Dix heures.
J'ai déjeuné. Le boulanger m'a donné pour un
sou de pain : le poids n'y était pas; mais je n'ai pas
osé faire peser, parce que demain, si je n'ai pas le
sou, le boulanger me refuserait crédit. Le droit de
faire peser le pain est une loi sage; mais elle ne
profite qu'à ceux qui ont toujours de l'argent comp-
tant.f J'ai pris aussi un sou de lait.
Onze heures.
Pourquoi le ruisseau est-il si blanc?... Un sergent
de ville m'apprend qu'on vient d'y répandre du lait
falsifié: « Il y avait, dit-il, dans ce lait des drogues à
empoisonner un moineau... >> C'est le lait de mon
déjeuner. Heureusement je suis fort, et mon estomac
n'est pas délicat.
Midi.
Je suis pourtant malade ; c'est le lait... Je souffre
horriblement. Mais il y a des consultations gratui-
tes pour les pauvres. Entrons chez le médecin.
Midi et demi.
Le médecin retarde aujourd'hui d'une heure ses
consultations. On l'a fait appeler pour un laquais
dans une grande maison... Je reviendrai à deux heu-
res.
Refaire en attendant? Si je lisais... Je vais lire.
; \ Une heure.
^ Vn ma refusé l'entrée de la Bibliothèque... Je suis
%opj;rrrâj mis.
sia»4-^o^|6nons-nous ; mais gardons-nous bien des
> t le même motif me ferait expulser à la
Deux heures.
Je sors de l'antichambre du médecin : sa consulta-
tion n'aura pas lieu aujourd'hui, parce qu'il est re-
tenu dans la grande maison à cause d'un accident ar-
rivé au petit chien de madame... Je suis pourtant
bien sûr que ce chien souffre moins que moi. Que
voulez-vous ! il est riche, cet animal.
Trois heures.
Je viens heureusement de rencontrer un brave mé-
decin de ma connaissance ; il m'a dit que ça ne sera
rien, et que pour tout remède je dois prendre à mon
.clîner un verre de bon vin ou de liqueur pour me ré-
conforter..... C'est cher, mais ce n'est pas la mort
d'un homme. J'obéirai.
Six heures.
J'ai dîné pour quatre sous : on m'a servi un ma-
quereau pour deux sous. Il y a des riches qui ne
comprennent pas cela : ils ne savent pas que les re-
buts de leurs maisons jetés au tas d'ordures dans la
rue sont ramassés pour être servis dans nos gargo-
tes... « Tu as une bonne chance, m'a dit le gargo-
tier : l'hôtel en face a jeté dans la ruelsix maquereaux
gâtés ; je les ai fait revenir, et tu vas en manger un
pour le prix de l'assaisonnement. »
Le vin est trop cher. Il y avait chez le rogomistc
de l'eau-de-vie à deux liards le verre. J'ai préféré cela
pour l'ordonnance du médecin.
Sept heures.
Que faire? Oh! comme j'aimerais à voirie spec-
tacle! il me semble que l'amour des belles œuvres,
de la musique, des arts enfin, doit être un stimulant
pour le travailleur et pourrait moraliser le peuple
parle plaisir... Mais n'y songeons pas : je n'ai plus que
quelques sous, et mon garni me coûtera dix centi-
mes pour la nuitf.
Huit heures.
Je m'ennuie: à nous autres hommes de labeur
l'oisiveté qui n'est pas du repos est plus insupporta-
ble encore que le travail à l'oisi.
Neuf heures.
Mes souffrances redoublent... Est-ce le dîner? est-
ce l'eau-de-vie? '
Des agens de police chez le rogomiste... ! ils font
une saisie, et j'entends parler de vitriol mélangé dans
des liqueurs.....Je'suis empoisonné !
Dix heures.
Je n'y puis plus tenir ; je souffre trop... Où aller
à cette heure!... Si je frappais à la porte de l'hô-
pital?
......On ne reçoit pas le premier venu* à l'ôspice :
il faut des recommandations. D'ailleurs les lits sont
pleins.
Après tout, je ne suis pas assez malade. Quej'aille
chez le pharmacien !
Voilà ce qu'on m'a dit.
Onze heures.
Le pharmacien m'a fait prendre ce qu'il me fallait,
et je suis un peu soulagé. Il s'est contenté de mes. der-
niers sous, qui ne payaient pourtant pas le quart de
sa marchandise. Le brave homme m'aurait servi pour
rien, j'en suis sûr, s'il avait su que je n'avais plus
un centime pour aller coucher ; mais je n'ai pas osé
le lui dire.
Minuit.
Pas le sou, pas d'asile !...Couchons-nous sous une
porte cochère. Si une patrouille me ramasse, je serai
condamné comme vagabond.
.....Dieu! qu'il fait froid! Heureusement le froid
endort !
.... Qui me réveille? une patrouille?... Non, c'est
un chiffonnier qui tire un papier sous moi... Il en res-
te un fragment... Voyons, puisque le réverbère illu-
mine.
Tiens, c'est le discours du Trône !
« La condition de toutes les classes de citoyens s'a-
» méliore et s'élève. »
Le froid m'engourdit: si j'échappe à la police cor-
rectionnelle comme vagabond, je n'échapperai pas à
un rhumatisme... Je m'endors... Prison... hôpital!..
La volonté de Dieu soit faite !
Ce n'est point là une page arrachée à l'histoire de
la vie d'un homme : il y a à Paris des milliers, et
dans la population de toutes nos grandes villes des,
millions d'hommes qui vivent de cette existence.
Et pourquoi?
Ne récriminons pas, n'accusons ni l'égoïsme ni
même l'indifférence! Ne nous en prenons qu'à l'igno-
rance et à l'éloignement. Ne disons point, pour é-
carter toute pensée d'amertume, que lespuissans du
jour, que les hommes officiels ne veulent pas : bor-
nons-nous à croire qu'ils ne savent pas. Ils sont ri-
ches, et ce n'est pas chez eux qu'arrivent le vin fre-
laté, le lait composé, les viandes corrompues. Ils
n'ont jamais occasion de mesurer l'étendue des souf-
frances du pauvre ! Ils le tiennent à distance, et ne
voient pas son visage livide, et n'entendent pas ses
borborygmes douloureux. Qui est-ce qui sait d'ailleurs
comment le pauvre finit? si c'est de maladie ou de
poison? de mort naturelle ou de mort accidentelle ?
Triste condition de tant de millions d'hommes,
faits à l'image de Dieu, qui ne meurent pas seule-
ment, comme tous les autres, des infirmités de la na-
ture huinaine, mais qui meurent encore des infir-
mités socales ! — de la mauvaise nourriture et de
la faim ! — de ce qu'ils mangent et de ce qu'ils ne
mangent pis ! .
coups de nm par-ci h pombes de mai par-la,
kois journaux viennent d'ê-
tre saisis à la fois, c'est ce
que M. Guizot appelle finir
dignement l'année.
Le ministère se flatte que
ces trois saisies lui rappor-
^Hpteront pas mal d'amendes.
f^Ce seront des bonbons d'é-
|p trennes.
Eh bien ! la presse fran-
ëê^^ çaise aurait un moyen ex-
cessivement simple, noia-eulement de se mettre à
l'abri de toutes poursuites mais encoee d'échanger
les chaînes dont on la garoite contre des liens de
fleurs : ce serait d'écrire fa articles en anglais, de met-
tre un the devant sonore et d'annoncer son domi,
" »uuare (u une if^ot quelconque.
Un journal français ne doit s'attendre qu'à être
écorché par les griffes du fisc et du parquet, tandis
qu'un journal anglais est sûr que le système guizotin
lui fera toujours patte de velours.
Pour les uns on n'a que petits soins, mamours,
attentions délicates; pour les autres, grincemens de
dents, brutalités et bourrades. Avec ceux-ci on s'effor-
ce de vivre dans la plus affectueuse intimité ; on ne
veut approcher ceux-là que de la longueur d'un ré-
quisitoire.
Voulez-vous une nouvelle preuve de ces préférences,
qui, du reste, ne doivent point étonner sous l'admi-
nistration de lord Guizot? Ces jours derniers, au
même instant peut-être où l'on décrétait des saisies
contre les feuilles françaises, on ménageait une gra-
cieuseté charmante aux feuilles britanniques. Nous
apprenons que le récent discours du trône a été com-
muniqué à midi au correspondant du Times, du
Morning-Post, du Chronicle, etc., afin que les
bons journaux d'outre-Manche n'eussent pas à dé-
bourser des frais de courriers extraordinaires. Ainsi
les mandataires anglais du Times et compagnie ont
eu ici connaissance de la harangue d'ouverture deux
heures avant qu'elle fût prononcée ; ainsi la primeur
de ce qu'on appelle le discours en faveur du peuple
français appartient à John Bull.
On dira peut-être que les tartines d'ouverture pre-
nant d'abord le chemin de l'Angleterre, sont comme
le Nil qui remonte vers sa source.
Inutile d'ajouter que si nous avons cité ce fait,
c'est uniquement à cause des intentions d'amabilité
anglophile qu'il constate, et non par un sentiment de
jalousie s'appliquant à la circonstance. Nous n'avonf
garde d'envier aux journaux britanniques cet avan
goût des que de la Garonne. Nous trouvons que nou
en jouissons toujours assez tôt.
UNIVEfcSlTATfS
BIBUOTHBK
HB1DELBER9
Tandis qu'on refuse un souvenir officiel à Molière,
la mémoire de Casimir Delavigne est comblée d'hom-
mages. Nous approuvons, du reste,lce qu'on fait pour
celui-ci, aussi vivement que nous blâmons ce qu'on
ne fait point pour celui-là.
La veuve de l'auteur du Paria reçoit deux pensions
de 1500 fr. chacune sur les fonds littéraires des deux
départemens de l'instruction publique et de l'inté-
rieur.
Son fils obtient une bourse gratuite.
Le conseil municipal de Paris concède à perpétui-
té un terrain pour le monument funèbre.
Enfin la ville du Hâvre souscrit pour élever une
statue.
Oh ! comme on agirait différemment si Casimir
Delavigne avait fait le Tartufe et si Molière avait ri-
mé la Parisienne !
« Le discours Laffitte, dit la Presse, a excité de
vifs murmures sur un grand nombre de bancs; il est
en effet parfaitement déplacé ». M. Laffitte, selon
nous, n'a été déplacé qu'en quittant le fauteuil.
— Les deux discours Laffitte et Sauzet pirouviil
que les présidens se suivent et ne se ressemblent
pas. \
— Hier, à la chambre, M. Laffitte a prononcé un
discours rempli de vérités, et cela presque immédia-
tement après le discours de la Garonne. C'étai/t aussi
trop fort d'opposition.
— Cette année le carnaval sera court : e'eS^f>our
cela sans doute que le Système làcbe déjà ses masca-
ra des politiques pour le l'aire commencer " de bonne
heure.
— Nous n'avons pas entendu parla- aujourd'hui
(La mite à la 4e page.)
J'ai déjeuné. Le boulanger m'a donné pour un
sou de pain : le poids n'y était pas; mais je n'ai pas
osé faire peser, parce que demain, si je n'ai pas le
sou, le boulanger me refuserait crédit. Le droit de
faire peser le pain est une loi sage; mais elle ne
profite qu'à ceux qui ont toujours de l'argent comp-
tant.f J'ai pris aussi un sou de lait.
Onze heures.
Pourquoi le ruisseau est-il si blanc?... Un sergent
de ville m'apprend qu'on vient d'y répandre du lait
falsifié: « Il y avait, dit-il, dans ce lait des drogues à
empoisonner un moineau... >> C'est le lait de mon
déjeuner. Heureusement je suis fort, et mon estomac
n'est pas délicat.
Midi.
Je suis pourtant malade ; c'est le lait... Je souffre
horriblement. Mais il y a des consultations gratui-
tes pour les pauvres. Entrons chez le médecin.
Midi et demi.
Le médecin retarde aujourd'hui d'une heure ses
consultations. On l'a fait appeler pour un laquais
dans une grande maison... Je reviendrai à deux heu-
res.
Refaire en attendant? Si je lisais... Je vais lire.
; \ Une heure.
^ Vn ma refusé l'entrée de la Bibliothèque... Je suis
%opj;rrrâj mis.
sia»4-^o^|6nons-nous ; mais gardons-nous bien des
> t le même motif me ferait expulser à la
Deux heures.
Je sors de l'antichambre du médecin : sa consulta-
tion n'aura pas lieu aujourd'hui, parce qu'il est re-
tenu dans la grande maison à cause d'un accident ar-
rivé au petit chien de madame... Je suis pourtant
bien sûr que ce chien souffre moins que moi. Que
voulez-vous ! il est riche, cet animal.
Trois heures.
Je viens heureusement de rencontrer un brave mé-
decin de ma connaissance ; il m'a dit que ça ne sera
rien, et que pour tout remède je dois prendre à mon
.clîner un verre de bon vin ou de liqueur pour me ré-
conforter..... C'est cher, mais ce n'est pas la mort
d'un homme. J'obéirai.
Six heures.
J'ai dîné pour quatre sous : on m'a servi un ma-
quereau pour deux sous. Il y a des riches qui ne
comprennent pas cela : ils ne savent pas que les re-
buts de leurs maisons jetés au tas d'ordures dans la
rue sont ramassés pour être servis dans nos gargo-
tes... « Tu as une bonne chance, m'a dit le gargo-
tier : l'hôtel en face a jeté dans la ruelsix maquereaux
gâtés ; je les ai fait revenir, et tu vas en manger un
pour le prix de l'assaisonnement. »
Le vin est trop cher. Il y avait chez le rogomistc
de l'eau-de-vie à deux liards le verre. J'ai préféré cela
pour l'ordonnance du médecin.
Sept heures.
Que faire? Oh! comme j'aimerais à voirie spec-
tacle! il me semble que l'amour des belles œuvres,
de la musique, des arts enfin, doit être un stimulant
pour le travailleur et pourrait moraliser le peuple
parle plaisir... Mais n'y songeons pas : je n'ai plus que
quelques sous, et mon garni me coûtera dix centi-
mes pour la nuitf.
Huit heures.
Je m'ennuie: à nous autres hommes de labeur
l'oisiveté qui n'est pas du repos est plus insupporta-
ble encore que le travail à l'oisi.
Neuf heures.
Mes souffrances redoublent... Est-ce le dîner? est-
ce l'eau-de-vie? '
Des agens de police chez le rogomiste... ! ils font
une saisie, et j'entends parler de vitriol mélangé dans
des liqueurs.....Je'suis empoisonné !
Dix heures.
Je n'y puis plus tenir ; je souffre trop... Où aller
à cette heure!... Si je frappais à la porte de l'hô-
pital?
......On ne reçoit pas le premier venu* à l'ôspice :
il faut des recommandations. D'ailleurs les lits sont
pleins.
Après tout, je ne suis pas assez malade. Quej'aille
chez le pharmacien !
Voilà ce qu'on m'a dit.
Onze heures.
Le pharmacien m'a fait prendre ce qu'il me fallait,
et je suis un peu soulagé. Il s'est contenté de mes. der-
niers sous, qui ne payaient pourtant pas le quart de
sa marchandise. Le brave homme m'aurait servi pour
rien, j'en suis sûr, s'il avait su que je n'avais plus
un centime pour aller coucher ; mais je n'ai pas osé
le lui dire.
Minuit.
Pas le sou, pas d'asile !...Couchons-nous sous une
porte cochère. Si une patrouille me ramasse, je serai
condamné comme vagabond.
.....Dieu! qu'il fait froid! Heureusement le froid
endort !
.... Qui me réveille? une patrouille?... Non, c'est
un chiffonnier qui tire un papier sous moi... Il en res-
te un fragment... Voyons, puisque le réverbère illu-
mine.
Tiens, c'est le discours du Trône !
« La condition de toutes les classes de citoyens s'a-
» méliore et s'élève. »
Le froid m'engourdit: si j'échappe à la police cor-
rectionnelle comme vagabond, je n'échapperai pas à
un rhumatisme... Je m'endors... Prison... hôpital!..
La volonté de Dieu soit faite !
Ce n'est point là une page arrachée à l'histoire de
la vie d'un homme : il y a à Paris des milliers, et
dans la population de toutes nos grandes villes des,
millions d'hommes qui vivent de cette existence.
Et pourquoi?
Ne récriminons pas, n'accusons ni l'égoïsme ni
même l'indifférence! Ne nous en prenons qu'à l'igno-
rance et à l'éloignement. Ne disons point, pour é-
carter toute pensée d'amertume, que lespuissans du
jour, que les hommes officiels ne veulent pas : bor-
nons-nous à croire qu'ils ne savent pas. Ils sont ri-
ches, et ce n'est pas chez eux qu'arrivent le vin fre-
laté, le lait composé, les viandes corrompues. Ils
n'ont jamais occasion de mesurer l'étendue des souf-
frances du pauvre ! Ils le tiennent à distance, et ne
voient pas son visage livide, et n'entendent pas ses
borborygmes douloureux. Qui est-ce qui sait d'ailleurs
comment le pauvre finit? si c'est de maladie ou de
poison? de mort naturelle ou de mort accidentelle ?
Triste condition de tant de millions d'hommes,
faits à l'image de Dieu, qui ne meurent pas seule-
ment, comme tous les autres, des infirmités de la na-
ture huinaine, mais qui meurent encore des infir-
mités socales ! — de la mauvaise nourriture et de
la faim ! — de ce qu'ils mangent et de ce qu'ils ne
mangent pis ! .
coups de nm par-ci h pombes de mai par-la,
kois journaux viennent d'ê-
tre saisis à la fois, c'est ce
que M. Guizot appelle finir
dignement l'année.
Le ministère se flatte que
ces trois saisies lui rappor-
^Hpteront pas mal d'amendes.
f^Ce seront des bonbons d'é-
|p trennes.
Eh bien ! la presse fran-
ëê^^ çaise aurait un moyen ex-
cessivement simple, noia-eulement de se mettre à
l'abri de toutes poursuites mais encoee d'échanger
les chaînes dont on la garoite contre des liens de
fleurs : ce serait d'écrire fa articles en anglais, de met-
tre un the devant sonore et d'annoncer son domi,
" »uuare (u une if^ot quelconque.
Un journal français ne doit s'attendre qu'à être
écorché par les griffes du fisc et du parquet, tandis
qu'un journal anglais est sûr que le système guizotin
lui fera toujours patte de velours.
Pour les uns on n'a que petits soins, mamours,
attentions délicates; pour les autres, grincemens de
dents, brutalités et bourrades. Avec ceux-ci on s'effor-
ce de vivre dans la plus affectueuse intimité ; on ne
veut approcher ceux-là que de la longueur d'un ré-
quisitoire.
Voulez-vous une nouvelle preuve de ces préférences,
qui, du reste, ne doivent point étonner sous l'admi-
nistration de lord Guizot? Ces jours derniers, au
même instant peut-être où l'on décrétait des saisies
contre les feuilles françaises, on ménageait une gra-
cieuseté charmante aux feuilles britanniques. Nous
apprenons que le récent discours du trône a été com-
muniqué à midi au correspondant du Times, du
Morning-Post, du Chronicle, etc., afin que les
bons journaux d'outre-Manche n'eussent pas à dé-
bourser des frais de courriers extraordinaires. Ainsi
les mandataires anglais du Times et compagnie ont
eu ici connaissance de la harangue d'ouverture deux
heures avant qu'elle fût prononcée ; ainsi la primeur
de ce qu'on appelle le discours en faveur du peuple
français appartient à John Bull.
On dira peut-être que les tartines d'ouverture pre-
nant d'abord le chemin de l'Angleterre, sont comme
le Nil qui remonte vers sa source.
Inutile d'ajouter que si nous avons cité ce fait,
c'est uniquement à cause des intentions d'amabilité
anglophile qu'il constate, et non par un sentiment de
jalousie s'appliquant à la circonstance. Nous n'avonf
garde d'envier aux journaux britanniques cet avan
goût des que de la Garonne. Nous trouvons que nou
en jouissons toujours assez tôt.
UNIVEfcSlTATfS
BIBUOTHBK
HB1DELBER9
Tandis qu'on refuse un souvenir officiel à Molière,
la mémoire de Casimir Delavigne est comblée d'hom-
mages. Nous approuvons, du reste,lce qu'on fait pour
celui-ci, aussi vivement que nous blâmons ce qu'on
ne fait point pour celui-là.
La veuve de l'auteur du Paria reçoit deux pensions
de 1500 fr. chacune sur les fonds littéraires des deux
départemens de l'instruction publique et de l'inté-
rieur.
Son fils obtient une bourse gratuite.
Le conseil municipal de Paris concède à perpétui-
té un terrain pour le monument funèbre.
Enfin la ville du Hâvre souscrit pour élever une
statue.
Oh ! comme on agirait différemment si Casimir
Delavigne avait fait le Tartufe et si Molière avait ri-
mé la Parisienne !
« Le discours Laffitte, dit la Presse, a excité de
vifs murmures sur un grand nombre de bancs; il est
en effet parfaitement déplacé ». M. Laffitte, selon
nous, n'a été déplacé qu'en quittant le fauteuil.
— Les deux discours Laffitte et Sauzet pirouviil
que les présidens se suivent et ne se ressemblent
pas. \
— Hier, à la chambre, M. Laffitte a prononcé un
discours rempli de vérités, et cela presque immédia-
tement après le discours de la Garonne. C'étai/t aussi
trop fort d'opposition.
— Cette année le carnaval sera court : e'eS^f>our
cela sans doute que le Système làcbe déjà ses masca-
ra des politiques pour le l'aire commencer " de bonne
heure.
— Nous n'avons pas entendu parla- aujourd'hui
(La mite à la 4e page.)
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Kommentar
unidentifizierte Signatur
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1844
Entstehungsdatum (normiert)
1839 - 1849
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 13.1844, Janvier (No. 1-31), S. 2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg