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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1830 (Nr. 1-9)

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Numéro 9 (30 Décembre 1830)
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69 -- LA CARICATURE. - 70

cette question : — Est-ce que, chère amie, tu ne comptes pas bientôt
revoir Paris? Pour ma part, moi je préfère les Bouffes au beuglement
des plus belles vaches, et les galeries du Palais-Royal à la plus régu-
lière avenue. — Et toi?

— Pas moi, — dit la petite femme, qui adorait la campagne, même
au cœur de l’hiver, parce quelle adorait son mari comme au prin-
temps de l’amour.

— Ah ! c’est que, vois-tu, comme mes affaires m’obligent à faire un
voyage à Paris, si tu avais voulu profiter de l’occasion, nous ne serions
plus revenus prendre nos quartiers d’hiver dans tes catacombes cham-
pêtres-, mais, puisque tu y tiens tant, j’y reviendrai, et, en même
temps, je te rapporterai des nouvelles de chez toi.

— Ah! oui, c’est bien, mon petit Charles. Vois donc quel effet y a
produit ma disparition , et surtout reviens promptement m’en in-
truire.

L’artiste avait touché la corde sensible, car, au catalogue des pas-
sions légitimes figure aussi la curiosité. Son départ fut donc vu avec
plaisir par Amélie, qui décacheta avec plus de plaisir encore la pre-
mière lettre de son mari, laquelle était ainsi conçue :

« Femme adorable et que j’adore,

« Toujours prêt à satisfaire tes désirs, ma visite à ton ancien domi-
» cile a été ma première démarche à Paris; voici l’exact récit du ré-,
» sultat de cette heureuse idée :

» Me présentant au portier avec cette indifférence si intéressante
» dans notre position, je lui demande si madame de V** est chez elle?
» — Oh! non, répondit-il; mais montez, Monsieur est chez lui. (Juge
» de l’effet foudroyant de cette réponse.) — Comment ! Monsieur,
» dis-je, stupéfait!... — Oui, Monsieur. —Ah ! miséricorde... Est-ce
» que, par hasard... je croyais... on m’avait dit... — Qu’il était mort,
» n’est-il pas vrai? •— Oui, quelque chose dans ce genre-là... — Oh!
» mon Dieu ! tout le monde l’a cru aussi pendant trois jours entiers ;
» mais, fort heureusement, le quatrième on s’est aperçu que ce n’é-
» tait qu’une léthargie, et maintenant, Monsieur est en pleine conva-
» lescence.jSeulement, il est bien chagrin, parce que la fausse nouvelle
v de sa mort a tellement affligé son épouse qu’elle est partie, désespé-
» rée, on ne sait où. — Bah! vraiment? — Oui, monsieur. —Ah!
» la pauvre dame!... »

Et, depuis ce temps, M. de V**, qui a enfin retrouvé sa femme, va
partout vantant son terrible accès de douleur funéraire, et à chaque
nouvelle proposition d’établissement qu’on fait au jeune artiste, celui-
ci répond toujours qu’il n'a pas de goût pour le mariage.

Le comte Alex, de B.

Cr0qut0.

ÉTEXNNES. •

C’est bien une belle institution que celle qui fixe à heure et jour
dits la mesure de l’épanchement, et l’échange, le déplacement, le
transport d’une masse de cadeaux; mais, cette institution jadis sensée,
lorsque le premier jour de l’an était une occasion de tribut pour les
peuples envers les rois, est aujourd’hui dégénérée au profit des mar-
mots et des bonnes d’enfans. Trois époques distinctes composent chez

l’homme la vie des étrennes: l’enfance, qui en reçoit; l’adolescence,
qui, n’en reçoit ni n’en donne; la vieillesse qui en donne et n’en
accepte plus. Ici, comme partout, sont néanmoins des exceptions :
et ceux qui, par calcul, offrent toujours pour toujours recueillir,
et ceux que la fin de chaque décembre voit s’absenter pour nécessités an-
nuellement régulières. Sans discuter ici l’avantage ou le ridicule d’un
pareil usage, nous nous contenterons de citer quelques-unes des étren-
nes offertes celte année.—AM. deKergolay, une petite palme de martyr
en angélique.—A M. Villemain, une histoire d’Angleterre.—Au ma-
réchal Soult, un réveil-matin. — A M. Mérilhou, un chasseur tout
équipé. — Au prince Talleyrand, une paire de béquilles. — A
M. Dupin, une paire de souliers neufs. — Au général Sébastiani, un
bâton de maréchal en sucre-d’orge. — A M. Jars, une plume d’oie.

— A M. de Lameth, une perruque. — A don Miguel, une petite
guillotine en chocolat. — A M. Montjau, une affiche. — AM. Fitz-
James, un écu de cinq francs. — A. M. Cliantelauze, un jeu d’échecs.

— A Ponchard, un filet de voix. — A la chambre, un recueil de ses
décisions. — A M. Guizot, une petite doctrine en sucre candi. — A
plusieurs personnages bien connus, un exemplaire de la Carica-
ture.

-—«KKtQ *1—-

ROUTE D’HASTINGS.

Une diligence est une encyclopédie roulante, un résumé de la vie
ordinaire, car la facilité des liens y augmente en raison du rétrécis-
sement du cercle social. Jugez quel enthousiasme de rapprochement
devait animer sir K.... se trouvant, après un bon dîner, seul en tête-
à-tête avec une charmante voyageuse, lady aux cheveux blonds, aux
yeux bleus, a la figure plate, enfin, beauté à la manière britannique.
Vous dire quelle conversation fût tenue, point ne sait; mais il fat
ouï petits cris et petites injures légèrement perçans, couverts cepen-
dant par le bruit des coursiers lancés au galop. Enfin, la diligence
arrêtée devant la fameuse auberge de Roberts-Brige, lady, toute effa-
rée, s’élance hors de la voiture, et, interpellant le coclnnan, se plaint
vivement à lui des importunités de son compagnon de route. Juste-
ment elle s’adressait à John Teckey, l’un des cochers les plus moraux
de la Grande-Bretagne, sinon des plus adroits. Aussi, plein d’indigna-
tion , i! ouvre incontinent la portière pour faire à sir K_ les repro-

ches respectueux qu’autorise sa manière de voyager...; mais le moyen
de se consoler des rigueurs de la jolie et farouche lady! Le trop sen-
sible gentleman était mort de chagrin — et d’apoplexie foudroyante.

IIS HORZ.OGES VIVANTES.

L’humble fantassin, forcé, par ses affaires ou par désœuvre-
ment, de voyager dans Paris, y rencontre certaines personnes qui
se promènent sur les boulevards, dans les passages ou à travers les
rues, comme si elles étaient soumises aux lois d’un système plané-
taire. Les figures de ces inconnus forment un zodiaque humain qui
accomplit ses révolutions diverses dans la capitale avec une céleste
exactitude.

Vous les voyez aux mêmes heures, errans au Palais-Royal, immo-
biles à Tortoni, roulant rue \ivienne, ou placés au balcon d’un
théâtre. Insensiblement vous prenez ces gens en haine ou en affec-
tion. Vous cherchez à deviner leur vie. Leurs traits et les singularités
de leur costume restent dans la mémoire. Vous connaissez leur dé-
marche, leurs cannes, leurs cravates; et alors, ils deviennent pour
vous, soit un texte fécond de pefasées qui vous poursuit quand vous les
voyez, soit des meubles citadins qui vous manquent quand vous ne
les rencontrez plus.

Chaque quartier de Paris a ses habitués, qui en sont en quelque
sorte l’ornement et qui lui donnent une physionomie. Il y a tel mar-
chand de bas, tel vieux général dont les têtes vous sont familières ,
que vous avez expliquées; et, quand vous les perdez, elles vous font

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Bildbeschreibung

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Titel

Titel/Objekt
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Serientitel
La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

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Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
H 531-1 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Gitarre <Motiv>
Frankreich
Karikatur
Junge Frau <Motiv>
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La caricature, 1-9.1830, S. 69
 
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