieure d’un rectangle dans lequel s’inscrit le nom même du roi.
La partie inférieure du rectangle 2 est occupée par un curieux assem-
blage de lignes horizontales et verticales, qui rappellent immédiate-
ment la disposition des murailles du tombeau royal de Négada. Mais
cette question sera reprise en détail plus loin.
Dans les ruines du temple d’Hiérakonpolis, on a trouvé un fragment
en granit, sans doute un montant de porte, qui reproduit plusieurs
fois le nom du roi Khasekhemoui de la IIe dynastie 3. On y reconnaît
la disposition générale qui vient d’être signalée, cependant avec une
différence : le rectangle n’est pas seulement surmonté du faucon, mais
de deux animaux représentant les deux parties de l’Égypte, le faucon
et l’animal encore indéterminé du dieu Seth. C’est une manière de
signifier que le roi réunit de nouveau sous son sceptre, après une période
de division, « les deux parts d’Horus et de Seth » comme disent fré-
quemment les textes. Le même roi Khasekhemoui (ou un de ses pré-
décesseurs appelé Khasekhem) est connu par deux statues trouvées
à Hiérakonpolis 4. Nous les retrouverons plus tard en étudiant les sta-
tues royales de l’Ancien Empire, mais nous pouvons constater, dès
maintenant, qu’elles présentent, malgré leurs mutilations, les carac-
téristiques fondamentales de la sculpture royale des dynasties sui-
vantes; n’était l’indication des inscriptions, il est vraisemblable que
les archéologues auraient hésité à les faire remonter à un âge aussi
lointain.
1. Capart, J., les Origines de la Civilisation égyptienne. Bruxelles, 1914, pl. X.
2. Architecture, pl. 4.
3. Quibell, J.-E., Hiérakonpolis. Part I, Londres, 1900, pl. II.
4. Id„ ibid., pl. XXXIX-XLI.